MADRID, Espagne - L'Atletico Madrid doit battre Chelsea aujourd'hui (dès 14 h 30 à RDS2) et espérer un faux pas de l'AS Rome contre Qarabag pour s'inviter in extremis en huitièmes de finale de Ligue des champions.

Revigorés depuis trois matchs, Antoine Griezmann et Kevin Gameiro viennent d'inscrire sept buts à eux deux. Et l'Atletico se prend à rêver d'un exploit retentissant en C1, où l'équipe de Diego Simeone est pourtant proche d'une élimination précoce, une première en cinq saisons.

Avec seulement 6 points dans le groupe C, l'Atletico (3e) ne peut plus rattraper Chelsea (1er, 10 pts), déjà qualifié. Et une victoire est impérative à Londres mardi pour tenter de dépasser l'AS Rome (2e, 8 pts), en espérant que l'équipe italienne ne gagne pas à domicile contre le modeste club azerbaïdjanais de Qarabag (4e), déjà éliminé.

« On sait que ça va être très dur », a reconnu Gameiro. « Il reste un match et dans le soccer il y a des moments parfois très beaux. J'espère que ce sera un très beau moment à Londres. »

Les raisons d'espérer sont minces. Mais après tout, qui aurait cru que l'Atletico atteigne deux finales en 2014 et 2016? Et à l'inverse, qui aurait pensé que Qarabag parviendrait à neutraliser les « Colchoneros » pendant 180 longues minutes (0-0 puis 1-1) cette saison?

Quoi qu'il arrive au Stade olympique de Rome, l'Atletico doit avant tout faire sa part du travail mardi soir à Stamford Bridge, où les « Blues » joueront pour assurer leur première place.

« Nous allons essayer de gagner parce que notre équipe en est capable », a prévenu Griezmann.

Dans ce stade, où les Madrilènes étaient venus s'imposer 3-1 en demi-finales en 2014, le salut viendra sans doute du duo d'attaquants français de l'Atletico.

Le sursaut de « Grizi », muet pendant huit matchs officiels entre fin septembre et fin novembre avant de marquer quatre buts en trois rencontres, a rendu de l'allant à tout un club.

« Il est clair que l'équipe va en crescendo », a analysé Simeone samedi après le succès contre la Real Sociedad (2-1), arraché par Griezmann à la 88e minute. « Les buts apportent une énergie inégalable. »

Dans le jeu aussi, « Grizi » (26 ans) semble ragaillardi. Le retour en forme de Gameiro (30 ans) n'y est pas pour rien : l'ancien Sévillan est cet avant-centre précieux qui fixe la défense et multiplie les appels, permettant à son compatriote de décrocher pour jouer entre les lignes.

« Nous avons une bonne relation sur le terrain et en dehors. Et c'est une bonne chose pour nous deux », a souligné Gameiro après la large victoire contre Levante (5-0), où les deux Français ont inscrit chacun un doublé.

Si l'Atletico joue pour sauver sa tête en C1 et éviter l'humiliation d'être reversé en Ligue Europa, Kevin Gameiro aussi joue sa place mardi.

L'attaquant a été cité parmi les possibles partants en janvier, au moment où l'avant-centre hispano-brésilien Diego Costa et l'ailier espagnol Vitolo seront enfin qualifiés avec l'Atletico.

Mais Gameiro n'entend pas s'en aller: « Si le club ne me dit pas de partir, je resterai là », a-t-il dit après son but décisif contre l'AS Rome (2-0). « On verra ce qu'il se passe en janvier et il reste un mois pour marquer beaucoup de buts et gagner beaucoup de matchs. »

Sa complicité avec Griezmann, la star du club, est un atout dans sa manche, comme l'a reconnu Simeone : « Il est sûr que Griezmann est beaucoup plus à l'aise avec Gameiro, notamment pour combiner », a admis l'exigeant technicien argentin.

Quant à « Grizi », on l'imagine mal rester à l'Atletico l'été prochain en cas de nouvel échec à conquérir un titre majeur...

Bref, pour éviter au club un accident industriel en C1 et pour s'éviter un avenir personnel en pointillés, les deux Français savent quoi faire : battre Chelsea mardi et croire au miracle.