Plusieurs semaines de tribunes désertes: après l'Italie, dont le championnat est suspendu, les instances françaises, espagnoles et allemandes du football ont commencé mardi à introduire des mesures de huis clos pour leurs championnats respectifs, face à la propagation du nouveau coronavirus.

Un choc Real Madrid-Valence sonnant creux le 21 mars? Un « Classique » Marseille-Paris SG sans spectateurs le lendemain? C'est ce à quoi les supporters de foot vont devoir se préparer.

En France, la Ligue de football professionnel a annoncé mardi que tous les matches de Ligue 1 et Ligue 2 (première et deuxième division) prévus jusqu'au 15 avril auront lieu dans un "huis clos total", tandis qu'en Espagne, la même disposition a été prise par La Liga pour les deux prochaines journées de championnat.

Dans les deux cas, les instances ont suivi les recommandations gouvernementales, la ministre des Sports française Roxana Maracineanu, ayant indiqué lundi que « le huis clos (pourra) devenir notre doctrine d'organisation des compétitions et du sport professionnel », après avoir confirmé la tenue du match de Ligue des champions PSG-Dortmund dans un stade vide mercredi. 

De même, en Espagne, un huis clos a également été annoncé pour Barcelone-Naples, prévu le 18 mars en Ligue des champions, ainsi que pour la rencontre de jeudi en Ligue Europa Séville-AS Rome.

En Allemagne, la Ligue (DFL) a imposé que tous les matches de Bundesliga à venir devront quoi qu'il arrive être joués, la décision de huis clos revenant en revanche aux autorités régionales, sans décision centralisée.

Ainsi, plusieurs matches, comme le derby de la Ruhr Dortmund-Schalke prévu samedi, auront lieu sans spectateurs, mais pas Union Berlin-Bayern Munich, prévu le même jour. Bayern-Chelsea en Ligue des champions, en revanche, sera disputé derrière des portes closes le 18 mars.

Sélections et coupes européennes pas épargnées

La période de vase clos touche même les sélections dans ces pays, car il n'y aura pas de spectateurs pour le match amical entre l'Allemagne et l'Italie, le 31 mars à Nuremberg, ni pour les deux prochaines rencontres de la France, contre l'Ukraine et la Finlande les 27 et 31 mars. La deuxième, initialement prévue à Lyon, est d'ailleurs déplacée au Stade de France, qui accueillera également la première.

Le scénario est différent en Italie, pays européen le plus touché par l'épidémie. Le gouvernement italien a en effet annoncé lundi soir la suspension de toutes les compétitions sportives, et donc de la Serie A, jusqu'au 3 avril. Une décision qui ne semble pas toucher les tournois continentaux, puisque Inter Milan-Getafe en Ligue Europa jeudi aura bien lieu, devant des tribunes vides.

Autres matches à se disputer à huis clos dans cette compétition: la rencontre entre l'Olympiakos, tombeur d'Arsenal en seizièmes, et Wolverhampton, ainsi que les duels Linz-Manchester United et Wolfsburg-Donetsk.

Enfin, plusieurs rencontres du Championnat néerlandais de football prévues ce week-end dans une province du sud des Pays-Bas ont été reportées, tandis que les prochains matches des championnats portugais de première et deuxième divisions se joueront sans spectateurs « jusqu'à nouvel ordre ». Tout comme le match de barrage pour l'Euro-2020 entre la Slovaquie et l'Irlande le 26 mars.

En Angleterre, la Premier League est, pour le moment, le seul championnat européen majeur épargné par des mesures liées au nouveau coronavirus.

Hors d'Europe et hors football, le Grand Prix moto des Amériques, qui devait avoir lieu du 3 au 5 avril à Austin (Texas), a été reporté au mois de novembre, et la tenue du GP de Formule 1 du Vietnam le 5 avril, qui doit être le 1er dans le pays, semble incertaine. En Algérie enfin, tous les rassemblements sportifs ont été annulés, les matches de football seront donc disputés à huis clos. Une mesure à laquelle le monde du sport va devoir s'habituer.