BERLIN - Karl Heinz Rummenigge, le patron du Bayern Munich, a ouvert la porte à un possible transfert du milieu international brésilien Luiz Gustavo, dans un entretien accordé mercredi à la chaîne allemande Sport 1.

« Au final, la question est de savoir ce que veut Luiz et ce que souhaite le Bayern », a déclaré Rummenigge, assurant qu'une « décision ne devrait pas intervenir dans les jours à venir ».

Le dirigeant bavarois, qui a donné à Wolfsburg l'autorisation de discuter avec le joueur, a indiqué que l'international brésilien a fait l'objet de nombreuses demandes provenant d'Espagne, d'Angleterre et même de Russie.

« Il faut voir si Luiz veut jouer dans un club qui ne sera pas sur la scène internationale l'an prochain ou s'il voit plus grand », a précisé Rummenigge, soulignant qu'il s'agit du dernier transfert possible chez le géant bavarois. « Si Luiz s'en va, ce sera le dernier départ. On ne vendra plus de joueurs, a-t-il affirmé. Nous avons un gros effectif mais cela est nécessaire pour répondre aux attentes en Bundesliga, en Ligue des champions et en Coupe du monde des clubs ».

Arrivé en 2011 en provenance de Hoffenheim, Gustavo, 26 ans, a fait 36 apparitions toutes compétitions confondues la saison dernière, marquée du triplé historique Coupe-championnat-C1, et a conforté sa place dans la sélection brésilienne. Après la venue de Javi Martinez la saison dernière, la compétition interne s'est encore renforcée cet été avec notamment l'arrivée de l'international Espagnol Thiago Alcantara.

Sous pression

Après son triplé historique, le Bayern Munich désormais entraîné par Pep Guardiola sera plus que jamais sous pression en lançant la défense de son titre national face à Mönchengladbach, vendredi (20h30, 18h30 GMT) dans son Allianz Arena. Oubliés l'opération séduction à l'arrivée de Guardiola fin juin tout comme les matches amicaux et la Coupe d'Allemagne qui ont suivi. Le Bayern 2013-2014 doit désormais répondre à la question qui est sur toutes les lèvres: va-t-il faire aussi bien, si ce n'est mieux, que son précédesseur chapeauté par Jupp Heynckes, qui a allègrement pillé tous les records de Bundesliga avec le doublé championnat-Coupe et le triomphe européen? Tous les regards seront rivés sur « l'Étoile du Sud », et les comparaisons ne manqueront pas à chaque sortie, sur la scène nationale et très rapidement sur les pelouses de Ligue des champions. « Les gens veulent toujours plus. Ils pensent que je dois gagner chaque match 6-0 ou 7-0. Mais c'est impossible », a prévenu « Pep », l'homme aux 14 trophées avec le Barça entre 2008 et 2012, soulignant qu'il n'est aux commandes que depuis sept semaines et qu'il a besoin de temps pour probablement faire adopter son système de jeu préféré (4-1-4-1).

Loi du milieu

D'autant que les stars parfois égocentriques du Bayern ont accueilli ces modifications tactiques, qui s'accompagnent parfois de changements de poste, avec une certaine réserve, à l'image de Bastian Schweinsteiger, élu joueur de la saison écoulée par la presse allemande. « Je ne sais pas ce qu'il compte faire avec moi », a déclaré récemment le milieu de terrain.

La gestion du vestiaire sera d'autant plus compliquée que la concurrence, déjà forte sous Heynckes, a tourné à la folie, notamment au milieu de terrain où Mario Götze et Thiago Alcantara sont venus s'ajouter à une pléiade d'internationaux: Ribéry, Robben, Müller, Kroos, Schweinsteiger, Martinez, Shaqiri...

Les 17 adversaires de Bundesliga auront plus que jamais à coeur d'enrayer la machine bavaroise pour contrarier sa quête d'un 24e titre et donc d'une passe de deux consécutifs, que le club munichois n'a plus réussie depuis 2006. En particulier le dauphin Dortmund, qui a partagé les quatre derniers titres avec le Bayern et apparaît encore comme son principal rival: en témoigne sa victoire en Supercoupe (4-2) le 27 juillet, petite revanche sur la finale perdue en C1.

Certes, le Borussia a dû céder son génial Mario Götze au rival bavarois et doit composer avec les états d'âme de son buteur polonais Robert Lewandowski, déprimé par le refus de sa direction de le laisser rejoindre « Götzinho » en Bavière.

Mais, depuis son arrivée en 2008, le rusé Jürgen Klopp a montré qu'il avait plus d'un tour dans son sac et peut profiter des arrivées du créateur arménien Mkhitarian et de l'attaquant gabonais Aubameyang, deuxième artilleur du Championnat de France la saison dernière.

Schalke et Hambourg espèrent Troisième de l'exercice 2012-13, Leverkusen aura du mal à viser plus haut, surtout avec le départ de Schürrle à Chelsea, dans une Bundesliga qui ressemble de plus en plus à la Liga espagnole avec un duo Bayern-Dortmund écrasant la concurrence. Le Bayer de Stefan Kiessling, meilleur buteur en titre, testera ses ambitions avec la réception de Fribourg, surprenant 5e de l'exercice précédent.

Derrière, on espère. Tonnies Clemens, le patron de Schalke, aimerait voir la bande de Huntelaar enfin brandir le Schale (trophée de champion) après six places de vice-champion depuis la création de la Bundesliga en 1963. Et Rafael van der Vaart prône un retour nécessaire « aux affaires européennes » de Hambourg, premier adversaire de Schalke samedi.

Sauvé de justesse de la relégation, le Werder Brême a déjà pris un coup au moral en quittant la Coupe d'Allemagne dès le premier tour, pour la troisième année consécutive.

Le Hertha Berlin se réjouirait probablement d'un maintien pour son retour chez les grands, tout comme l'Eintracht Brunswick après 28 années d'absence.