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Le jeune milieu offensif ou ailier de Majorque Luka Romero, surnommé le « Messi mexicain », a établi un nouveau record de précocité ce mercredi, en devenant le plus jeune joueur de l'histoire à faire ses débuts en Liga à 15 ans sept mois et six jours.

Des débuts inoubliables : face à l'illustre Real Madrid, Romero est entré en jeu mardi soir à la 84e minute à la place d'Iddrisu Baba lors du déplacement de Majorque au petit stade à huis clos Di Stéfano pour la 31e journée de Liga, la quatrième après la pandémie de coronavirus.

À 15 ans et 230 jours, Romero pulvérise ainsi le précédent record que détenait Francisco Bao Rodriguez « Sanson » depuis plus de 80 ans, lui qui avait fait ses premiers pas en Liga avec le Celta Vigo le 31 décembre 1939 à 15 ans et 255 jours lors d'une victoire 4-1 chez le Séville FC.

Majorque a fini par s'incliner 2-0 face au nouveau leader, et Romero n'a presque pas touché le ballon, mais a disputé une dizaine de minutes en fin de matchs.

« Il est gaucher, rapide, malin, espiègle, compétitif... C'est le prototype du no 10 argentin. On le voit arriver depuis qu'il a douze ans, mais on n'a pas voulu le faire monter trop vite, parce qu'il faut prendre soin de lui », a déclaré l'entraîneur-assistant de Majorque, Dani Pendin, dans un entretien avec le quotidien sportif espagnol As, la semaine dernière.

« On le voyait jouer, il faisait des choses incroyables dans sa catégorie d'âge, mais physiquement il n'avait pas tout à fait fini sa croissance et cela pouvait lui apporter des problèmes s'il venait à rencontrer des joueurs de première division » trop tôt, a ajouté Pendin.

« Aujourd'hui, quand on voit ses pieds, son corps, on voit qu'il commence à être formé. Et le fait que son père ait été footballeur l'aide aussi beaucoup », a conclu le technicien.

Né le 18 novembre 2004 à Durango au Mexique, Luka Romero dispose de la triple nationalité mexicaine, argentine, et espagnole: la première grâce à la carrière de son père, professionnel au Mexique; la deuxième grâce à la nationalité de ses parents; et la troisième car il est arrivé en Espagne très jeune, en 2007.

Il a joué un match avec la sélection U17 d'Argentine, avec qui il devait disputer un tournoi en France, suspendu par la pandémie.

Romero a débuté le football à Sant Jordi, près d'Ibiza dans les îles Baléares, où l'a repéré le club de Majorque, qu'il a rejoint en 2015 à l'âge de 10 ans.

Le Real repasse en tête

Pari gagné : avec quatre attaquants alignés d'entrée, Zinédine Zidane a encore convaincu et a permis au jeune Brésilien Vinicius (19 ans) d'offrir la première place au Real Madrid, après une victoire 2-0.

Eclosion par étapes: après avoir prouvé qu'il avait sa place au sein de la formation « galactique » avec une passe décisive lors du 8e de finale aller de Ligue des champions contre Manchester City fin février (défaite 1-2), puis avec un but lors du clasico retour de Liga contre le Barça (2-0) début mars, Vinicius a permis au Real de glaner sa quatrième victoire consécutive depuis son retour et de remonter en tête du championnat, d'un ballon piqué par-dessus Manolo Reina (19e).

Et le gardien de Majorque n'a ensuite même pas bougé sur le joli coup franc direct de Sergio Ramos venu se loger dans la lucarne (56e) pour le retour en forme du capitaine merengue après avoir subi un mauvais coup au genou gauche dimanche à Anoeta.

Cohabitation « pas impossible »

Si la légende de Sergio Ramos est déjà écrite, l'odyssée de Vinicius (3 buts en 23 matchs de Liga cette saison) n'en est qu'à son commencement.

Le Brésilien, mobile, agressif, et auteur d'une excellente prestation dimanche contre la Real Sociedad dans son couloir gauche (2-1), avait poussé la presse espagnole à se demander si Zidane ne pouvait trouver une combine tactique pour faire cohabiter le diamant brut brésilien avec l'international belge Eden Hazard, qui évolue lui aussi sur l'aile gauche et qui revient lui aussi en forme après sa fracture de la cheville droite.

« Je ne pense pas que leur cohabitation soit impossible, ça non. On essaie de faire en sorte que chaque joueur soit le plus à l'aise possible sur le terrain. Et, là où 'Vini' se sent à l'aise, c'est aussi là où joue Eden. Mais cela ne veut rien dire. Un match précis pourrait justifier que les deux jouent ensemble », a lâché l'entraîneur français du Real mardi avec malice, en conférence de presse d'avant-match.

Et le pari de Zidane a fonctionné : la tentative de « révolution BBHV », comme l'a surnommée la presse espagnole mardi soir, a donné raison à « Zizou ». Le technicien a réussi à faire coïncider Gareth Bale, Karim Benzema, Eden Hazard et Vinicius sur le front de l'attaque madrilène, pour un 179e onze différent depuis son arrivée sur le banc de la Maison blanche.

Hazard et « Vini » ne se sont pas marché sur les pieds à gauche, au contraire : Hazard a même délivré la passe décisive pour le petit lob du Brésilien sur le premier but (19e).

Polémique, encore

En revanche, l'action du but ne risque pas de faire taire les détracteurs du Real. Vent debout contre les prétendus "cadeaux" des arbitres qui se sont multipliés depuis la reprise post-pandémie, la presse catalane n'a pas manqué de souligner, dès mercredi soir, le coup d'épaule litigieux de Dani Carvajal qui a permis aux Madrilènes de récupérer le ballon qui finira dans les filets majorquins, devant un arbitre resté de marbre.

Malgré cette polémique, le Real (68 pts) repasse premier au goal-average particulier devant le Barça (68 pts), timide vainqueur de l'Athletic Bilbao mardi soir (1-0), grâce à sa victoire au dernier clasico 2-0.

Majorque, en revanche, devra encore patienter pour s'éloigner de la zone rouge. Les coéquipiers de la jeune pépite japonaise Takefusa « Take » Kubo (19 ans), prêté cette saison par les Madrilènes à Majorque qui s'est bien illustré sous les yeux de Zinédine Zidane, restent bloqués à la 18e place de Liga, provisoirement à trois points d'Eibar (29 pts), premier non-relégable.