ROME - Le sélectionneur de la "Nazionale", Cesare Prandelli, compte sur l'Euro-2012 pour laver l'honneur du football italien, sali par le scandale des matches truqués du "Calcioscommesse" qui secoue tout le pays, a-t-il dit mardi.

"Salis, nous? L'important est de faire comprendre aux gens quelle est notre intention: nettoyer tout ça!, a dit Prandelli à la chaîne RaiSport. Nous voulons tous jouer, gagner, et en sortir lavés."

Il était interrogé sur l'escalade du scandale du Calcioscommesse, qui a conduit lundi à 19 arrestations, et à la mise à l'écart de l'arrière Domenico Criscito, entendu comme témoin assisté dans cette affaire sur le lieu même d'entraînement de la "Nazionale".

"Ç'a a été très dur humainement de renvoyer Criscito du groupe des 23 azzurri, a dit Prandelli, mais on ne pouvait pas prendre la responsabilité de l'emmener pour l'Euro, on voulait le protéger. Il m'a tout de suite dit qu'il n'y était pour rien, et nous croyons +Mimmo+."

Il a en revanche défendu son choix de garder Leonardo Bonucci, qui devrait être entendu plus tard comme témoin assisté dans le cadre de l'enquête d'un autre parquet, celui de Bari (le coup de filet de lundi a été décidé par le parquet de Crémone).

"Le plus dur à encaisser c'est que certains aient rapproché l'affaire de Bonucci de celle de Criscito, a dit Prandelli. Je le répète, lui n'a pas été entendu comme témoin assisté. C'est pour ça qu'il vient avec nous à l'Euro."

Le sélectionneur, qui a dû renoncer à cause d'un tremblement de terre à son match de préparation contre le Luxembourg à Parme, a également réfuté le rapprochement avec 1980 et 2006, où des scandales semblables (le "Totonero" et le "Calciopoli") avaient été suivis d'une victoire en Coupe du monde.

"La comparaison avec 2006 me paraît un lieu commun: on dit que dans les moments difficiles le groupe se resserre. C'est ce que j'attends, mais je ne crois pas à la théorie selon laquelle les Italiens donnent le meilleur dans la difficulté. Nous on donne le meilleur dans la sérénité", a dit Prandelli

"Nous sommes l'Italie, nous devons faire bonne figure même dans les moments les plus difficiles, a-t-il conclu. Nous avons une chance: le terrain, où se déversent les tensions. Quand tu as canalisé la fatigue mentale, tu peux jouer au football."