MADRID - À seulement 25 ans, l'attaquant argentin Lionel Messi n'en finit pas d'enchaîner les records: dimanche, face au Betis Séville (victoire des Catalans 2-1), il a effacé des tablettes l'Allemand Gerd Müller et ses 85 buts marqués en une année civile, une meilleure marque qui remontait à 1972.

Avec 86 buts à son actif en 2012, et alors qu'il lui reste encore trois matches cette année pour augmenter ce chiffre hallucinant, le petit Argentin a une fois de plus déclenché un concert d'éloges dans la presse espagnole et mondiale.

« Messianique », se pâmait ainsi le quotidien catalan Sport. « Messi-dépendance? Oui et alors? », admettait à son tour le journal plutôt pro-madrilène Marca.

Mais, aussi exceptionnelle que soit cette performance, elle ne semble pas émouvoir Messi plus que de raison. « C'est un beau record, pour ce qu'il signifie. Mais l'important était de gagner pour maintenir à distance nos poursuivants en championnat », a sobrement commenté l'Argentin après la rencontre.

C'est que des records, le petit meneur de jeu en a déjà un certain nombre derrière lui. La saison dernière, il était déjà devenu le meilleur buteur de l'histoire du Barça en dépassant l'attaquant des années 40-50 César Rodriguez.

Messi avait aussi égalé en 2011-2012 le nombre de buts inscrits en une saison de Ligue des champions, 14, chiffre détenu jusqu'ici en solitaire par l'Italo-Brésilien du Milan AC José Altafini. Au passage, il était aussi devenu le premier joueur à inscrire un quintuplé dans un seul et même match de C1, contre le Bayer Leverkusen (succès des Catalans 7-1).

Mythe encore en activité

Trois autres meilleures marques qui n'avaient suscité qu'un bref scintillement dans le regard d'enfant de Messi, chasseur de buts qui ne vit que dans le moment du jeu et qui n'oublie jamais qu'en football, les records sont avant tout chose collective.

Paradoxalement, c'est Gerd Müller lui-même qui se réjouissait davantage pour l'Argentin: « Je suis très heureux pour lui », a expliqué l'ancien avant-centre du Bayern Munich, qualifiant le Barcelonais de « joueur incroyable, un géant qui est également très sympathique et un professionnel posé ».

Toujours est-il que son dernier record en date donne incontestablement une longueur d'avance à Messi sur les deux autres finalistes du Ballon d'Or 2012 - son coéquipier Iniesta et son éternel rival du Real Madrid Ronaldo - qui sera décerné le 7 janvier prochain.

Une récompense individuelle qui, si Messi la décrochait à nouveau cette année, ferait de lui le seul joueur de l'histoire à remporter quatre Ballons d'Or, devant les mythiques Cruyff, Platini et Van Basten, qui totalisent chacun trois trophées.

S'agissant d'un joueur aussi extraordinaire, la question n'est de toute façon pas de savoir si, mais plutôt quand il atteindra ce chiffre magique de quatre Ballons d'Or.

« Espérons qu'il puisse encore battre bien d'autres records. J'ai déjà dit que je ne crois pas que nous reverrons un jour un joueur semblable, pas seulement pour sa capacité à mettre des buts, aussi pour sa faculté à lire le jeu », le félicitait dimanche soir son entraîneur Tito Vilanova.

Connaissant le phénomène, il est toutefois sûr qu'il échangerait tous ses records pour le seul titre qui manque encore à son palmarès: la Coupe du monde. Alors que l'Argentine figure en bonne position pour se qualifier pour le Mondial-2014 au Brésil, il ne fait pas de doute que cet événement sera l'un des grands objectifs de la Pulga.