ROME - De nouvelles accusations ont été portées contre Luciano Moggi, ex-directeur général de la Juventus et personnage central du scandale des matches truqués qui avait éclaté au printemps 2006, lors d'une audience préliminaire samedi au tribunal de Naples, selon l'agence Ansa.

Les magistrats napolitains Filippo Beatrice et Giuseppe Narducci, qui ont conduit l'enquête sur le plus gros scandale de corruption de l'histoire du football italien - le "Calciopoli" -, ont recueilli de nouveaux éléments sur la base d'écoutes téléphoniques menées entre mars 2006 et février 2007.

Ces écoutes, dont une partie ont donc été réalisées après la découverte du scandale, concernent Luciano Moggi et d'autres personnes déjà visées par l'enquête. Selon Ansa, elles pourraient déboucher sur une nouvelle accusation d'association de malfaiteurs.

Samedi, l'audience préliminaire - à laquelle n'ont pas assisté la majorité des 37 personnes dont le renvoi en justice a été requis, y inclus Moggi - a été principalement consacrée à des questions procédurales et à la constitution des parties civiles.

Le Comité national olympique italien (Coni), la Fédération (FIGC), la Ligue des clubs professionnels (Lega Calcio), la chaîne publique Rai, et plusieurs clubs dont l'Atalanta, Brescia, Lecce, l'Udinese et la Salernitana, ont notamment déposé une requête pour être parties civiles.

30 matches suspects

Le juge des audiences préliminaires, Eduardo De Gregorio, se prononcera sur ces requêtes lors de la prochaine audience, fixée au 8 février.

Le juge devra ensuite décider ou non du renvoi devant la justice de tout ou partie des 37 personnes désignées - ex-dirigeants de la Fédération et de clubs, ex-désignateurs d'arbitres - accusées de fraude sportive, et d'association de malfaiteurs pour 20 d'entre elles, par l'enquête des magistrats napolitains.

Se fondant sur plusieurs milliers d'interceptions téléphoniques, les deux magistrats, qui ont commencé à enquêter en 2004, ont estimé que l'ensemble des suspects avaient participé au conditionnement du déroulement de la saison 2004-05 (30 rencontres suspectes ont été identifiées), notamment en faveur de la Juventus.

Le "Calciopoli" a déjà donné lieu à des sanctions de la justice sportive. La Juventus avait notamment été reléguée en Série B (2e div.) avec 9 points de pénalité, tandis que la Fiorentina, la Reggina, l'AC Milan et la Lazio avaient pu rester en Série A avec respectivement 15, 11, 8 et 3 points de pénalité.