L'entraîneur de Naples risque 4 mois de suspension pour propos homophobes
Italie mercredi, 20 janv. 2016. 11:33 samedi, 14 déc. 2024. 18:42ROME - Maurizio Sarri, l'entraîneur de Naples, leader du championnat d'Italie de foot, risque une suspension d'au moins quatre mois après que son homologue de l'Inter Milan Roberto Mancini a affirmé que Sarri l'avait traité de « pédé » lors d'un match de Coupe d'Italie mardi.
Selon l'article 11 du règlement fédéral italien, toute « insulte ou discrimination (...) pour des raisons de race, couleur, religion, langue, sexe, nationalité ou origine ethnique » est passible d'une suspension d'au moins quatre mois et d'amendes.
Si, selon les médias italiens, aucune procédure n'a été ouverte dans l'immédiat, un éventuel rapport de l'équipe arbitrale pourrait avoir son importance. Le quatrième arbitre se trouvait en effet très près des deux entraîneurs quand ils se sont invectivés, peu après le deuxième but de l'Inter, qui a remporté 2-0 ce quart de finale à Naples.
Interrogé par la RAI après le match, Mancini avait déclaré : « Maurizio Sarri est un raciste et les hommes comme lui ne devraient pas rester dans le foot. Il a utilisé des mots racistes. Il a commencé à m'invectiver, puis à me hurler dessus en me traitant de pédé ».
Selon Mancini, Sarri a utilisé les termes très péjoratifs de « frocio » et « finocchio », équivalents à « pédé » et « tapette ». « De quelqu'un comme lui, qui a 60 ans, je ne peux pas l'accepter, il devrait avoir honte », a ajouté Mancini.
« On a le droit de se disputer, mais pas comme ça. Je suis allé le voir dans les vestiaires et il m'a présenté des excuses. Mais je lui ai dit qu'il devrait avoir honte. En Angleterre, il n'aurait plus le droit de mettre un pied sur le terrain », a conclu Mancini, furieux.
De son côté, Sarri a évoqué « une dispute normale de terrain de foot ». « J'ai entendu et vu des choses pires sur un terrain. J'espère qu'à froid, Mancini aussi changera de point de vue. Dans mes paroles, il n'y avait aucune forme de discrimination, je n'ai rien contre les homosexuels », a-t-il assuré.
« L'adrénaline du terrain peut pousser à faire de mauvaises plaisanteries, mais les disputes devraient se terminer au bout des 90 minutes. J'ai présenté des excuses à Mancini, pour moi, tout est OK », a-t-il ajouté.
Mercredi, Fabrizio Marrazzo, porte-parole du Gay Center, une des principales associations de défense des personnes homosexuelles en Italie, a réclamé « une sanction exemplaire ».
« En tant que Napolitain et supporteur de Naples, j'ai honte des mots de Sarri », a-t-il ajouté, en demandant à ce que son organisation soit reçue par Aurelio De Laurentis, le président du Napoli et par Carlo Tavecchio, le président de la fédération italienne de football.
« Nous aimerions que le football lance une grande campagne contre l'homophobie. Un sport aussi populaire ne peut pas se permettre des messages de violence », a-t-il ajouté.