PARIS - Zinédine Zidane est sorti de sa réserve pour commenter la plainte portée contre lui et le Real Madrid pour l'utilisation d'un prête-nom lui permettant d'entraîner la réserve du Real sans diplômes en affirmant qu'il ne souhaite pas « les passer en trois mois en Espagne ».

« Cela fait trois ans que je suis en train de passer mes diplômes en France. Je pouvais les passer en trois mois en Espagne. Or, justement, ce qui m'intéressait était de continuer à me former en France. J'y avais suivi ma formation de footballeur, je voulais m'y former comme entraîneur. Je suis français. J'ai toujours essayé de faire les choses dans les règles », a affirmé Zidane dans une interview au Figaro et publié vendredi dans l'édition en ligne du journal.

Le 10 octobre, le club a reconnu avoir reçu « une notification (de la Fédération) avec une proposition de sanction ».

Selon les sites internet des quotidiens sportifs As et Marca, Zidane pourrait être interdit d'exercice pendant trois mois pour avoir entraîné le Real Madrid Castilla sans avoir les titres nécessaires, à savoir la licence de niveau 3 requise pour diriger un club en Segunda B (3e division espagnole).

As précise que pour le moment, Zidane dispose de la licence UEFA A, équivalente au niveau 2, et que la Fédération française de football (FFF) doit encore valider les heures de pratique du Français, nécessaires à l'obtention du niveau 3 d'ici le printemps prochain.

Icône du football tricolore, « Zizou » (42 ans) a fait le grand saut cet été en prenant les rênes de la réserve du Real, après une année passée comme adjoint de Carlo Ancelotti sur le banc de l'équipe première.

'Hallucinant'

« Il y a des envieux partout. En Espagne et ailleurs. Celui qui a porté plainte a trouvé le moyen que l'on parle de lui sur mon dos. Beaucoup d'autres entraîneurs sont dans mon cas et personne ne dit rien. Le syndicat des entraîneurs espagnols le sait, et sa position signifie: 'Si on pointe Zidane du doigt, il faudrait alors pointer tous les autres' », a ajouté Zidane au Figaro.

Joint au téléphone par le quotidien, Joël Muller, président de l'Union nationale des entraîneurs et cadres techniques professionnels du football (Unecatef) confirme les propos de Zidane: « Je ne comprends pas le procès qui est fait à Zinédine. Il est actuellement dans sa dernière phase de formation au métier d'entraîneur, en France. Selon la législation européenne du travail et le Code du travail appliqué par l'UEFA, il peut exercer le métier d'entraîneur partout en Europe, dès lors qu'il justifie d'une formation en cours. »

Zidane reste malgré tout optimiste: « Je ne pense pas à la sanction. Je suis optimiste. Le club a tout fait et continuera de faire le maximum pour me défendre. Je n'ai aucun regret sur le fait d'avoir passé mes diplômes en France. Si c'était à refaire, je prendrais la même décision ».

« C'est quand même hallucinant qu'il y ait aussi peu de monde pour me défendre et expliquer que je n'ai pas eu de passe-droit. Je ne contourne pas la difficulté et certains en profitent pour me cracher dessus. C'est invraisemblable pour moi », a-t-il conclu.

La Fédération espagnole pourrait annoncer officiellement sa décision mercredi prochain.