À mi-saison, le Real Madrid vire en tête! L'équipe de Zinédine Zidane a décroché le titre honorifique de champion d'hiver samedi en Championnat d'Espagne, avec un doublé de Sergio Ramos contre Malaga (2-1) qui a apaisé les récents doutes madrilènes.

Cette nouvelle ligne au palmarès de Zidane ne garantit pas la couronne nationale en mai prochain, mais c'est déjà un avant-goût de printemps pour le Real.

« Champions d'hiver, il faut féliciter tout le monde. Ce n'est pas facile et on l'a fait », s'est réjoui l'entraîneur français en conférence de presse.

Mais cet accomplissement a été assombri par les sorties sur blessures de Marcelo (25e) et Luka Modric (78e). Et l'infirmerie bien remplie du Real est une source d'inquiétude, comme l'a reconnu Zidane.

« Ce qui me dérange, c'est que je vois qu'il y a de la casse », a-t-il commenté.

Cette victoire au forceps permet en tout cas au club merengue de repartir du bon pied après deux défaites d'affilée qui ont stoppé sa série d'invincibilité record (40 matchs consécutifs).

Voilà les Madrilènes solidement installés en tête du classement (43 pts, un match en moins) après la 19e journée, la dernière de la phase aller. Les voilà surtout provisoirement hors de portée du Séville FC (2e, 39 pts) et du FC Barcelone (3e, 38 pts), qui jouent dimanche.

Ramos masque les ratés de Ronaldo

Cet accomplissement hivernal, plus symbolique qu'autre chose, Zidane le doit à son capitaine: au stade Santiago-Bernabeu, Sergio Ramos a débloqué un match compliqué grâce à deux buts sur coups de pied arrêté (35e, 43e), même si le second semble entaché d'un hors-jeu et même si Juanpi a ensuite réduit le score pour Malaga (63e).

Il s'agit déjà des cinquième et sixième buts de Ramos cette saison en Championnat, pour un total de 50 buts inscrits dans cette compétition depuis ses débuts. Pas mal du tout pour un défenseur central, qui se retrouve propulsé deuxième meilleur réalisateur du Real dans cette Liga derrière Cristiano Ronaldo (12 buts).

Au passage, Ramos, qui avait précipité la fin de l'invincibilité merengue le week-end dernier à Séville en marquant contre son camp (2-1), s'offre également une belle revanche. Mais le sursaut de « SR4 » a peut-être masqué le manque de réussite criant des attaquants madrilènes samedi, en particulier Cristiano Ronaldo.

Déjà critiqué après des prestations insipides, le quadruple Ballon d'Or a encore déçu, s'attirant les sifflets du stade Bernabeu pour ses dribbles ratés (4e, 5e, 7e).

Surtout, « CR7 » a gâché ses occasions les plus nettes, seul face au gardien camerounais Carlos Kameni (12e, 75e), et il a multiplié les tentatives manquées en fin de match. Quant à Karim Benzema, plus remuant, il n'a pas eu davantage de réussite sur ses opportunités (11e, 15e, 26e).

Tendance favorable au Real

Face aux quelques sifflets qui ont accompagné ses deux attaquants, Zidane a appelé le public merengue à davantage de bienveillance.

« Parfois, dans une saison, le joueur a besoin d'affection... et l'entraîneur aussi », a souri le Français, ajoutant n'être pas préoccupé.

« Il faut juste faire le dos rond (...). L'important aujourd'hui est qu'on a gagné, c'est bien pour notre moral », a-t-il fait valoir.

De fait, ce succès fait le plus grand bien au Real: après ses sacres en Ligue des champions, en Supercoupe d'Europe et au Mondial des clubs en 2016, l'équipe de Zidane peut aborder 2017 avec de grandes ambitions en Liga. D'autant que lors de sept des dix dernières saisons, l'équipe virant en tête à mi-parcours a décroché ensuite le titre en Espagne.

Zidane sait néanmoins que d'autres difficultés l'attendent sur la seconde partie de saison.

À commencer par mercredi à Vigo en Coupe du Roi, où l'équipe merengue tentera d'éviter l'élimination et de renverser le Celta après la victoire surprise des Galiciens en quart de finale aller (2-1). Ce sera sans plusieurs joueurs clés : de quoi refroidir l'enthousiasme du tout frais champion d'hiver.