Par Claudine Douville -Après avoir été tenu silencieux par la Côte d'Ivoire, le Portugal a montré ses vraies couleurs devant une Corée du Nord qui a réussi tant bien que mal à lui résister durant une première mi-temps.

Le Portugal se créait de belles occasions, comme les deux poteaux de Ricardo Carvalho en début de match, mais vaillamment les Coréens contenaient l'attaque incessante de l'adversaire. Cependant le talent était du côté des Portugais. Meireles a marqué à la demi-heure de jeu, permettant à son équipe de regagner le vestiaire avec un confort relatif.

C'est au retour que les choses ont déboulé.

Simao marque à la reprise, à la 53e minute. Les Portugais mènent alors par deux buts et leurs pieds s'allègent tandis que la tâche s'alourdit pour la Corée du Nord. Trois minutes plus tard, Almeida score. Puis ce sera Tiago, remplaçant de Deco touché à la cuisse lors du dernier match, qui marquera son premier but à l'heure de jeu. Alors qu'une pluie torrentielle continue de s'abattre à Cape Town, petite éclaircie pour les Coréens…ils auront un répit de 21 minutes avant l'autre but, celui de Liedson entré à la 77e et buteur à la 81e.

Le Portugal brille sous la pluie mais Cristiano Ronaldo, le buteur attendu de cette équipe, n'arrive toujours pas à marquer. Il est pourtant là, sur tous les jeux, à la relance comme à la finition, mais ça ne marche pas, jusqu'à … Jusqu'à ce qu'il récupère un ballon dans la surface, le perde de vue, le retrouve sur son dos et se le remette de la tête sur le pied. Un but tout à fait fantaisiste, à la manière d'un artiste de cirque mais qui lui ramène le sourire et donne un 6-0 complètement fou au Portugal.

Complètement fou? Il y a mieux, Tiago y va de son deuxième et le Portugal l'emporte 7 à 0. Il pleut toujours et les Coréens se sont fait laver… Ils ont fait face à beaucoup plus fort qu'eux et on doit dire qu'ils ont quand même tenté ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient. Ce ne sera pas suffisant pour leur donner des espoirs pour la suite.

Petit score mais grosses statistiques dans le deuxième match. Le Chili et la Suisse s'affrontaient dans un duel de vainqueurs de matchs mais dès le début l'arbitre Khalil Al Ghamdi a montré que c'était lui qui tenait le sifflet sur le terrain. Déjà 11 fautes de sifflées à la 21e minute, quatre cartons jaunes à la 25e…

Sur le jeu les Chiliens sont plus vifs alors que la Suisse tente de regrouper une défense qui a bien fonctionné contre l'Espagne, mais la donne va changer quand M.Al Ghamdi remise son carton jaune pour sortir un rouge qu'il s'empresse d'offrir à un Behrami catastrophé. Vidal est tombé sur le sol, l'arbitre dans le piège. Le Suisse est devenu le premier joueur de son pays à être chassé d'un match de Coupe du Monde. Nous en sommes à la 31e minute et à 24 fautes…

Réduite à 10 la Suisse souffre. Son gardien Benaglio multiplie les arrêts mais ne pourra stopper celui qui fait la différence, un but marqué presque au ralenti par Gonzalez qui trouve le fond du filet devant des Suisses médusés. La Suisse aura tenu 559 minutes en Coupe du Monde sans encaisser de but, mais celui-ci sera de trop. Il lui faudra maintenant briller contre le Honduras si elle veut aller plus loin. Le Chili, alignant trois attaquant en seconde mi-temps, Valvidia, Gonzales et Paredes affrontera dans son dernier match une Espagne qui n'a pas encore totalement tenu ses promesses.

Elle a mieux paru, elle peut respirer plus librement. La victoire était au bout du match mais encore une fois le score final ne reflète pas sa domination. Pourtant, lorsque David Villa a marqué son premier but à la 17e minute, on avait l'impression qu'on était parti pour une autre foire aux buts. Ce ne fut pas le cas. Manque de réalisme, manque de finition, les Espagnols ne se mettent pas à l'abri en première. Il faudra attendre la deuxième mi-temps, avec encore une fois David Villa, pour doubler la marque. Et Villa aurait pu compléter un tour du chapeau s'il n'avait pas raté un penalty à la 63e.

Résultat correct sans plus. Les champions d'Europe devront être beaucoup plus incisifs devant le Chili alors que se jouera la qualification et la tête du groupe. Après s'être fait de solides frayeurs contre la Suisse et s'être remise de ses émotions contre le Honduras, l'Espagne devra sortir conquérante devant le Chili, un Chili jeune et ambitieux qui l'attendra de pied ferme.

Demain, début des journées à quatre matches où toutes les émotions sont attendues. D'abord avec le groupe A où la saga des Français au cœur Bleu trouvera sa conclusion devant une Afrique du Sud qui deviendra de toute évidence le premier pays hôte à ne pas franchir le premier tour. La France peut-elle passer? Ça tiendrait du miracle. Une nulle qualifierait à la fois le Mexique et l'Uruguay, mais le Mexique en terminant deuxième verrait l'Argentine se profiler devant lui. Gageons que ce n'est pas dans ses plans.

Dans le groupe B, c'est la deuxième place qui se joue, Grèce et Corée du Sud en étant les deux prétendants. N'allez pas penser que ce sera plus facile pour les Coréens parce qu'ils affrontent le Nigéria. Ceux-ci joueront pour l'honneur, ce qui est bien souvent une raison suffisante pour l'emporter, tandis que la Grèce jouera son sort contre l'Argentine.

Splendeurs et frissons à prévoir.


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