MONTRÉAL - Même si la décision officielle ne sera prise qu'en 2012, tout indique que Montréal sera la première ville considérée pour accueillir la grande finale de la Coupe du monde de soccer féminin de la FIFA en 2015.

C'est ce qu'a appris La Presse Canadienne, vendredi, à l'occasion de la visite d'une délégation de la FIFA visant à évaluer les atouts de la métropole québécoise en vue du Mondial féminin de 2015 et de la Coupe du monde U-20 féminine de 2014. Les deux compétitions auront lieu au Canada.

Cette délégation avait aussi pour mission de visiter les six autres villes candidates, soit Moncton, Halifax, Ottawa, Winnipeg, Edmonton et Vancouver. Toronto n'a pas présenté sa candidature puisqu'elle accueillera les Jeux panaméricains en 2015.

Des sept villes, six seront retenues par l'Association canadienne de soccer (ACS) et proposées à la FIFA. Celle-ci devra donner son assentiment, afin de s'assurer que les propositions présentées par le Canada répondent à ses critères de qualité.

La liste des six villes retenues sera dévoilée en première moitié de 2012. Dans les mois suivants, le calendrier des deux tournois sera par ailleurs déterminé, ce qui mènera à l'identification des municipalités qui accueilleront les matchs-phares du tournoi, tels que le match d'ouverture, les demi-finales et la finale.

Non seulement Montréal devrait logiquement être retenue parmi les six villes, mais pour l'instant elle semble se profiler comme la favorite pour accueillir la finale, qui serait disputée au Stade olympique. Habituellement, la FIFA accorde toujours la finale à la ville où elle choisit d'établir ses quartiers généraux durant le tournoi.

À ce sujet, La Presse Canadienne a appris que la FIFA préférerait s'installer à Montréal, afin d'épargner plusieurs heures de voyage à ses officiels qui auront à faire la navette entre l'Europe et l'Amérique du Nord pendant le Mondial.

« Il est évident » que les matchs-clés auront lieu dans les trois plus grands stades, c'est-à-dire à Montréal, au BC Place de Vancouver et au stade du Commonwealth d'Edmonton, a indiqué Dominique Maestracci, président de l'ACS.

« Si la finale a lieu à Montréal, les demi-finales seraient fort probablement disputées à Vancouver et à Edmonton, en accordant suffisamment de jours de repos aux joueuses pour contrer les effets du décalage horaire », a fait savoir Maestracci, qui a aussi occupé le poste de président à la Fédération de soccer du Québec.

Francis Millien, membre du comité provisoire de la candidature montréalaise, a fait savoir qu'il serait prêt à « négocier » le partage de certains privilèges avec d'autres villes... à la condition que Montréal ait sa part, notamment la finale.

Millien mise sur le succès qu'a connu la Coupe du monde U-20 masculine en 2007 au Stade olympique pour faire valoir ses revendications. On avait alors accueilli 41 000 personnes par soirée en moyenne, alors qu'on avait peiné à en attirer 20 000 ailleurs au Canada. Il avait toutefois été décidé d'avance que Montréal n'aurait pas droit à la finale, ni même à une demi-finale. Millien, qui était le président du comité organisateur montréalais à l'époque, espère que Montréal sera compensée pour cette injustice.

« Ce qu'on dit, c'est qu'on a fait nos preuves, contrairement à d'autres, et qu'il est grand temps qu'on nous donne le crédit de ce qu'on a déjà fait, parce qu'on est encore capable de la rééditer », a dit Millien.

Tatjana Haenni, directrice du comité de compétition du football féminin à la FIFA, fait partie de la délégation qui a visité Montréal, jeudi et vendredi. Elle a reconnu que l'expérience était un atout important aux yeux de la FIFA dans le choix de la ville-hôtesse pour la finale.

« C'est un point positif, c'est clair, a-t-elle dit. Il faut aussi comprendre que les années ont passé de 2007 à 2015, alors il faut de nouveau s'adapter à certaines procédures. Mais en principe, c'est un avantage. »

Quelques coups de pinceau

Maestracci a affirmé que le Stade olympique aurait besoin de « quelques coups de pinceau et de quelques rénovations », mais il s'est dit certain qu'il a «tous les atouts pour être sélectionné».

C'est là une affirmation qui n'inquiétait pas Millien.

« C'est vrai qu'il faut peut-être mettre du tapis dans la salle VIP, mais ce n'est pas ça qui va nous empêcher de faire une Coupe du monde. Le stade est toujours fonctionnel. On pourrait y tenir une Coupe du monde demain », a déclaré celui qui a aussi été impliqué dans l'organisation des matchs montréalais du Tournoi mondial U-16 de la FIFA en 1987.

« Cela dit, on fera ce qu'il faut pour qu'il soit présentable et de niveau international. »

Les matchs au Stade olympique pourraient être joués sur une surface naturelle ou sur un terrain synthétique FIFA deux étoiles, a fait savoir Millien. Tout dépendra des possibilités techniques qui seront disponibles à ce moment-là.

Millien a aussi dit miser sur l'enthousiasme des amateurs de soccer québécois pour mousser la candidature de Montréal auprès de l'ACS et de la FIFA.

Rhian Wilkinson, l'une des joueuses québécoises de l'équipe canadienne féminine, n'a aucun doute que les spectateurs seront au rendez-vous en 2015, comme ils l'ont été en 2007.

« Je me rappelle du match que l'équipe canadienne féminine avait joué à guichets fermés contre le Brésil au stade Percival-Molson, en 2003. Tout le monde dans la ville en parlait. Je pense qu'on va revivre la même chose », a déclaré l'athlète de Baie-d'Urfé.

« Je ne crois pas exagérer en disant que tous ceux qui aiment le foot, hommes et femmes, vont se ranger derrière l'événement. »