GENÈVE - La FIFA instaurera un nouveau registre en ligne dans le but d'enrayer le blanchiment d'argent et autres formes de corruption dans le lucratif marché des transferts de joueurs, estimé à 1 milliard $ US.

`C'est un moment historique pour le soccer' a déclaré mercredi Sepp Blatter, le président de la FIFA.

Ce nouveau registre devient obligatoire à compter de vendredi pour les quelque 3500 clubs de football professionnels dans près de 150 pays. La FIFA veut mettre fin à des décennies de mainmises de certains agents sans scrupules sur leurs clients, dictant leur destinée, de paiements illégaux entre les clubs et certaines compagnies, voire même le blanchiment d'argent par les transferts de joueurs fictifs.

Ce concept de surveillance est relativement simple. Les clubs s'inscrivent sur un portail. Ils doivent ensuite fournir tous les détails expliquant les transferts, dont les preuves des transferts de fonds, l'identification des agents impliqués et tous les documents confirmant le nouvel employeur des joueurs concernés.

Les dirigeants de la FIFA ont refusé de dévoiler le nombre d'enquêteurs assignés aux transferts, mais ont précisé que de sévères sanctions attendaient les contrevenants. Ces sanctions vont du simple avertissement à une déduction de points et peuvent même devenir une interdiction de procéder à des transferts.

`Dans un système en ligne, vous ne pouvez pas tricher', a indiqué le chef des affaires légales de la FIFA, Marco Villiger.

Si le vendeur et l'acheteur donnent des informations différentes, le joueur ne peut changer d'équipe. Tous les transferts doivent être conclus avant la fermeture des fenêtres de transactions. La FIFA a d'ailleurs créé un logiciel marquant le temps restant afin d'éviter les ambiguïtés de dernière seconde, comme le transfert ayant envoyé Andrei Arshavin à Arsenal l'an dernier.

L'organisme, basé à Zurich, cherche depuis des années un moyen efficace d'assurer la surveillance et de régulariser le marché des transferts et surtout, d'éliminer la tonne de télécopies envoyées par les clubs complétant leurs ententes, parfois avec des informations discordantes.

Cet `intranet' est en ligne depuis 2007 et la plupart des principales ligues l'ont utilisé dans les dernières fenêtres de transactions. À compter de vendredi, chaque club sera tenu d'y inscrire les détails de chaque joueur acquis ou vendu dans une transaction internationale, ou ils verront la transaction bloquée.

Les tiers partis `propriétaires' de joueurs verront ainsi leur pouvoir diminué. Des individus comme l'homme d'affaires anglo-iranien Kia Joorabchian, qui contrôlait autrefois les `droits économiques' des Argentins Carlos Tevéz et Javier Mascherano, ne pourront plus bloquer des transactions pour recevoir une compensation.

Ce nouveau registre devrait également simplifier les transferts, les rendant plus rapides et plus transparents. Certaines transactions faites à l'aide de ce registre ont pu être approuvées en seulement sept minutes par la FIFA.