MADRID (AFP) - Ballon d'or 2000, le milieu de terrain du Real Madrid Luis Filipe Madeira Caeiro "Figo", ancien du FC Barcelone et meneur de jeu de la sélection portugaise, est un joueur vif et agile capable de déjouer seul les défenses, mais également un combattant altruiste distillant des passes décisives.

Dernier Ballon d'or du siècle, Figo est le deuxième portugais à pouvoir s'enorgueillir de ce trophée après Eusebio en 1965. Il est également le troisième joueur du Real à être couronné après l'Hispano-argentin Alfredo Di Stefano (1957, 1959) et le Français Raymond Kopa (1958).

Idole du Real

"Figo est bon marché," affirmait récemment le Néerlandais Johan Cruyff. Et pourtant, le Portugais, auteur d'un Championnat d'Europe des nations de football (Euro-2000), en Belgique et aux Pays-Bas, exceptionnel, est le joueur le plus cher du monde. Son transfert du Barça au Real pour 60,1 millions d'euros à l'intersaison a défrayé la chronique et attisé les passions.

Il est devenu une idole à Madrid, où il gagne près d'un milliard de pesetas par an (6 millions d'euros). Mais jadis roi de Barcelone, il est désormais détesté en Catalogne, son dernier passage au Camp Nou se soldant par des insultes et des jets d'objets.

Luis Figo était adulé des socios du Barça, où il était arrivé en 1995 en provenance du Sporting Lisbonne, auréolé d'une victoire en Coupe du Portugal et des titres de champion d'Europe des moins de 16 ans et du monde des moins de 20 ans avec les sélections portugaises.

A l'époque, Figo, international depuis 4 ans déjà, avait tapé dans l'oeil de Johan Cruyff, l'entraîneur du Barça. Ironie du destin, il était appelé à remplacer le Danois Michael Laudrup qui partait pour le... Real Madrid.

Au Barça, le Portugais a toujours fait figure de titulaire indiscutable malgré la concurrence d'un effectif constellé d'internationaux. Pendant cinq saisons il a même hérité du brassard de capitaine quand son compère du milieu, Josep Guardiola, ne jouait pas.

Passeur d'exception

Car, si Luis Figo a le sens du but, pouvant échapper à trois ou quatre défenseurs pour aller marquer, et une frappe du droit redoutable, il est aussi un remarquable passeur. Vif, dribbleur talentueux, il adresse des passes au millimètre tant dans les airs qu'au ras du sol.

Ses coéquipiers de la saison dernière, le Néerlandais Patrick Kluivert et le Brésilien Rivaldo, respectivement auteurs de 15 et 12 buts en championnat, peuvent en attester. Cette année, au Real, il est déjà le meilleur passeur du club et son entente avec Raul fait des merveilles.

En sus de ses qualités techniques, le Portugais est aussi un remarquable lutteur qui n'hésite pas à revenir en défense pour soulager ses coéquipiers. Il n'abdique jamais.

Il a ainsi été souvent le fer de lance de remontées impossibles, à l'image de la rencontre du Portugal contre l'Angleterre à l'Euro-2000, où les Lusitaniens l'ont finalement emporté (3-2) après avoir été mené de deux buts.

A 28 ans, tout comme Zinédine Zidane, Figo est arrivé à sa pleine maturité. Cet homme discret, réservé, aux allures de chanteur de fado, est également un grand collectionneur de montres et féru de peinture, admirateur notamment de Picasso, Goya et Velasquez.

Il est marié à une mannequin suédoise, Hellen Svelin, qui lui a donné une petite fille. Une épouse qui aime le voir vêtu de noir, un contraste étonnant avec la blancheur légendaire du maillot du Real.