BELGRADE - Des espoirs dans le jeu, des regrets au classement et des questions sur Ribéry et une défense toujours en chantier, voila ce qu'a ramené l'équipe de France de son voyage en Serbie, outre un point qui la rapproche des barrages en qualification du Mondial 2010.

Des espoirs

Il a fallu cette expulsion de Lloris à la neuvième minute (assortie d'un penalty) pour que les Bleus produisent leur prestation la plus aboutie depuis le début des qualifications au Mondial. "Cette équipe a une âme", s'est félicité le capitaine Thierry Henry, auteur du but de l'égalisation (50e en 113 sélections). Ce match a d'ailleurs prouvé que s'il y avait bien eu une "discussion" entre joueurs et sélectionneur vendredi à Clairefontaine, cette dernière a du être constructive, vue la première demi-heure contre la Roumanie samedi dernier et le match au Marakana.

Si la sélection joue enfin en équipe, alors l'épreuve des barrages qui se profile pourrait ne pas être si terrible que ça.

Des regrets

Le bilan approche et la perspective de voir une équipe, qui dispose dans ses rangs d'Anelka, Henry, Benzema et Gourcuff, aller en barrages n'est pas réjouissante, voire amère. Ce groupe 7 était pourtant à la portée des Bleus. Mais la "générosité et l'envie" promises par la FFF à l'été 2008 au moment de la reconduction de Domenech à son poste, en dépit du fiasco de l'Euro, sont restées trop longtemps lettres mortes. Les points perdus avec le naufrage en Autriche dès le premier match de qualification à Vienne, puis avec le nul contre la Roumanie au Stade de France samedi dernier, sont ceux qui font le plus mal.

Comme le dit Henry, il faudrait maintenant un vrai "scénario catastrophe" du côté de la Serbie (sans faute français et des faux pas serbes) pour décrocher une qualification directe. Noël Le Graët, vice-président de la FFF, intérrogé par l'AFP, s'est montré lucide. "Je ne crois pas qu'on se qualifiera directement."

Il reste donc quatre matches à bien négocier (deux pour finir les qualifications contre les Féroé à Guingamp, chez M. Le Graët, et l'Autriche au Stade de France en octobre, puis les barrages aller et retour les 14 et 18 novembre).

Des questions

Pourquoi Franck Ribéry n'était-il pas titulaire mercredi? Le joueur du Bayern assure qu'il pouvait tenir sa place, bien remis du coup sur un mollet reçu contre la Roumanie. L'encadrement médical avait-il un avis contraire? Est-ce un choix de Domenech? Le joueur avait en tout cas l'air d'une âme en peine en jonglant tout seul au milieu du terrain au début de l'échauffement des Bleus mercredi.

Ribéry peut-il encore espérer jouer à gauche? Henry, sur le flanc gauche, vient de marquer successivement ses 49e et 50e (contre la Roumanie et la Serbie chez les Bleus, record en cours). Il est incontournable. Sur la pelouse du Marakana, Anelka a fait un gros match dans l'axe. Si le buteur de Chelsea y emménage, il reste une petite chance à Ribéry de jouer à droite, une place qu'il n'aime pas.

Quand la défense va-t-elle enfin se stabiliser? Le changement de gardien instauré aux Féroé avec la promotion de Lloris prête le flanc à la critique. Le Lyonnais fut fébrile aux Féroé, tranquille contre la Roumanie, mais visiblement impressionné au Marakana, commettant une erreur de débutant face à Zigic sur l'exclusion doublée d'un penalty. Suspendu, c'est Mandanda qui retrouvera les buts contre les Féroé. Abidal et Gallas, associés en défense centrale, ont manqué d'assise en début de match, notamment face à Zigic au moment fatal, avant de se reprendre ensuite. Mais comment s'en étonner? Jamais depuis l'Euro 2008 deux mêmes défenseurs centraux n'ont été alignés plus de deux fois consécutives.