HAMELIN (AP) - Après le succès de l'équipe de France sur l'Espagne (3-1), il flotte dans l'air allemand un parfum familier propice à l'optimisme.

Le parcours de l'équipe de France de soccer depuis son entrée en lice dans le tournoi ressemble en effet étrangement à celui des Bleus de Michel Platini, demi-finalistes vingt ans plus tôt au Mundial mexicain.

Alors placée dans un groupe de qualification jugé facile, la France avait connu des difficultés pour obtenir son billet pour le deuxième tour. Les Bleus avaient débuté leur tournoi par un succès difficile sur le Canada (1-0) avant d'être tenus en échec par l'URSS (1-1).

Dans le troisième match, la victoire contre la Hongrie (3-0) avait rassuré les troupes et permis aux Tricolores de se mesurer à l'Italie en huitièmes de finale.

"La victoire contre la Hongrie avait été rassurante", déclarait cette semaine dans France Football l'ancien international Maxime Bossis. "Elle nous avait permis de passer. Cela se rapproche de ce qui s'est passé face au Togo (2-0). Derrière, nous avions enchaîné sur un choc contre l'Italie. C'est là qu'on avait lâché les chevaux."

En 1986, la bande à Platini n'était pas non plus favorite face aux Italiens tenants du titre d'Alessandro Altobelli. Libérés par leur qualification pour les huitièmes, les champions d'Europe s'étaient pourtant imposés 2-0 grâce à des buts de Platini et Yannick Stopyra.

Cet été en Allemagne, après deux matches nuls face à la Suisse (0-0) et la Corée du Sud (1-1), les Bleus ont confirmé leur montée en régime contre les Togolais, se qualifiant ainsi pour les huitièmes de finale, où l'Espagne les attendait.

Donnés perdants par la plupart des pronostiqueurs, les Français ont livré à Hanovre un match magnifique. Après avoir été menés 1-0, ils ont renversé la situation en produisant un jeu digne de leurs plus belles années, celles des titres mondiaux et européens en 1998 et 2000. Ce succès leur a ouvert les portes des quarts de finale, où ils se mesureront aux quintuples champions du monde et tenants du titre brésiliens samedi à Francfort.

Comme en 86, quand les Français avaient vu s'avancer sur leur route le Brésil. Au terme d'une rencontre mythique, ils étaient venus à bout de la Seleçao aux tirs au but avant de s'incliner face à l'Allemagne (2-0) en demi-finale, comme à Séville quatre ans plus tôt.

A l'issue de la victoire sur l'Espagne, le sélectionneur français Raymond Domenech n'a pas souhaité faire de pronostics concernant le choc à venir.

"Je ne sais pas ce qui va se passer", a-t-il dit. "On a envie d'aller plus loin, d'aller au bout et on peut faire encore plus. L'équipe a ce potentiel. Un autre adversaire se présente, on verra comment nous sommes capables de réagir."

S'ils se qualifient pour les demi-finales, les Français éviteront à coup sûr leur bête noire en Coupe du monde, l'Allemagne, placée dans l'autre moitié du tableau. Ils pourraient se mesurer au Portugal ou à l'Angleterre et tous les rêves seront alors permis.

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