À l'image des dirigeants, les joueurs de l'Impact de Montréal ont procédé au bilan de leur saison et c'est le gardien Troy Perkins, l'un des derniers arrivés, qui a sans doute le mieux ciblé ce que l'équipe doit améliorer en vue de la prochaine saison.

Depuis qu'il a remplacé Donovan Ricketts devant le filet de l'Impact, Perkins a procuré une dose de confiance avec son style honnête, acharné et confiant. Son comportement a été semblable quand il a expliqué ce qui manquait à l'équipe à ses yeux pour obtenir de meilleurs résultats.

«C'est au niveau de l'attitude et notre désir de vaincre. Il faut développer une attitude et un semblant d'égo pour ne pas laisser nos adversaires dicter l'allure des matchs», a-t-il identifié en guise de solution sans vouloir lancer de flèches ou manquer de respect à personne.

«Je suis d'accord et c'est un peu ce que je voulais dire en mentionnant que notre niveau de compétition a baissé vers la fin de la saison et je ne suis pas heureux de cela. Nous allons nous assurer de recharger notre piles», a corroboré son entraîneur Jesse Marsch.

Le joueur désigné Marco Di Vaio, qui a inscrit cinq buts en 17 parties, a abordé les mêmes thèmes en ce qui concerne les faiblesses de son nouveau groupe.

«On a deux équipes : une à domicile et une à l'étranger. On a bien fait contre les meilleures équipes, mais on peut perdre contre tout le monde à l'étranger parce qu'on n'a pas la même confiance. On a beaucoup travaillé sur l'aspect mental, ce n'est pas si différent après tout», a déclaré le numéro neuf.

Di Vaio a été aussi franc à propos de son rendement sans utiliser l'adaptation à la MLS comme excuse.

«Je ne suis pas trop content de moi, je peux faire mieux pour l'équipe», a-t-il admis en précisant plus tard qu'il préférait jouer seul devant en attaque, mais qu'il était à la disposition des entraîneurs.

«Nous avons une bonne équipe et l'année prochaine sera importante pour nous. On doit comprendre que nous n'avons pas assez bien fait pour s'améliorer en vue de l'année prochaine», a ajouté le dangereux tireur.

Au-delà de l'aspect mental, leur coéquipier Patrice Bernier cherchait du côté stratégique pour améliorer le rendement dans les stades des autres formations.

«Ça nous prend un plan B concret pour les matchs à l'étranger pour trouver l'effet surprise ou le facteur qui pourrait nous aider à récolter plus de points à l'étranger», a ajouté celui qui s'en allait se préparer à vivre un premier Halloween avec sa petite fille.

De son côté, le défenseur Hassoun Camara a renchéri avec une autre facette déterminante.

«Le plus important à améliorer serait les coups de pied arrêtés. Ces situations ont été coûteuses cette saison. Je pense aussi à nos rares victoires à l'extérieur, on devrait avoir plus de concentration sur les terrains adverses et ça dépasse le soccer, on parle de mentalité», a jugé Camara.

Un bel amalgame avec la culture européenne

L'Impact a convaincu plusieurs joueurs italiens de venir vivre l'expérience de la MLS cette saison. La grande réputation des Di Vaio, Alessandro Nesta et Matteo Ferrari a comporté son lot d'effets positifs.

De l'autre côté de la médaille, les vives critiques de Di Vaio sur le terrain à l'endroit de quelques coéquipiers ont soulevé le doute que des divergences d'opinion pouvaient exister au sein du groupe.

«Ce n'était pas de la frustration envers eux», a déclaré Di Vaio. «C'est juste que j'espère beaucoup des joueurs comme (Justin) Mapp. Il a été très bon dans son entrée dans notre dernier match et je m'attends de lui, tout comme de moi, qu'il joue à son meilleur.»

Camara, qui a grandi dans le football européen, avait une vision intéressante de la situation.

«J'ai vécu ce phénomène de près parce que je me suis développé en France avec une mentalité près du soccer italien. J'ai vu arriver Jesse avec son équipe technique et ça s'est bien passé dans l'ensemble puisque les deux cultures étaient assez intelligentes. Les Nesta, Di Vaio et Ferrari ont eu assez d'humilité pour venir ici et apporter leur expérience alors que Jesse était aussi ouvert pour les écouter ce qui a fait un bel amalgame. Sauf que ça demande du temps et ils vont contribuer encore plus en 2013», a raconté celui qui souhaite, en premier lieu, s'établir à Montréal avec sa famille.

«L'Impact, c'est un projet qui me tient à cœur et je suis très content d'avoir fait le saut de l'autre côté de l'Atlantique. Ma volonté première c'est de rester ici parce que je suis attaché à la ville et la région.»

Camara aurait sans doute tenu un discours différent il y a quelques mois alors qu'il a dû ronger son frein avant de pouvoir montrer son potentiel aux entraîneurs.

«Je ressentais un peu de frustration parce que je savais ce dont j'étais capable, mais le sport professionnel est fait de perpétuelles remises en question», a relativisé celui qui n'a pas été épargné par les blessures en début d'année.

Tout comme Camara, Perkins désire s'établir à Montréal et il
dispose d'une autre année à son contrat pour convaincre les dirigeants.

«Je suis tanné de déménager», a lancé en riant le gardien de 31 ans. «J'ai dit à ma femme que je prenais ma retraite si l'Impact ne voulait plus de moi. J'aimerais rester ici à long terme.»

Dire que sa venue plus hâtive à Montréal aurait pu faire la différence dans la course aux éliminatoires.

«De la façon dont les choses se sont déroulées, probablement que ç'aurait été plus bénéfique d'arriver quelques semaines plus tôt. Mais on ne sait jamais…», a conclu Perkins.