Fort d’une première victoire sur la route en MLS sous les ordres de Frank Klopas une semaine plus tôt, l’Impact se présentait au Yankee Stadium avec l’intention de récolter une cinquième victoire en six matchs de calendrier régulier. Les Montréalais sont toutefois arrivés à plat dans la grosse pomme et ont laissé les New Yorkais s’installer dans le match d’entrée de jeu. Une tendance que les visiteurs n’ont jamais su inverser, malgré le pari de passer en 4-4-2 à la mi-temps après le retrait de Victor Cabrera. Une défaite de 3-1 lourde pour le moral, mais riche en enseignement.

Constat

Ma plus grande déception fut de me rendre à l’évidence que les joueurs offensifs de l’Impact ne savent tout simplement pas unir leurs efforts pour mettre un adversaire sous pression. La facilité avec laquelle une équipe de dernière place a su construire le jeu de l’arrière contre les Montréalais est déconcertante.

McInerney a été plutôt généreux dans ses efforts, mais courrait après son ombre devant. Romero, volontaire, est passé tout droit plus souvent qu’à son tour. Alexander a semblé manquer de repères et Piatti, malgré l’effet tonic recherché en lui donnant le brassard de capitaine, a peu contribué défensivement.

Aucun système apparent ne semble en place pour mettre une pression de première ligne à la perte du ballon. Le fardeau de récupérer la possession retombe entièrement sur les joueurs défensifs, déjà surtaxés depuis le début de la saison. Jack Mac est un joueur d’instinct et le duo argentin a un flair admirable en possession du ballon, mais ces qualités ne sont pas suffisantes en phases défensives où les élans d’inspiration doivent laisser place à l’organisation et la rigueur.

Les retours de Duka, Mapp, Oduro ou Tissot ne seront pas suffisants pour régler la situation. Seul un système où tous travaillent fort et intelligemment pour reprendre le ballon permettra à l’Impact de devenir une bonne équipe sans le ballon.

Vue d’ensemble

Les trois buts encaissés contre City étaient évitables. Les raccourcis dans le jugement des coupables sont toutefois dangereux. En revanche, une vue d’ensemble offre plus de perspective et permet de cibler la source des insuccès de l’équipe.

Mallace et Reo-Coker auraient-ils dû suivre la course de David Villa sur le but de l’Espagnol? Certes. En tant qu’entraîneur je porterais toutefois une attention particulière au mauvais placement et à la faute gratuite d’Andrés Romero qui ont mené à un coup de pied arrêté sans lequel Villa n’aurait jamais eu cette occasion.

Le deuxième but est venu sur une grave erreur de Lefèvre qui a perdu le ballon à quelques mètres de sa surface. Wandrille s’est toutefois débarrassé de son statut de vilain douze minutes plus tard en marquant pour la première fois dans les couleurs de l’Impact. Il sera intéressant de voir ce qui a le plus de poids aux yeux du personnel technique, causer un but ou en marquer un. Lefèvre a joué un match solide dans l’ensemble, mais sa bourde lui aura-t-elle coûté sa place de partant contre Orlando ?

Finalement, Bernier a-t-il manqué de conviction sur son dégagement raté qui mène à la dernière réalisation des locaux ? Aucun doute. Je m’interroge cependant à savoir ce que Laurent Ciman faisait en milieu de terrain sur cette action. Peut-être avait-on demandé au Belge de monter d’un cran, mais à première vue, la séquence sentait l’improvisation.

Il revient aux entraîneurs d’attribuer aux joueurs concernés leur juste part de responsabilité. En ce sens, je donnerais cher pour assister aux séances vidéo de cette semaine…

Rafraîchissant

Sans grande conséquence sur le match, la décision de Klopas de passer en 4-4-2 à la mi-temps reste un choix intéressant. Sur une surface beaucoup plus petite que celle du Stade Saputo, l’Impact avait besoin d’aérer le milieu de terrain et d’étirer le jeu. Anthony Jackson-Hamel n’a pas marqué, mais avec une autre entrée convaincante, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il touche le fond du filet.

L’introduction en fin de match de Jérémy Gagnon-Laparé est un autre élément positif à retirer d’une soirée difficile. Des minutes qui permettront au Sherbrookois de reprendre contact avec la MLS, lui qui passe la majeure partie de son temps avec le FC Montréal cette saison.

Un grand sage m’a déjà dit que lorsqu’on nous sert des citrons, il suffit de faire de la limonade. Peut-être que Jackson-Hamel et Gagnon-Laparé auront trouvé l’expérience rafraîchissante…