MONTRÉAL – On dit qu’une faute avouée est à moitié pardonnée. Chez l’Impact de Montréal, l’admission du commissaire de la MLS Don Garber à l’effet que l’équipe avait été victime d’une mauvaise décision arbitrale lors de sa plus récente sortie a été accueillie par un haussement d’épaules collectif, mardi.

 

La veille, lors d’un passage éclair au Québec, Garber avait reconnu que le groupe d’officiels qui était en devoir lors de la défaite de l’Impact à Cincinnati avait erré en refusant un but à Maxi Urruti à la 40e minute, un but qui aurait alors permis à l’Impact de créer l’égalité 1-1. Le onze montréalais s’est finalement avoué vaincu par la marque de 2-1.

 

« C’est la moindre des choses. Après, ça ne change rien au résultat », a bien résumé Rudy Camacho. À l’image de ses camarades, le défenseur aurait préféré tourner la page et orienter la discussion vers les prochains défis qui attendent l’Impact, mais l’odeur de polémique était encore trop persistante pour être ignorée dans les couloirs du Centre Nutrilait.

 

« Ce qui est plus difficile à digérer, c’est que d’accord, en direct, les arbitres peuvent faire des erreurs. Mais sauf erreur de ma part, il me semble que l’assistance vidéo est là justement pour qu’il n’y ait plus ce genre de problème », a calmement repris l’entraîneur-chef Rémi Garde, qui avait été particulièrement virulent dans les minutes qui avaient suivi l’échec de ses troupes en Ohio.

 

« On peut continuer à avoir des problèmes d’interprétation. Par exemple, est-ce qu’il y avait penalty sur une bousculade ou un tacle? Même avec le VAR, on peut passer la journée à en débattre avec les copains. Mais sur un hors-jeu, c’est justement pour ça que ça a été créé. Le gars qui est devant son écran, s’il pense qu’il y a encore un hors-jeu [sur le but qui nous a été refusé], il y a un problème. C’est ça qui m’a agacé. Mais je n’attends pas d’excuses de la MLS. J’ai dit ce que j’avais à dire. »

 

Daniel Lovitz, le joueur qui a été déclaré hors-jeu avant de servir ce qui aurait été une passe décisive à Urruti, abondait dans le même sens que son entraîneur. Reconnaissant les défis auxquels font face les arbitres sur le terrain, le défenseur américain décèle des lacunes dans le protocole d’utilisation du système d’assistance vidéo auquel la MLS a recours depuis 2017.

 

« Les officiels ont pour consigne de toujours donner le bénéfice du doute à l’équipe en attaque. On leur demande de laisser le jeu se dérouler et de ne pas lever le drapeau afin de laisser les responsables de la vidéo faire leur travail. Ensuite, si un jeu est trop serré, c’est évidemment difficile de renverser une décision, mais celle-là, ils l’ont échappée. La situation a été mal gérée à l’extrême. »

 

Le système d’assistance vidéo (VAR) alimente moult controverses et réactions depuis son implantation dans le petit monde plutôt conservateur du soccer. Il y a un mois, son influence sur le résultat d’un match de Ligue des champions entre Manchester City et Tottenham a ramené sur les plus grandes tribunes le débat sur la pertinence de son utilisation. En fin de semaine, l’attaquant vedette du Galaxy de Los Angeles Zlatan Ibrahimovic a tenu des propos s’apparentant à ceux de Garde alors qu’il a reproché aux officiels leur refus de faire appel à la reprise afin de l’innocenter dans un match contre le New York City FC.

 

« Nous avons le VAR, mais je crois qu’on devrait s’en débarrasser et jouer sans lui », a déclaré Ibrahimovic à ESPN.

 

« C'était un jeu serré »

« Dans tous les pays, en France par exemple je sais que ça n’a pas été un long fleuve tranquille, a commenté Garde mardi. Toute la saison, il y a eu pas mal de contestations et de problèmes. C’est un outil qui devrait fluidifier l’arbitrage mais pour le moment, on est dans une phase où on n’est pas sûr que ça aide vraiment les arbitres. Est-ce que ça ne les déresponsabilise pas un peu en bas, au niveau du terrain? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que tout le monde peut faire des erreurs. Nous on en fait sur le terrain et eux peuvent en faire aussi. Je ne veux pas en ajouter. »

 

La mission de Garde, cette semaine, sera de s’assurer que le passé n’encombrera pas les pensées de ses joueurs et que la concentration de tout le monde sera posée sur le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, qui sera en visite au Stade Saputo samedi. Pour une deuxième semaine consécutive, l’Impact affrontera une équipe fraîchement revigorée par un changement d’entraîneur. Confiné à la cave du classement de l’Association Est, le Revolution a annoncé mardi la nomination de Bruce Arena aux postes d’entraîneur-chef et de directeur sportif de la concession.

 

« C’est le propre et la caractéristique des joueurs professionnels : ne pas s’endormir quand on gagne et ne pas mettre la tête sous la moquette quand les choses vont un peu moins bien. Il faut retravailler, rester concentrés et reprendre du plaisir pour pouvoir poser des problèmes aux prochains adversaires », a établi Garde. 

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