MONTRÉAL – Laurent Ciman n’a pas perdu de temps à se bâtir une réputation enviable de ce côté-ci de l’océan Atlantique. À travers la MLS, le mot s’est rapidement passé au sujet de ce petit nouveau en provenance de la Belgique.

Intraitable en début de saison, Ciman est non seulement allé représenter l’Impact au match des étoiles, mais il y a porté le brassard de capitaine. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, il a poursuivi sur sa lancée et a éventuellement été élu défenseur par excellence de son nouveau circuit. Vendredi, alors que les joueurs de l’Impact défilaient devant les médias pour faire l’autopsie de la campagne 2015, le général de la ligne arrière a souri pour les caméras, trophée à la main, en compagnie de ses patrons.

Tout le monde semblait filer le parfait bonheur, mais ça n’a pas toujours été le cas.

En juillet, Ciman avait profité d’une entrevue avec le collègue Patrick Friolet pour ébruiter son mécontentement à l’endroit de la direction du club qui tardait, selon lui, à respecter les engagements qu’elle avait pris relativement aux besoins médicaux de la famille. On avait alors découvert un autre côté de la personnalité de « Lolo », une « grande gueule » auto-proclamée, franche et intègre, qui dit ce qu’il pense sans penser aux conséquences.

L’organisation s’était démenée pour dépeindre la situation comme une tempête dans un verre d’eau, mais cette impression que Ciman n’était pas complètement comblé dans sa nouvelle vie n’est jamais vraiment disparue.

À l’heure du bilan, devant le regard attentif du président Joey Saputo, Ciman a été invité à rassurer tout le monde.

« J’ai un contrat, a-t-il répondu. Ok, dans le football on ne sait jamais, mais tout ça est derrière moi et j’ai envie de voir de l’avant. J’ai envie d’être tranquille dans ma tête et ma femme aussi. Il faut oublier tout ça. »

Au début novembre, un portail d’informations belge avait publié les grandes lignes d’une entrevue réalisée avec Ciman dans laquelle celui-ci révélait qu’en raison d’un « différend avec l’Impact », il avait « failli revenir au Standard », son ancien club, au mois d’août.

« Les médias belges en ont un peu ajouté, ils ont un peu nuancé nos propos, s’est défendu le principal intéressé. Vous savez très bien que c’est facile de mettre un gros titre et jouer là-dessus. Ma relation avec l’Impact est très bonne et j’espère qu’elle sera toujours aussi bonne dans le futur. »

« J’ai peut-être eu ces trophées cette année, mais j’en veux encore plus l’année prochaine », a-t-il ajouté.

Piatti, joueur par excellence

Si Ciman a été le joueur de l’Impact le plus décoré à l’échelle du circuit Garber, il n’en a apparemment pas fait assez pour être maître chez lui. C’est plutôt Ignacio Piatti qui a été désigné vendredi comme le joueur par excellence de la formation montréalaise pour la saison 2015.

Auteur de neuf buts – deux de moins que Didier Drogba – et huit passes décisives, Piatti a succédé à son compatriote Andrés Romero, qui avait mérité la palme l’an dernier.

Biello est finalement récompensé

« Je suis très content de recevoir le prix, a commenté le récipiendaire. Il y a de très bons joueurs dans l’équipe. C’est moi qui ai gagné, mais je ne peux pas jouer seul. Il y a toute l’équipe qui m’a aidé. »

Piatti a raconté être encore hanté par les visions du but égalisateur qu’il avait au bout du pied, mais qu’il a été incapable de concrétiser lors du dernier match de la saison contre le Crew de Columbus.

« Dans les trois dernières minutes, j’étais en position de marquer et je ne l’ai pas fait. C’est difficile, mais c’est fini et il faut penser à l’année prochaine. »

Duka et Mapp sans contrat

L’Impact a précisé la situation contractuelle de tous les membres de son effectif en vue de la prochaine saison. Ainsi, on a appris que 11 joueurs étaient présentement sous contrat en vue de la campagne 2016. Il s’agit des défenseurs Laurent Ciman et Ambroise Oyongo, des milieux de terrain Patrice Bernier, Marco Donadel, Nigel Reo-Coker, Calum Mallace, Ignacio Piatti, Andrés Romero et Johan Venegas ainsi que des attaquants Didier Drogba et Romario Williams.

La majorité du reste du groupe est liée à l’équipe par une option qui sera exercée ou non à la discrétion du club. Ces décisions seront connues au cours des prochaines semaines.

Reste trois cas exceptionnels. D’abord celui de Victor Cabrera. Arrivé sous forme de prêt du club argentin River Plate, le défenseur central a déjà signifié son désir d’être de retour à Montréal. L’intérêt est réciproque, mais des détails d’ordre technique se dressent entre ce souhait et sa concrétisation.

Justin Mapp et Dilly Duka sont quant à eux libres comme l’air.

« J’ai apprécié le temps que j’ai passé à Montréal au cours de la dernière année et demie, a commenté Duka, qui avait été acquis en retour de Sanna Nyassi dans une transaction avec le Fire de Chicago à l’été 2014. J’attends présentement une offre de l’Impact. Si elle me plaît, il me ferait plaisir d’être de retour. »

Mapp, que des blessures à un coude et à un orteil ont limité à cinq matchs cette saison, fait partie d’un groupe sélect de vétérans de la MLS à se qualifier pour l’autonomie complète selon les termes de la nouvelle convention collective entérinée avant le début de la saison.

« Je dirais que revenir à Montréal est ma première option, mais l’idée de profiter de mon autonomie est aussi intrigante, alors que je veux simplement explorer toutes mes options », a-t-il exposé.

Inactif depuis le 12 septembre, Mapp a dévoilé qu’il était optimiste de pouvoir revenir au jeu pour la finale de l’Association Est avant que l’Impact ne soit éliminé par le Crew de Columbus.

« C’est une saison à oublier pour moi, les choses ne se sont pas nécessairement déroulées comme prévu. C’est dommage, mais ce sont des choses qui arrivent. En espérant que tout ça reste derrière moi à l’avenir. »

« Je n’oublierai pas cette saison »