Au-delà de la victoire
Impact jeudi, 20 juin 2013. 18:43 samedi, 14 déc. 2024. 14:27Du soleil, plus de 17 000 partisans au rendez-vous, une victoire et une heureuse séquence qui se poursuit… Que demander de plus?
Dominer davantage.
Gagner sur notre pelouse, ce n’est pas suffisant. Il faut surclasser l’adversaire pour le plus grand plaisir de nos partisans. Mercredi soir, nous avons fait un pas de plus dans cette direction.
Si notre victoire de 2 à 0 contre le Dynamo de Houston a certes été divertissante, en plus de nous permettre de demeurer invaincus à domicile, on ne peut pas dire qu’il s’agit de notre meilleure performance de la saison au Stade Saputo.
À la suite de notre revers de 2-0 contre le Crew de Columbus samedi dernier, notre mission du jour mercredi était d’amorcer le match en trombe. Trop souvent dans le passé, on a subi pour ensuite réagir. Nous avons peut-être échappé à quelques défaites ou matchs nuls grâce à notre résilience, mais le temps était venu de corriger le tir. Le match contre Columbus a sonné le réveil.
C’est donc ainsi que nous avons abordé notre plus récent duel. Avec un peu plus d’opportunisme, nous aurions pu nous doter d’une priorité de trois buts dans les 15 premières minutes de jeu.
Rôdant d’entrée de jeu autour du filet du Dynamo, nous avons d’abord mis la table à un but de Felipe. D’un appel de balle idéal, mon coéquipier s’est alors offert en cible. D’une passe lobée de l’extérieur du pied, je suis parvenu à lui refiler le ballon au bon endroit, au bon moment.
Ce genre de passe, je tente d’en compléter régulièrement. En réussir une, c’est une tout autre chose. Toutes les conditions doivent être réunies. L’appel de balle, l’exécution, la réception, le contrôle et le lancer. C’est loin d’être évident.
Mais cette fois, l’exécution a été parfaite, ce qui m’a permis de récolter ma cinquième passe décisive de la saison. Plus important encore, ce but de Felipe nous a libérés d’une certaine pression alors que nous avons finalement brisé la glace.
Un penalty accordé au Dynamo à la 21e minute de jeu aurait toutefois pu changer complètement le script de cette rencontre. Heureusement pour nous, Giles Barnes a complètement raté le filet, ratant ainsi une chance inespérée de créer l’égalité 1-1.
Une complémentarité évidente
Une dizaine de minutes plus tard, Marco Di Vaio a récupéré une passe en retrait de Corey Ashe pour filer fin seul vers le filet du Dynamo et doubler notre avance.
Fidèle à son habitude, Marco a été menaçant tout au long de la rencontre, tout comme son comparse italien Daniele Paponi. La complémentarité entre ces deux attaquants est évidente.
Lorsqu’il se retrouve sur le terrain, Paponi soulage Di Vaio d’un marquage serré, ce qui lui permet d’échapper à la défensive adverse et de s’exprimer en toute liberté. Très mobile, ce duo complique la tâche des défensives adverses qui, bien souvent, ne peuvent empêcher l’un d’entre eux de se libérer.
Inévitablement, le jeune Andrew Wenger écope. Bien que son développent suit son cours à sa deuxième saison seulement dans la MLS, Andrew n’a pas l’expérience de Paponi, qui a déjà joué à un très haut niveau en Série A.
La compétition entre les attaquants c’est toujours très spécial car tu te dois d’être le joueur du moment. Wenger n’a peut-être pas marqué contre Columbus, mais il avait alors été notre joueur le plus dangereux sur le front offensif.
Ça en dit long sur notre profondeur cette saison. Di Vaio, Paponi, Romero, Mapp, Nyassi... Je pourrais en nommer plusieurs autres, tout le monde contribue à l’attaque cette année. Même campé dans un rôle plus défensif comparativement à l’an dernier, je parviens à ajouter ma touche offensive.
Ma responsabilité première est d’abord de dicter le jeu. Je ne suis peut-être pas aussi près du filet adverse que l’an dernier, mais cela ne m’empêche pas d’orchestrer une attaque menant à un but.
Tous nos éléments offensifs connaissent une période heureuse en moment opportun cette année. Il y a toujours quelqu’un d’autre pour prendre la relève. Sachant que les gars devant moi sont en mesure de concrétiser, j’ai le loisir de dicter le jeu plus calmement.
Général Nesta
Si notre offensive connaît de bons moments, on peut en dire autant de notre charnière défensive. Sur le plan de la structure d’équipe, nous avons peut-être péché en donnant trop d’ouvertures au Dynamo, mais nos défenseurs ont néanmoins été impeccables.
La formation texane n’a pas obtenu de chances de marquer franches de la surface de réparation, outre le penalty. Le retour d’Alessandro Nesta après un match de suspension n’est sûrement pas étranger à cela.
Nesta, c’est plus de 400 matchs de Série A, sans compter la soixantaine de duels internationaux qu’il a disputés. En bon général rusé et expérimenté, il ne s’emballe jamais et injecte une dose de calme aux joueurs qui l’entourent.
Pour Nesta, il ne s’agit pas que de tacler pour désamorcer une attaque adverse, mais plutôt de récupérer le ballon pour mieux repartir. Jouer devant lui, c’est savoir qu’il ne dégagera pas le ballon. On peut toujours s’attendre à une passe. En gesticulant et en parlant beaucoup sur le terrain, que ce soit en Anglais ou en Italien, Nesta rend les choses plus simples.
Sur le moment, c’est n’est peut-être pas toujours glorieux puisqu’on se critique et on se crie après sur le terrain, mais c’est ce que ça prend pour demeurer alerte et conscient du danger qui nous guette.
La prochaine menace se profilant à l’horizon, les Rapids du Colorado, que nous accueillerons le 29 juin prochain. C’est donc dire que nous profitons d’un congé de 10 jours avant notre prochaine rencontre.
Le calendrier sera toutefois plus condensé en juillet, notamment en raison de notre participation à la Ligue des champions de la CONCACAF. On sera prêt, soyez-en certains.
*Propos recueillis par Mikaël Filion