Un match de mutants. Pour ceux qui n’auraient pas suivi le match au petit écran, disons que la bande-annonce du prochain épisode des X-Men présenté en préambule à la partie - dans laquelle on avait intégré des images des joueurs montréalais - aurait dû servir de mise en garde par rapport à l’allure qu’allait prendre cette rencontre entre le Crew et l’Impact.

Comment analyser un match si échevelé que même le général Laurent Ciman avait de la broue dans le toupet? Disons que les notes seront à prendre avec un certain recul. Et, dans les circonstances, le point arraché à Columbus servira de baume pour les éléments ayant connu plus de difficultés. Enfin, il faut considérer que même ceux qui s’en sortent au-dessus de la moyenne ont intérêt à se rappeler qu’il y a de la place pour l’amélioration. On imagine que Mauro Biello passera la semaine à le leur rappeler.

Cela étant dit, il faut reconnaître que la défense montréalaise aura connu sa pire sortie de la saison. Si elle est malchanceuse sur le troisième but, on constate toutefois qu’elle s’en était sortie à bon compte dans une première mi-temps où elle aurait pu prendre deux, voire trois buts de plus.

À l’opposé, l’attaque aura permis de sauver la mise, malgré un Drogba drôlement rouillé durant le premier engagement. Après la pause, le bon Didier semblait avoir retrouvé une partie de ses super pouvoirs. L’Impact a également pu bénéficier d’un Nacho s’étant investi de la mission de tirer et d’un Oduro qu’on a encore tort de sous-estimer. Entre les deux, un milieu de terrain obnubilé qui voudra certainement oublier sa soirée.

Voici le bulletin des joueurs.

Crew de Columbus c. Impact de Montréal

Evan Bush : 5,5/10 Victime des nombreuses erreurs de ses défenseurs, il n’arrive pas à sauver les meubles. Difficile de lui demander d’en faire plus sur les buts accordés, mais il reste que Bush compte un seul arrêt contre huit pour son vis-à-vis Clark. Tout dépend du scénario, mais on aimerait pouvoir citer plus d’interventions de sa part question de restaurer la confiance fragile de ses défenseurs.

Ambroise Oyongo : 4,5/10 Le positif, c’est qu’à partir du moment où son équipe perd par trois buts, il se jette à l’abordage et provoque bien des problèmes à l’adversaire, notamment sur sa longue rentrée de touche qui mène à l’égalisation. Mais si on se retrouve dans cette situation, c’est en partie parce qu’il oublie de garder sa position, le Crew en profitant sur deux buts.

Victor Cabrera : 4/10 Encore un match où ses erreurs l’emportent sur ses actions positives. Biello aimerait bien qu’il reprenne son rythme, mais ses prises de décisions hasardeuses - comme sur le 2e but de Kamara - ont pour effet de semer la panique dans la défense montréalaise.

Laurent Ciman : 6/10 Préoccupé. Fait ce qu’il peut pour colmater les brèches s’accumulant autour de lui, si bien qu’il laisse un peu trop d’espace à Kamara, lequel s’élève au-dessus de tous et marque son premier. Malchanceux sur le 1er but d’Higuain alors qu’il bloque le tir d’Afful. Passe près de marquer alors qu’il frappe le poteau avant le début de la remontée.

Maxim Tissot : 5/10 Moins serein qu’au Stade Saputo. Il rivalise comme il peut dans les duels, mais comme il se retrouve souvent seul sur son côté, il est vite débordé par Finlay et les dédoublements d’Afful. Dans un match aussi débridé, peu de participation à l’attaque.

Marco Donadel : 4,5/10 Ses statistiques indiquent qu’il a récupéré de nombreux ballons (10) et réussit 83 % de ses passes. Cela contraste avec l’impression qu’il est plus imprécis qu’à son habitude et souvent en retard dans sa couverture défensive. Si l’équipe n’est pas mieux organisée, il sera difficile de tirer le meilleur rendement du vétéran italien.

Patrice Bernier : 4,5/10 Engagé dans son effort au milieu de terrain, s’en sort assez bien en possession de ballon (21/23 passes), mais il est moins influent que contre le Colorado. Le Crew trouvant souvent de l’espace entre les lignes montréalaises, il semble parfois en retard dans la couverture défensive.

Ignacio Piatti : 7,5/10 Quel spectacle il offre dans la surface adverse. Un penalty - généreux - et deux buts électrisants pour un Nacho qui paraît pourtant brouillon dans ses autres actions. Fatigué en fin de match, il demeure néanmoins actif et tente de prendre les choses en main.

Harrison Shipp : 5,5/10 Il trouve des espaces à exploiter, mais le manque d’opportunisme et de précision ne lui permet pas d’en profiter. Il lui arrive d’avoir de bonnes idées, mais on a encore l’impression qu’il joue une partition différente de celle de ses nouveaux coéquipiers.

Dominic Oduro : 7,5/10 Prouve à nouveau son utilité sur le flanc ainsi qu’en avant. Héros obscur de ce match nul à saveur de victoire. Il sert une tasse de café à Trapp avant de repérer Piatti sur le 3e but. Il conserve également son sang-froid pour marquer un autre but égalisateur durant les arrêts de jeux. Sa bonne saison continue.

Didier Drogba : 6/10 Première mi-temps horrible selon ses standards. Trop de ballons perdus facilement. Revient des vestiaires métamorphosé : il teste Clark sur coups francs, marque sur penalty et lance Oduro sur les 3e et 4e buts. Cette seconde mi-temps doit d’ailleurs servir de fondation quant à son rôle de pivot offensif dans cette équipe.

REMPLAÇANTS :

Kyle Bekker : 5,5/10 Entre pour donner un nouveau souffle au milieu de terrain. Sa contribution est assez limitée dans un match où l’on passe très souvent à travers cette portion du terrain sans s’arrêter.

Lucas Ontivero : 6/10 Comme remplaçant, on a l’impression qu’il a souvent besoin d’être bousculé avant de s’allumer. S’active après une entrée en matière plus ou moins convaincante. Tente de faire le lien avec Piatti et Drogba. Or, ses appels en profondeur ne semblent pas toujours appropriés pour mettre en valeur ses qualités balle au pied.

Michael Salazar : 6,5/10 Apparition furtive de la recrue, mais il démontre un appétit et un engagement qui devraient l’aider à obtenir plus de minutes. On retient son tacle vigoureux et sa tête plongée.