Avouez que vous aussi, vous avez failli y croire. Une victoire de l’Impact sur la route sans Ignacio Piatti, Laurent Ciman et Ambroise Oyongo (une première cette saison), les mauvaises langues diront que c’est le tour que le Bleu-blanc-noir a subtilement tenté de nous jouer en ce 1er avril. Mais non. En bout de ligne, ni victoire, ni poisson. Faute d’être trop beau, c’était peut-être un peu trop gros.

Au-delà des sentiments qu’il suscite, il reste que le partage des points est un résultat équitable dans ce match en dents de scie. Sans grande surprise, l’équipe de Mauro Biello fut dominée en possession lors d’une première demie où elle n’avait pourtant pas concédé de nombreuses occasions. Or, malgré une défense relativement bien organisée, une nouvelle défaillance à la suite d’un coup de pied arrêté aura permis à Bastian Schweinsteiger d’annoncer son arrivée dans le circuit Garber, Il est encore capable, le champion du monde.

En guise de réplique, l’Impact aura su tirer profit de ses atouts, avec un Chris Duvall prenant des airs de Cafu en début de seconde demie. Certainement le plus en forme du groupe, ses montées auront mené à l’égalisation de Mancosu, avec un centre millimétré après une chevauchée de 50 m en camp adverse. Autrement, c’est de Ballou qu’il faut parler. À son premier départ en MLS, le jeune adulte aura à nouveau trouvé le moyen de marquer l’imaginaire des partisans montréalais, justement, en marquant un but qu’on a un court instant cru victorieux. De plus en plus à l’aise à mesure que le match avançait, Ballou a même démontré à ses propres coéquipiers qu’il pouvait être l’homme de la situation.

Seulement, il restait encore les arrêts de jeu. Et avant même le deuxième but montréalais, on sentait déjà les espaces de plus en plus difficiles à combler dans le camp bleu-blanc-noir, surtout après les entrées réussies de Johnson et Solignac pour le Fire. Au final, l’Impact ne retirera sans doute pas de Chicago le match référence auquel on aimerait se raccrocher pour donner le ton à la saison. Mais peu importe qu’on y ait cru ou non, le nul demeure un résultat où personne n'osera crier à l’injustice.

Voici le bulletin des joueurs.

Fire de Chicago c. Impact de Montréal
1 avril 2017

Evan Bush : 6,5/10 Peut-être un peu moins sûr que lors de ses dernières sorties, il reste qu’il effectue de belles interventions à un contre un face à des joueurs du Fire. 

Chris Duvall : 7/10 Très actif sur le côté droit. Sa condition physique lui permet de monter pour appuyer l’attaque tout au long du match. Sert un centre de grande qualité à Mancosu sur le premier but. Plutôt serein défensivement, hormis un tacle mal avisé contre Alvarez, lequel lui vaut un carton. 

Victor Cabrera : 6/10 Victime d’une performance collective en montagnes russes. Cabrera était pourtant celui qui défendait avec le plus d’assurance et qui déclenchait les meilleures relances jusqu’à son expulsion. Sur ses cartons, si le premier n’en était pas un, on ne peut remettre en question la décision de l’officiel sur le second, Cabrera se faisant prendre par l’appel de Solignac et la bonne passe de Schweinsteiger.

Hassoun Camara : 7/10 Son meilleur match cette saison. Beaucoup plus dans le tempo qu’à San Jose, ce qui lui permet de mettre fin à de nombreuses percées adverses et de bloquer des tirs menaçants. Étant moins précipité, il commet moins de fautes et bénéficie même de la clémence de l’arbitre sur un léger contact avec Accam dans la surface. 

Daniel Lovitz : 6/10 Auteur d’un match correct. Se concentre sur l’aspect défensif. Ne commet pas d’erreur flagrante de positionnement. Peu de participation à l’attaque. Manque d’entente avec Ballou.

Marco Donadel : 7/10 Le meilleur du milieu de terrain montréalais. Très bon dans sa lecture du jeu du Fire et dans sa distribution du ballon, bien qu’il n’arrive pas à trouver Mancosu dans la profondeur sans qu’on signale le hors-jeu. L’équipe perd de son équilibre après sa sortie. Superbe changement d’aile sur le mouvement menant au premier but.  

Hernan Bernardello : 6,5/10 Teigneux. Au plus fort d’une lutte de tous les instants contre Schweinsteiger et Juninho. Si l’Allemand s’impose aux points, l’Herminator force néanmoins le Brésilien à commettre une faute synonyme d’expulsion. Parfois trop lent en possession du ballon, il faiblit de façon notable en fin de rencontre, perdant un duel contre McCarty sur le but égalisateur.

Adrian Arregui : 5,5/10 Consomme la moitié de son carburant durant le premier quart-d’heure. Accuse un certain retard ensuite et devient brouillon dans ses passes. Pas très à l’aise, ni très efficace, dans un rôle plus avancé

Dominic Oduro : 5,5/10 Peu en vue lors de la première demie. Il apparaît davantage après la pause mais la qualité d’exécution laisse à désirer sur les centres alors que la contre-attaque semble prometteuse. 

Matteo Mancosu : 7/10 Opportuniste comme on le connaît. Souvent hors jeu, il arrive toutefois à bien se dissimuler au deuxième poteau sur le centre de Duvall pour marquer le premier but des siens. Travaille avec constance pour initier le pressing.

Ballou Jean-Yves Tabla : 7,5/10 À son premier départ, il répond aux attentes. Après une première période intermittente, il prend de l’assurance en seconde mi-temps, marquant même le but qui donne temporairement les devants à son équipe. Source de nombreux tourments pour son vis-à-vis Harrington. Et le meilleur est à venir…

REMPLAÇANTS

Patrice Bernier : 6/10 Apporte un peu plus de verticalité au milieu de terrain, bien que sa passe décisive survienne sur un changement d’aile vers Ballou. En possession, quelques ballons perdus au milieu de terrain auraient pu coûter cher à son équipe.

Michael Salazar : 5,5/10 Apport limité. Ne fournit pas les munitions qu’on espérait à l’attaque lorsqu’on l’appelle en renfort parce qu’on joue à 11 contre 10.

Wandrille Lefèvre : 5/10 Entre pour rééquilibrer la ligne arrière alors que le match est décousu. Se fait surprendre par les appels en profondeur de Solignac et Accam, ce qui explique peut-être le fait qu’il laisse trop d’espace pour tirer au premier sur le but égalisateur.

ENTRAÎNEUR

Mauro Biello : 7/10 On ne saurait lui reprocher d’avoir mis sur le terrain un groupe qui va chercher un point à l’étranger sans Ciman, Piatti et Oyongo. On peut aussi saluer son audace d’ajouter un attaquant à son schéma lorsqu’on se retrouve à 11 contre 10. En contrepartie, tant le personnel sur le terrain que le schéma alambiqué de la fin de match auront rendu le bloc défensif plus poreux, alors qu’on laisse filer l’avance.