On appelle ça capituler. Après avoir si bien entamé son match contre le Minnesota, l’Impact s’est incliné de manière gênante face à une équipe d’expansion qui n’en espérait pas tant. Tristesse et mécontentement. On n’étonnera personne en disant que les joueurs qui avaient le sourire en quittant la pelouse du Stade Saputo n’étaient pas les locaux.

Fidèle à son modus operandi cette saison, la défaite de 3-2 comportait plusieurs caractéristiques récurrentes de l’édition 2017 du club bipolaire qu’est l’Impact de Montréal. Un début si prometteur qu’on a vite senti certains joueurs y perdre leur concentration. Pourtant, même la reprise vidéo penchait du bon côté. Puis, un réveil brutal lors de l’égalisation, accompagné d’une capacité singulière à faire naître la confiance (jusqu’alors inexistante) chez l’adversaire.

Malgré un sursaut au retour des vestiaires, et une avance renouvelée par la volée spectaculaire de Dzemaili, le onze montréalais a encore une fois fait preuve de créativité pour permettre au Minnesota d’égaliser. Le cafouillage dans la ligne arrière : une tendance lourde de cette année à oublier pour le Bleu-blanc-noir.

Enfin, le mélange de panique et de révolte ayant suivi ce deuxième but accordé aura mis un peu de piquant dans une rencontre décousue. Or, l’Impact s’en est ainsi remis au jeu du hasard, alors qu’il aurait fallu tirer à : « pile, je gagne; face, tu perds ». Bref, les dés n’étaient pas pipés. Et la chance aura finalement souri aux visiteurs quand Danladi y est allé d’une garnotte en pleine lucarne comme on aurait aimé en voir davantage de l’autre côté cet été.

Voici le bulletin des joueurs.

Impact de Montréal c. Minnesota United
16 septembre 2017

Evan Bush : 5/10 Réalise quelques arrêts en première demie qui ne pèsent pas lourd dans la balance au terme des 90 minutes. Certes, il aurait peut-être fallu un miracle pour empêcher deux des buts accordés. Or, c’est d’un miracle dont on a besoin à ce moment-ci.

Hassoun Camara : 5/10 Intermittent, à l’instar du reste de l’équipe. Alterne entre centres menaçants et choix de jeu trop forcé. Appuie sur l’accélérateur en fin de match, mais en vain.

Victor Cabrera : 4,5/10 Perd la tête. Sa passe dans les gradins en début de match aurait peut-être dû être perçue comme un signe annonciateur. Laisse la frustration prendre le dessus à la fin du match, ce qui lui vaudra assurément une sanction.

Laurent Ciman : 5,5/10 Tente de garder le navire à flot, voire de jouer les héros avec une tête prometteuse sur corner. Quelques beaux gestes, qui ne réussissent pas à faire oublier la tenue collective d’une défense qui cafouille.

Daniel Lovitz : 5,5/10 Joue à la dépanneuse du côté d’un Nacho qui l’ignore même quand il tombe en panne. Bref, on aurait pu s’en servir davantage, mais ça ne change rien au fait qu’on parle d’une dépanneuse. Fait partie du lot de joueurs endormis sur l’action du deuxième but.

Samuel Piette : 6/10 Garde la tête en dehors de l’eau, mais on sent que le doute ayant atteint cette équipe est un poids qui menace de le tirer vers le fond. Souvent abandonné par ses partenaires lorsqu’il faut défendre au milieu.

Patrice Bernier : 6,5/10 Joli but qui donne le ton. Mais le moral des siens ne résiste pas à la réplique du Minnesota. Fait ce qu’il peut pour redresser la situation, sans que cela ne provoque de résultat probant.

Blerim Dzemaili : 6,5/10 Joli but itou. Mais ça demeure intermittent. Un bon début, puis une tendance à prendre des raccourcis pour être mieux placé en avant, ce qui agrandit les trous en milieu de terrain. Un coup d’éclat pour redonner les devants aux siens, puis une fin de match avec un retour au jeu brouillon.

Ignacio Piatti : 4,5/10 Perd son inspiration après le penalty raté. Il s’agit certainement d’un point tournant. Complique trop son jeu, le rendant du coup beaucoup moins percutant.

Michael Salazar : 4,5/10 Bousille le jeu à ses moments les plus prometteurs, hormis lorsqu’il remet le ballon à Dzemaili pour le deuxième but. Ne représente pas un assez grand danger pour le Minnesota sur le flanc droit. Trop de touches lourdes et imprécises.

Anthony Jackson-Hamel : 5/10 Beaucoup moins visible que lors de certaines entrées en scène comme remplaçant. Reçoit peu de ballons intéressants. Ses meilleures tentatives sont bloquées ou mal cadrées.

Remplaçants :

Ballou Jean-Yves Tabla : 5/10 Nerveux. La recrue est en manque criant de stabilité. Décoche des tirs ambitieux mal cadrés. Semble parfois surpris de la vitesse à laquelle il reçoit le ballon. Puis, étourdit ses adversaires avec une montée sur le côté droit qui aurait dû aboutir à une occasion. Pour ce qui reste de l’année, ne vaut-il pas mieux le laisser jouer?

Andrés Romero : 6,5/10 Positif. La plupart de ses actions permettent à l’équipe de progresser et d’augmenter la pression sur l’adversaire.

Entraîneur :

Mauro Biello : 5/10 N’arrive pas à chasser les doutes qui hantent son équipe. La formation tactique place ses joueurs les plus dangereux dans de bonnes dispositions pour attaquer. Si le choix de titulariser Salazar pourrait susciter un débat, c’est davantage sa capacité à inspirer le groupe qui inquiète vu les immenses variations d’intensité.