MONTRÉAL – Quelques jours avant le repêchage de la MLS, Evan Bush est tombé sur un article qui l’a fait sursauter. Selon son auteur, l’Impact devait profiter de l’encan annuel des joueurs universitaires pour corriger un manque de profondeur en défensive.

Il y a les athlètes professionnels qui prétendent ne pas lire ce qui s’écrit à leur sujet, puis il y a ceux qui sont en désaccord avec ce qui s’écrit à leur sujet. Ce jour-là, Bush est entré dans le deuxième groupe.

« À ce moment-là, j’avais tenu pour acquis que Victor [Cabrera] serait de retour avec nous, alors je savais qu’en plus de lui, on avait Laurent [Ciman], Wandrille [Lefèvre], que Hassoun [Camara] pouvait jouer là si on avait besoin de lui. Et maintenant on a Kyle [Fisher]… », défilait Bush mardi en dressant la liste des défenseurs centraux de l’équipe.

« Personnellement, je trouve qu’on a une profondeur extraordinaire à l’arrière. Je ne sais pas trop d’où sortait cette analyse, mais je suis très heureux avec ce qu’on a », a fini par trancher le gardien.

La ligne arrière de l’Impact apparaît effectivement comme l’un des maillons forts de la formation à l’orée de la nouvelle campagne. À pareille date l’an dernier, l’équipe se remettait d’une saison désastreuse au cours de laquelle elle avait accordé un total de 58 buts – le pire rendement défensif de l’Association Est – et avait amorcé son camp d’entraînement avec une unité complètement remodelée composée notamment de quatre nouveaux partants. La métamorphose était nécessaire, mais tellement radicale qu’il aura fallu patienter pendant plusieurs mois avant de commencer à en voir les bénéfices.

Cette année, le contraste est frappant. À l’exception de Bakary Soumare, échangé l’été dernier avant de compléter sa première saison à Montréal, les morceaux ajoutés à l’effectif sous l’ère Klopas sont tous de retour. En plus des piliers énumérés par Bush, Donny Toia et Ambroise Oyongo partent favoris pour conserver leur place de titulaires sur les flancs. Leur travail devrait être appuyé par celui de Camara, Eric Miller et Maxim Tissot. L’entraîneur-chef Mauro Biello a confirmé que ce dernier effectuera un retour en défense en 2016.

Cette stabilité inspire l’optimisme à un point tel que depuis le début du camp d’entraînement, certains observateurs avancent que le noyau défensif du Bleu-Blanc-Noir a le potentiel d’être l’un des meilleurs du circuit Garber.

Leader incontesté du groupe, Laurent Ciman sourit et hoche de la tête avec assurance quand on lui suggère cette évaluation.

« Il y a beaucoup plus d’équilibre dans l’équipe, acquiesce le défenseur de l’année 2015 en MLS. Et puis on se connaît tous maintenant, alors il y a beaucoup plus d’automatismes que la saison dernière. Il y aura pas mal de concurrence, on en est conscient, mais c’est bénéfique pour l’équipe et ça va nous aider à être concentré, à faire de meilleurs matchs. »

« Présentement, on commence notre travail sur notre organisation offensive, mais si je repense à l’année dernière, un de nos principes était de compter sur un groupe capable de gagner ses duels, mais toujours dans un collectif très compact, rappelle Biello. Si on est capable d’y arriver, on peut avoir du succès. On va donc continuer à travailler là-dessus durant le calendrier préparatoire. On espère continuer d’améliorer ce groupe défensivement. »

« Pas dans un fauteuil »

Travailleur infatigable, Ciman se réjouissait de finalement rechausser les crampons après avoir traversé la saison morte la plus longue de sa carrière.

« Plus d'équilibre dans l'équipe »

« Ça m’a fait du bien, j’ai bien récupéré. Maintenant, j’ai envie de recommencer à jouer au football. J’ai faim de football », a lancé d’entrée de jeu le Belge de 30 ans.

Ciman a beau s’être imposé comme l’un des arrières les plus dominants de la MLS dès son transfert du Standard de Liège, l’année dernière, il n’entend pas s’asseoir sur ses lauriers. Le seul représentant de l’Impact au plus récent Match des étoiles du circuit croit qu’il peut faire encore mieux à sa deuxième année en Amérique du Nord.

« J’ai envie de franchir des paliers. Je ne suis pas dans un fauteuil. Comme je l’ai dit, il y a d’autres joueurs qui sont ici et il ne faut pas croire que tout est acquis pour moi. C’est une nouvelle année, on doit recommencer à travailler et être meilleur que la saison dernière. »

Bush est plus confiant

Une défensive est souvent aussi bonne que son gardien. À l’image de son rempart protecteur, Bush a gagné en efficacité à mesure que la saison 2015 prenait de l’âge, s’immisçant éventuellement dans les discussions visant à établir les meilleurs portiers de la MLS.

Bush ne se gêne pas pour affirmer que sa première saison dans le rôle de partant lui a servi de tremplin pour la suite de sa carrière.

« Dès le début de la saison, on a été impliqué dans des gros matchs et l’enjeu est devenu encore plus grand en fin de calendrier alors que l’équipe faisait une remontée au classement vers les séries. Personnellement, j’ai eu l’impression d’avoir répondu présent dans ces moments et ça me procure beaucoup de confiance pour la suite des choses. Il y aura toujours des ajustements à faire et des choses sur lesquelles je devrai travailler, mais je me sens plus à l’aise que jamais. »

La saison dernière, le natif de l’Ohio a battu un record d’équipe en enregistrant neuf jeux blancs et s’est classé au troisième rang au chapitre des victoires dans l’Association Est.

« Il y a plusieurs objectifs personnels auxquels j’ai pensés pour la prochaine année, mais c’est difficile de mettre sur papier des trucs comme le nombre de blanchissages ou une participation au Match des étoiles parce que ce sont tous des accomplissements qui sont reliés aux performances de l’équipe. Mon succès, comme celui de chacun de mes coéquipiers, sera le résultat d’un succès collectif. »