MONTRÉAL – Pendant que tout le monde autour n’en avaient que pour un homme qui brillait par son absence, 25 joueurs ont foulé le terrain du Stade olympique lundi pour le lancement d’un camp d’entraînement qui propulsera l’Impact de Montréal vers sa cinquième saison en MLS.

« Je suis motivé, enthousiaste, a lancé le capitaine Patrice Bernier. Je n’aime pas retourner en arrière, mais j’ai un peu les mêmes sensations qu’en 2013, alors que l’équipe avait bien fait l’année précédente. Je suis content de retrouver le groupe. Les gens trouvent que ce n’est pas long, deux mois de congé, mais moi je trouve ça très long! »

Un mois et demi avant que le calendrier régulier ne se mette en branle, l’entraîneur-chef Mauro Biello et ses ouailles se sont mis au travail dans des conditions considérablement différentes qui celles qui avaient marqué la saison 2015.

D’abord, la cohue générée l’année dernière par la participation du club dans les phases avancées de la Ligue des champions n’est plus qu’un lointain souvenir. Si l’édition précédente du Bleu-Blanc-Noir avait subi une souffrance assumée en ouverture de championnat afin d’assurer la pérennité de ses succès sur la scène internationale, aucune distraction majeure ne semble se dresser devant la mouture actuelle et son objectif d’éviter un faux départ le 6 mars à Vancouver.

Cette nouvelle campagne s’amorce aussi sous le signe de la stabilité. À pareille date l’an dernier, l’Impact s’affairait à intégrer six nouveaux joueurs – Laurent Ciman, Donny Toia, Victor Cabrera, Nigel Reo-Coker, Marco Donadel et Dominic Oduro – qui étaient destinés à occuper une place plus ou moins régulière dans son onze de départ. On devait aussi prévoir l’arrivée éventuelle d’Ambroise Oyongo, trouver une place à Eric Alexander et travailler avec un nouveau gardien auxiliaire en la personne d’Eric Kronberg.

À l’exception de Reo-Coker, libéré la semaine dernière pour alléger la masse salariale, ces visages désormais familiers sont tous de retour à Montréal.

« C’est beaucoup plus posé, acquiesçait Bernier au terme de la première sortie de groupe de la saison. On n’arrive pas avec autant de points d’interrogation. Les gars se connaissent, la chimie va reprendre tranquillement dans les entraînements. On a donc devant nous une préparation de six semaines qui nous permettra d’arriver fin prêts pour le début de la saison. »

« C’est toujours excitant de commencer le camp d’entraînement, s’est réjoui Biello, qui amorce sa première saison complète au poste d’entraîneur-chef. Quand tu es à l’écart pour un bout de temps, ça te manque et les joueurs sont tous motivés de se retrouver. On a démontré beaucoup de bonnes choses l’année passée. Maintenant, le plan est de continuer dans cette direction, avec la même mentalité et la volonté de bien faire. »

Places à combler, postes à gagner

Le retour du noyau solide de l’équipe ne signifie toutefois pas que toutes les places sont comblées et que le camp sera dénué de toute forme de compétition. Des postes sont en jeu et Biello a clairement indiqué que le personnel technique cherchait à ajouter les pièces manquantes au puzzle.

Les besoins les plus criants semblent être à la position de milieu offensif, où les départs de Justin Mapp et Dilly Duka combinés à l’absence d’Andrés Romero, en convalescence jusqu’à l’été, créent un trou qui n’a été que partiellement bouché.

Biello a parlé de l’arrivée du nouveau venu Lucas Ontivero comme un début de solution. Décrivant le jeune Argentin comme un joueur « qui peut jouer sur les deux côtés et qui amène un dynamisme à l’attaque, cette capacité d’aller à un contre un et cette volonté de compter », il a plus tard ajouté que la quête de profondeur dans la phase offensive était à l’ordre du jour des dirigeants du club.

« C’est quelque chose qu’on regarde, a dit Biello au sujet de la situation en milieu de terrain. Et c’est sûr que tu es toujours en train de regarder, de chercher des attaquants pour aider l’équipe. Ce n’est pas toujours facile de choisir et de prendre un joueur qui va tout de suite aider le groupe. Ça prend du temps, mais il faut bien analyser tout ça et prendre notre temps pour faire les bons choix. »

Pour l’instant, l’incertitude entourant la charge de travail qui sera confiée à Didier Drogba et l’absence d’un bras droit établi pour le marqueur vedette laissent le champ libre à un jeune attaquant pour faire sa place. Reste à voir qui de Romario Williams et Cameron Porter, les choix de première et troisième rondes de l’équipe en 2015, et du Québécois Anthony Jackson-Hamel saura s’en emparer.

En milieu de terrain défensif, le départ de Reo-Coker pourrait ouvrir une porte à Alexander et Kyle Bekker, qui n’ont respectivement obtenu que dix et deux départs en 2015. Il faudra aussi voir si l’absence du vétéran affectera l’utilisation de Bernier, qui avait brillé dans un rôle de distributeur après le congédiement de l’entraîneur Frank Klopas et l’arrivée de Biello.

« Présentement, je ne me préoccupe pas vraiment de ce que sera mon rôle, a dit Bernier. Mon but est d’être en pleine forme et de m’assurer que lorsqu’on commencera à jouer des matchs hors-concours, je serai prêt. Il y a de la concurrence à tous les postes. L’équipe est très compétitive. »

La ligne défensive apparaît stable et solide avec le retour de ses quatre partants réguliers et la présence de substituts de qualité. Déjà, Biello s’est dit impressionné par la prestance du défenseur central recrue Kyle Fisher, choix de première ronde au plus récent repêchage de la MLS.

Les absents du moment

L’Impact n’affichait pas complet pour le retour en classe. Bekker, Wandrille Lefèvre et Maxime Crépeau ont répondu à l’invitation de la sélection canadienne, qui se prépare pour un match amical contre les Américains le 5 février. Eric Miller (États-Unis) et Johan Venegas (Costa Rica) ont également reçu l’appel de la patrie.

Ontivero rejoindra l’équipe en Floride plus tard cette semaine, tout comme les récents choix au repêchage Michael Salazar, Eric Verso et Keegan Smith. Drogba, quant à lui, ne se pointera pas le bout du nez avant la mi-février.

En revanche, l’Impact a fait une place à six joueurs du FC Montréal, son club-école, en plus d’inviter au camp le milieu de terrain panaméen Pedro Jeanine.

« Il y a des jeunes de l’Académie qui arrivent, alors ça pousse, surtout les premiers jours! », a remarqué Bernier. Souvent, quand tu es plus jeune, tu es prêt à aller à 100 milles à l’heure, mais on est prêt! L’enthousiasme est là. La fin de saison a été bonne, le groupe est sensiblement le même. On est juste prêt à commencer. »

L’Impact quittera Montréal mardi pour poursuivre sa préparation à Orlando. Il y disputera un premier match préparatoire le 4 février contre les Red Bulls de New York et reviendra au Québec le lendemain. L’équipe s’entraînera dans ses installations du 8 au 13 février avant de s’envoler de nouveau pour la Floride pour apporter la touche finale à sa mise en forme.