Que manque-t-il à l’Impact de Montréal pour être parmi l’élite de la MLS? Selon moi, du temps. Juste un peu de temps.

Si l'on regarde les équipes qui font leur chemin loin en séries éliminatoires, c’est l’expérience qui prédomine. Ce sont des équipes qui sont formées, au minimum, depuis deux ou trois ans avec un noyau pratiquement intact à l’exception de New York et Los Angeles qui tentent souvent de grands coups financiers pour organiser des changements drastiques.

Felipe Martins et Jeb BrovskyChez l’Impact, nous avons une équipe qui a grandement progressé sur deux saisons et où l’aspect collectif est très présent. Notre début de saison est là pour le prouver. Il faut toutefois trouver le moyen de garder l’unité et la force mentale qui faisaient de nous l’une des meilleures équipes du circuit dans la première moitié de l’année. Niveau talent, nous sommes aussi bons que n’importe quelle formation de la ligue! L’expérience acquise doit toutefois nous amener à une constance qui permettra de traverser la saison entière, et non pas seulement une bonne séquence. Notre relève est prête, solide et talentueuse ce qui ne fait que renforcer l'espoir de voir des jours plus roses pour l’organisation. Nos jeunes, qu’ils aient eu de bonnes ou de moins bonnes années, continuent de progresser, de prendre de l’expérience et qui sait, les Brovsky, Felipe, Lefèvre et compagnie deviendront peut-être les piliers dans un avenir rapproché. 

Pour ce qui est du dossier de l’entraîneur-chef, je n’ai aucun contrôle. Je ne suis qu’un joueur. Comme le répètent les dirigeants, le cas est sous évaluation et c’est à eux de prendre la décision qui semble être la meilleure pour l’organisation. C’est certain que si vous me demandez, je vous répondrai que pour les joueurs la stabilité est un élément primordial. Nous ne voulons pas recommencer, pratiquement à zéro, avec un nouvel entraîneur chaque année. De nos jours, dans le monde du sport, c’est toutefois devenu une réalité à laquelle il faut être prêt à faire face. Les entraîneurs quittent beaucoup plus rapidement et nous devrons vivre avec si Marco Schällibaum doit nous quitter. Il faut grandir en tant qu’organisation en établissant des bases solides, mais, à la fin, le club doit décider du chemin à emprunter et tout le monde doit suivre, en équipe. 

Mon bilan personnel

Je n’ai pas eu la chance de jouer à Houston. La décision est prise et je ne peux rien faire. Je vais toujours avoir la déception en tant que joueur, en tant que compétiteur, de ne pas avoir participé et tenté d’aider l’équipe. Ce n'est pas la fin espérée, mais maintenant que c'est fait, je tourne la page et je prends du Patrice Berniertemps auprès de la famille pour revenir en force l’an prochain avec l’idée de toujours faire mieux. Pour les mauvaises langues, détrompez-vous, j’ai toujours eu une très bonne relation avec Marco Schällibaum. C’est une personne charismatique, attachante et je n’ai jamais eu de problèmes avec l’entraîneur, et ce, tout au long de la saison.

Ce n’est pas un secret pour personne, mon rôle se voulait beaucoup plus défensif cette saison. Cela n’empêche pas que mes objectifs personnels visés cette saison ont été atteints. Je voulais contribuer offensivement, surtout après une très bonne saison l’an dernier où j’avais marqué plusieurs buts (neuf), en distribuant le mieux possible le ballon. Sachant que je jouais plus en défensive et que les opportunités au filet seraient moins présentes, je me suis concentré à mettre mes joueurs en bonne position pour marquer et ainsi récolter des mentions d’aide. Chose dont je suis satisfait. Cependant, par-dessus tout, je voulais connaître un bon début de saison et amener l’équipe en séries. Je peux également cocher ces objectifs de la liste. Pour boucler la boucle au plan personnel, malgré des statistiques moins reluisantes, ma nomination sur l’équipe d’étoiles, qui a reconnu le travail effectué lors de ma dernière saison et lors de mon début de campagne, restera un de mes beaux moments de 2013.

Des clans? Non!

Plusieurs rumeurs prétendaient que certains groupes de vétérans provoquaient des tensions dans le vestiaire. Tout d’abord, les vétérans sont essentiels à une formation, même qu’il n’y en aura jamais assez! L’expérience qu’apporte ce genre de joueur est exactement ce dont nos jeunes ont besoin pour progresser. Une saison est parsemée de haut et de bas où les vétérans prennent tout leur sens.

Ceci dit, il n’y avait pas non plus de camps au sein de la formation. Des affinités plus fortes avec certains, c’est évident, mais pas de clans. C’est même normal que des groupes se forment. Les Européens avaient bien sûr plus de points communs entre eux et pour les Nord-Américains c’est la même chose. Par expérience, lorsque j’évoluais en Europe, j’étais porté à passer plus de temps avec les étrangers, car nous vivions les mêmes réalités. Toutefois, les différences culturelles n’ont jamais été en conflit cette saison. Nous étions un groupe uni qui a réalisé plusieurs exploits collectivement malgré l’adversité. Nous avons gagné en équipe et perdu en équipe.

Des partisans ultras!

La page se tourne sur la saison 2013. Une coupe canadienne soulevée à bout de bras, des matchs captivants, remplis d’émotions, une première moitié de saison exceptionnelle, une fin de semaine au Match des étoiles et une participation aux séries éliminatoires… Malgré une fin abrupte, ce sont des moments qui resteront à jamais dans ma mémoire. 

Marco Di Vaio et Patrice Bernier

Tout ça grâce à vous, coéquipiers, membres de l’équipe technique et partisans. Je profite de l’occasion pour rendre hommage à mes coéquipiers, dont Marco Di Vaio qui a connu une année fantastique et qui nous a grandement aidés à progresser. Un merci tout spécial à la légende qu’est Alessandro Nesta. C'est un honneur pour moi d’avoir côtoyé autant le joueur que la personne. J’ai appris et grandi par ta présence, en espérant que du bien pour ton après-carrière. 

Finalement, à vous fidèles partisans de l’Impact, dans les bons moments comme dans les mauvais, merci de votre support et de votre présence au Stade Saputo! Nous sommes choyés d’être soutenus par la passion montréalaise qui nous mènera tous ensemble, je l’espère, encore plus loin l’an prochain!

*Propos recueillis par David Rioux.