À première vue, une séquence de trois matchs sans défaite lors desquels une équipe n'a concédé qu'un seul but aurait de quoi combler de bonheur le personnel d'entraîneurs et les joueurs. Mais dans le cas du CF Montréal, qui se retrouve devant pareille situation, on constate certains signes qui ont de quoi inquiéter sinon, à tout le moins, préoccuper.

Ces sources d'inquiétude ou de préoccupation, on peut les percevoir au niveau du jeu d'ensemble défensif de l'équipe. C'est tout particulièrement vrai lors de ces trois matchs même si le CF Montréal a accumulé cinq points au classement.

Durant cette séquence, qui s'est amorcée le 29 mai dernier contre le Fire de Chicago, les hommes de Wilfried Nancy ont vu leurs statistiques au chapitre de la possession du ballon passer de 48,6 pour cent à Chicago, à 46 pour cent contre D.C. United, mercredi dernier,- où l'équipe montréalaise a joué à 10 pendant un peu plus de 45 minutes - à 40,5 pour cent face à Nashville SC, samedi.

Et comme, plus souvent qu'autrement, la possession du ballon pendant de longs moments d'un match mène à des tentatives de tirs, il ne faut sans doute pas s'étonner que ces trois équipes aient dirigé 67 ballons vers les gardiens Clément Diop et James Pantemis, dont 18 cadrés. En comparaison, le CF Montréal a été limité à 18 tirs tentés, dont huit cadrés.

Mis au courant de ces statistiques, le défenseur Rudy Camacho a essayé de les placer en perspective. Surtout, il n'a pas semblé inquiet du rendement défensif général de l'équipe.

« Je regarde le nombre de buts qu'on a pris, on en a pris un sur les trois derniers matchs. Je ne me sens pas forcément en danger à chaque match. Je trouve qu'on est costaud », a d'abord répondu le défenseur français, en visioconférence, mardi après-midi.

Cela dit, Camacho reconnaît que l'équipe montréalaise doit faire mieux au niveau du contrôle du ballon.

« Dans les trois derniers matchs, c'est vrai qu'on a eu un peu plus de problèmes dans l'animation avec le ballon, que ce soit défensif, offensif. On a eu du mal à garder le ballon.

« C'est sûr qu'on a à progresser dans l'animation offensive et trouver les solutions pour marquer un peu plus de buts et continuer à essayer d'en prendre le moins possible », a enchaîné Camacho.

Alors qu'ils se préparent pour affronter l'Inter Miami CF samedi soir, les joueurs du CF Montréal vont sans doute souhaiter, par ailleurs, ne pas vivre une autre fin de match crève-c?ur comme celle contre Nashville SC le week-end dernier.

À moins de cinq minutes d'une victoire pas nécessairement attendue, sur un terrain où aucun club visiteur n'avait encore gagné en 2021, le CF Montréal a concédé le but égalisateur dans les arrêts de jeu, laissant filer deux précieux points dans un verdict nul de 1-1.

« C'est comme ça au football », a fait remarquer le défenseur Kiki Struna, qui avait donné l'avance à la formation montréalaise avec son premier but de la saison, à la 63e minute.

« Ça peut nous arriver, ça peut arriver dans les niveaux inférieurs, ça peut arriver en finale de la Ligue des Champions. Ça arrivait avant au football et ça va arriver de nouveau. En même temps, tout le monde dans l'équipe sait qu'il faut mieux gérer ces situations », a-t-il néanmoins reconnu.

Questionné quelques instants auparavant à ce sujet, Camacho avait servi une réponse en tous points semblable.

Mais il a aussi pris le temps de manifester son exaspération devant la situation que continue de vivre le CF Montréal, qui devra se déplacer au New Jersey pour disputer ce match « local » contre Miami, samedi.

Camacho est d'autant plus frustré que Nashville a joué sept de ses 10 premiers matchs à domicile et que ses trois prochains auront également lieu sur son terrain. Le CF Montréal attend toujours de jouer une première partie dans son patelin, tout comme le Toronto FC et les Whitecaps de Vancouver.

« Des fois, il faut prendre, il faut faire le dos rond et attendre de jouer devant nos supporters parce que là, on en a vraiment marre.

« On en a marre de la situation, on en a marre de rien savoir », a-t-il ajouté à une autre question.

« Vous en savez plus que nous, je pense. J'apprends des choses sur les réseaux sociaux. On est là, c'est devenu une habitude, apparemment. On n'est pas au courant, personne ne nous parle de quoi que ce soit, personne ne nous parle de la suite. Plus de communication, ce serait bien. Maintenant, on attend, on est comme vous. Peut-être que vous m'apprendrez quelque chose dans deux jours, je ne sais pas », a-t-il laissé tomber, visiblement dépité.