MONTRÉAL – « C’est probablement la fin de match la plus folle dans laquelle j’ai été impliqué. »

Justin Mapp en est arrivé à cette conclusion en plongeant dans les souvenirs de sa carrière de 13 saisons et il ne pouvait s’empêcher de rire en repensant aux célébrations qui ont envahi le terrain et les gradins du Stade olympique.

« On a pu voir, on l’a vraiment échappé ! Les joueurs couraient partout, Frank (Klopas, l’entraîneur) agitait une serviette. C’était vraiment approprié dans les circonstances », a exprimé le numéro 21.

« Les partisans étaient certainement heureux d’être restés pour cette conclusion. »

Force est d’admettre que l’Impact de Montréal n’aurait pas pu trouver une meilleure manière de chasser ses vieux démons de la Ligue des champions et du Santos Laguna en 2009.

La satisfaction se ressentait partout au sein de l’organisation mercredi notamment chez Mauro Biello et Adam Braz qui avaient vécu cet « enfer » pour maintenant savourer l’ivresse de la victoire respectivement comme entraîneur adjoint et directeur technique.

« C’est tellement différent de 2009 ! C’est incroyable de vivre ça, le groupe est tellement content, heureux et excité de ce qu’on a accompli », a confié Braz qui n’était pas du style à demeurer impassible sur le terrain.

« On a vécu de grandes émotions et il y avait toujours ce match contre Santos Laguna qui était dans nos têtes. C’est un grand moment pour l’équipe et la ville », a souligné Biello.

Ces deux acteurs de longue date de l’organisation montréalaise n’ont pas hésité à admettre que ce succès représente une délivrance.

« On est en train de bâtir une grosse équipe »

« Absolument, on peut oublier cette défaite et on peut dorénavant garder le souvenir de ce match. C’est génial pour l’organisation et la ville », a suggéré Braz.

« Même quand on a égalisé, j’ai pensé que l’arbitre pourrait prolonger les arrêts de jeu d’une minute et qu’il fallait s’accrocher. Maintenant la cicatrice du Santos Laguna est enterrée et on peut vivre avec ce souvenir », a ajouté Biello qui espère que son club pourra reproduire des sensations semblables pendant la demi-finale.

Richard Legendre avait également eu à surmonter cette déconfiture de 2009 de ses fonctions dans les bureaux de l’organisation et il ressent même de la sympathie pour Pachuca tellement la souffrance avait été pénible.

« On est au septième ciel, mais il faut aussi un peu se mettre dans la peau de Pachuca. Ils doivent avoir l’impression d’avoir vécu ce que nous avons traversé contre Santos Laguna », a-t-il mentionné.

« Pour nous, la Ligue des champions sera plus associée à cette fin extraordinaire et à l’ambiance dans le stade alors qu’on pouvait compter sur 38 000 spectateurs dans le rôle du 12e joueur », a ajouté le vice-président exécutif.

Frank KlopasPatrice Bernier, le capitaine du club, n’appartenait peut-être pas à l’Impact à l’époque. En fait, il évoluait plutôt au Danemark, mais ça ne diminue en rien sa satisfaction de franchir une étape d’envergure dans cette compétition.

« C’était vraiment une grande sensation avec un goût de revanche. Je suis passé souvent par la CONCACAF et, la plupart du temps, ça ne finit pas ainsi et on perd plutôt le match. J’ai gagné deux coupes au Danemark et je ne peux même pas comparer ça à la sensation vécue mardi soir », a comparé Bernier au curriculum vitae international bien garni.

Le milieu de terrain de 35 ans était comblé que son équipe ait pu marquer l’histoire comme le voulait l’initiative lancée par l’organisation.

« Je veux donner le crédit à notre équipe des communications qui a lancé le mot-clic 'Marquons l’histoire'. Je suis croyant que c’était un stimulus, ça devient une façon de penser et ça permet de développer une attitude. Je leur lève mon chapeau », a-t-il tenu à préciser.

Klopas quitte de façon spectaculaire

La satisfaction était aussi palpable chez Klopas qui ne s’est pas gêné pour se venger envers l’arbitre quand le jeune Cameron Porter a qualifié sa troupe pour la demi-finale grâce à un but sensationnel.

Expulsé du match pour sa réaction, l'entraîneur a été ovationné par les partisans et il s’est retiré du terrain avec une grande démonstration d’enthousiasme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses joueurs ont adoré sa passion.

« Je crois que tout le monde a vu ça, c’était vraiment bien et assez mémorable », rigolait Calum Mallace mercredi après l’entraînement du groupe.

« Il était content. C’est rare de vivre de telles émotions et il avait toute la foule derrière lui pour sa sortie », a exprimé Biello qui a pu assister à la scène de près.

« Le niveau d’émotion était très élevé. Certaines décisions de l’arbitre nous ont agités un peu, mais ça arrive. Ce but a été un grand soulagement pour nous tous », a reconnu Biello.

Bernier souhaite contribuer à ce parcours

Ce ne sont pas seulement les entraîneurs qui étaient envahis par des sensations fortes sur les lignes de côté. Tous les joueurs réservistes trépignaient d’impatience de sauter sur la surface artificielle.

Parmi eux, Bernier a dû s’armer de patience pour un deuxième match de suite même si les milieux de terrain Marco Donadel et Nigel Reo-Coker n’ont rien cassé sur le terrain. Malgré tout, le Québécois garde le sourire en se battant pour obtenir son tour.

Un joueur qui s'est fait un nom

« Je veux tout le temps jouer et je l’ai toujours dit. Je suis un compétiteur et je déteste être sur le banc. Je suis comme les autres qui patientent sur le banc, on ne veut pas se contenter d’un rôle de spectateur. Mais on a une belle dynamique de groupe et il y a beaucoup de compétition donc je demeure patient et, comme à mon habitude, rien ne m’énerve trop », a répondu Bernier sur sa période d’attente.

Maintenant que le conflit de travail de la MLS est réglé, Bernier pourrait enfin fouler le terrain samedi au domicile du D.C. United. Sinon, la « torture » se prolongerait puisque le match aller devrait avoir lieu le 18 mars et le rendez-vous suivant de la saison régulière est prévu le 21 mars contre le Revolution.

Ce qu’on croyait probable s'est confirmé mercredi en soirée : l'étape de la demi-finale sera présentée contre le club costaricain Alajuelense. Les entraîneurs de l’Impact ont l’intention d’analyser cet opposant autant que Pachuca.

« C’est une équipe qui est très forte techniquement et très habile. Ils ne sont pas les plus grands, mais ils bougent bien et ils misent sur deux joueurs très dangereux en attaque », a conclu Biello.