MONTRÉAL - La plupart du temps couvert de fleurs, Laurent Ciman n’avait pratiquement jamais eu à se méfier du pot depuis son arrivée à Montréal. Mais au cours des dernières semaines, le pilier défensif de l’Impact a essuyé de rares critiques.

Sur différentes tribunes, le défenseur belge a été l’un des joueurs les plus pointés du doigt pour les insuccès répétés de l’Impact. Interventions mal synchronisées, relances imprécises, positionnement déficient... Les plus impulsifs l’ont dit brûlé, surévalué. Les plus tempérés se sont demandé si le Général n’en prenait pas un peu trop sur ses épaules.

Dans un monde où plusieurs de ses semblables se disent en mesure de bloquer ou d’ignorer les ondes négatives qui les entourent, Ciman n’a jamais prétendu que les critiques n’atteignaient pas ses oreilles. Au contraire : il en a lui-même souvent fait mention lorsque venait le temps de reconnaître ses torts après des performances qui ne répondaient pas aux standards qu’il a établis.

« C’est sûr que j’ai eu des difficultés pendant les matchs. Il y a des choses que j’ai ratées que je ne ratais pas quand je suis arrivé, a-t-il une fois de plus reconnu après l’entraînement de mercredi. [...] Il faut apprendre de la critique parce qu’il y en a des bonnes, il y en a des vraies. C’est bon pour ça. Pour ce qui est du reste, j’en fais abstraction. Ça fait partie du football et il faut avancer. »

Ciman n’a jamais été du genre à se défiler. Mais quelques jours après avoir livré l’une de ses plus solides performances de la saison, samedi à Washington, il a livré un plaidoyer à l’intention de ceux qui attendent toujours le retour de celui qui a remporté le titre de défenseur par excellence de la MLS après être débarqué en Amérique du Nord en 2015.

« À partir du moment où ça se base sur ce qui se passe sur le terrain, il faut accepter les critiques, a d’abord endossé le numéro 23 de l’Impact. Mais après, il ne faut pas croire que je vais être le même joueur que l’année où je suis arrivé. Pourquoi? Parce que les équipes ne me laissent plus jouer! »

« Si vous regardez la rencontre qu’on a jouée ici contre Atlanta, je ne touchais pas au ballon, a donné en exemple Ciman. C’est sûr qu’on me voit un peu moins et au fur et à mesure, c’est comme ça que ça va être parce que sans vouloir m’en raconter, le danger part de mes pieds. Je suis de plus en plus bloqué maintenant. [...] Je pense que les équipes voient les images chaque semaine, elles voient que j’ai un bon jeu de jambes et que j’arrive à sortir la balle de derrière, donc elles essaient de bloquer nos qualités. »

Dans le blanchissage que l’Impact est parvenu à décrocher sur le terrain du D.C. United, Ciman a été à la hauteur de sa réputation. Selon les chiffres compilés sur le site de la MLS, il a réussi 13 dégagements, intercepté six passes dans son territoire et bloqué quatre tirs qui se dirigeaient vers le filet d’Evan Bush.

Coïncidence ou pas, Ciman a joué pour l’occasion du côté droit de la charnière centrale alors que Kyle Fisher, qui profitait d’un deuxième départ consécutif dans l’axe, a été décalé vers la droite. L’entraîneur Mauro Biello leur est arrivé avec cette idée en début de semaine à l’entraînement. Mercredi, c’est encore dans cet ordre que le jeune et le vétéran faisaient la paire.

« Je trouve que ça a bien fonctionné, juge Ciman. Je ne sais pas si ça facilite la tâche à "Fish" parce qu’il doit quand même jouer sur son pied gauche, qui n’est pas son meilleur, mais c’est un choix tactique. Il y a quelques ajustements à faire, mais pour ma part, je me sens bien là, comme c’était le cas à gauche, et j’espère que ça va continuer. »

Ciman croit que sa présence sur le côté droit pourrait permettre à Ignacio Piatti, qui est lui aussi surveillé étroitement par l’opposition, de bénéficier de plus d’espace sur le flanc gauche.

« Et comme je l’ai dit, avec Ballou qui démontre vraiment qu’il a les qualités pour être partant et Dzemaili qui va bientôt arriver, je pense que ça va être difficile de nous bloquer seulement d’un côté », anticipe le Belge.