Il est temps que la saison débute. Car on commençait, surtout les deux derniers mois, à devenir fatigués de l’épisode Drogba. Lequel n’est pas clos, mais connaît au moins un hiatus de trois mois, ce qui permet de se concentrer sur d’autres choses.

D’abord le fait que l’Impact ait vécu une inter-saison extrêmement stable. À l’encontre d’une majorité de clubs de MLS qui ont choisi des changements radicaux d’effectif. Logique, l’Impact a fait un renouvellement important la saison dernière (et on ne peut pas mettre le feu continuellement à Frank Klopas, malgré certaines décisions discutables, il a su aller chercher quelques joueurs essentiels à l’évolution de l’équipe) et les résultats obtenus lors de la fin de saison ont clairement prouvé que quelque chose se mettait en place.

Cette stabilité est essentiellement marquée sur le plan défensif : Evan Bush dans les buts, une défense inchangée avec Oyongo - Cabrera - Ciman - Toia et la couverture Donadel - Mallace (sachant que Camara, qui a manqué une grande partie de la saison dernière, est remarquablement polyvalent, il peut jouer latéral, central, ou milieu défensif - cette dernière option me semble même être une évolution logique de son rôle).

Basculant vers l’avant, l’Impact a perdu Justin Mapp (c’était attendu) et Dilly Duka (beaucoup plus surprenant et un peu plus inquiétant vu son rendement lors des 15 derniers mois). L’équipe a acquis Lucas Ontivero en prêt de Galatasaray, capable d’apporter une option offensive sur l’aile. Reste à voir comment il s’acclimatera à la MLS. L’arrivée d’Harry Shipp de Chicago est une très bonne chose, dans la mesure où il offre une option intéressante pour suppléer Patrice Bernier (dont on ne peut pas s’attendre à ce qu’il joue 34 matchs) à la pointe du trio du milieu. L’absence sans doute assez longue d'Andres Romero devrait permettre d’installer Ignacio Piatti et Dominic Oduro sur les ailes (avec Johan Venegas et Lucas Ontivero en options). Le premier est beaucoup plus à l’aise lorsqu’il joue excentré, et Oduro est bien plus efficace à ce poste plutôt qu’en finisseur.

Ce qui nous laisse avec la question magique. Drogba? L’équilibre de l’équipe est plutôt bien établi. Reste à finir, à terminer les occasions, une phase de jeu qui n’a pas été exceptionnelle chez l’Impact en l’absence de son méga-buteur. On ne peut certainement pas compter non plus sur lui pour disputer la totalité de la saison. Le départ de Jack McInerney, comme deuxième attaquant, n’a jamais été comblé, ce qui laisse Anthony Jackson-Hamel et Cameron Porter comme options. Peut-être un peu léger, même si les deux ont d’énormes qualités.

L’Impact a les moyens d’aller loin cette saison. L’équipe possède une assise défensive assez solide (hormis les quelques « blips » de la saison dernière et en espérant une bien meilleure discipline – Ciman et Donadel?). Solide au milieu et certainement capable d’être créative offensivement. Reste à transformer ces possibilités en buts et je ne suis vraiment pas sûr que Drogba soit la réponse absolue.

L’Impact semble avoir cette saison les moyens d’accrocher une place en séries d’une façon bien moins dramatique que l’an dernier et peut terminer dans les trois premiers de la division Est. Une place en séries est à mon avis un « must », un minimum à atteindre. Ensuite… tout dépendra de la cohésion de l’équipe, de la façon dont Mauro Biello saura diriger son groupe (et la façon dont le groupe répondra). Et de Didier Drogba. Qu’on le veuille ou non, qu’on le souhaite ou non, c’est au bout du compte le joueur qui doit faire la décision encore cette année.