L’Impact a annoncé en fin de journée mardi l’échange de Cameron Porter au Sporting Kansas City en retour du franco-américain Amadou Dia. La transaction a comme effet de réduire la congestion au poste d’attaquant et d’ajouter de la profondeur au poste de défenseur latéral après le départ de Maxim Tissot.

Porter joue les héros

À défaut d’avoir été long, le passage de Porter à Montréal aura été marquant et rempli d’émotions. Son but dans les arrêts de jeu face à Pachuca en quart de finale de la Ligue des Champions restera à jamais gravé dans la mémoire des partisans. Dix-huit jours plus tard, le rêve tournait toutefois au cauchemar sur la pelouse synthétique du Gillette Stadium. Sa carrière montréalaise ne s’est jamais remise de cette blessure au genou et c’est sous d’autres cieux qu’il tentera de lancer sa carrière en MLS.

Si certains parlent de lui comme d’une légende du club, j’ose espérer qu’on colle le même statut à des joueurs comme Nevio Pizzolitto ou John Limniatis. Chose certaine, Porter aura incarné cette campagne où l’Impact voulait marquer l’histoire à l’hiver 2015. Mission accomplie!

Si vous deviez résumer en une phrase le passage de Cameron Porter à Montréal, que diriez-vous?

Côté givré ou sérieux?

Samedi soir dernier, l’Impact a laissé filer une avance acquise grâce au but de Harry Shipp pour faire match nul 1-1 face au Real Salt Lake. Un résultat que les Montréalais auraient accepté volontiers avant le coup d’envoi, mais qui s’accompagne d’une certaine déception après une première demie où ils ont été dominants.

Un défi de taille attend le bleu-blanc-noir lors de son deuxième match en quatre jours mercredi. S’il veut accrocher sa troisième victoire sur la route en 2016, il devra triompher sur une équipe invaincue à ses sept derniers matchs. Au cours de cette même séquence, les Timbers ont remporté les trois matchs disputés au Providence Park.

Cabrera peut confirmer

C’était le retour tant attendu de Laurent Ciman face au Real Salt Lake. Le Belge a connu un match plutôt solide, mais c’est son partenaire en défense centrale qui a retenu l’attention. Victor Cabrera a connu un match hors norme. 

Malgré un avertissement à la 16e minute, l’Argentin a continué d’être incisif dans ses interventions tout en évitant de se mettre en danger d’expulsion. L’Impact entre officiellement dans la deuxième moitié de saison où la constance fera foi de tout pour accéder aux séries et y faire bonne figure. Si Cabrera arrive à reproduire le même genre de performance, il pourrait consolider sa place de titulaire. Pour ce faire, il sera important d’éviter les excès de confiance comme celui qui a mené au but égalisateur au dernier match.

Il y aura au moins un changement sur la ligne arrière puisque Ambroise Oyongo est rentré à Montréal pour traiter une blessure à un talon subie samedi. Donny Toia devrait donc démarrer derrière à gauche où il a eu ses premières minutes depuis le 16 avril contre RSL.

Rôles inversés

En attaque, Mauro Biello pourrait être tenté de reconduire le même quatuor offensif. Si tel est le cas, l’inversion de Michael Salazar et Dominic Oduro mérite au minimum une réflexion. La vitesse d’Oduro en pointe est un atout, certes, mais sa principale qualité est souvent gaspillée en raison de ses choix d’appels. Les nombreuses occasions de contre-attaque qui ont échoué contre RSL en sont le plus récent exemple.

Décaler le Ghanéen sur le côté lui permettrait de simplifier ses courses et positionnerait Salazar dans un rôle plus axial où sa présence physique pourrait peser sur la défense des Timbers. Ce que l’équipe perdra en vitesse pure devant, elle le gagnera en qualité de jeu dos au but et surtout en lucidité dans la surface.

Points gagnés sur la touche

La finale de l’Euro 2016 nous a prouvé que des matchs peuvent se gagner de la ligne de touche. Plus tôt cette saison, les changements ambitieux de Mauro Biello ont permis au onze montréalais d’accrocher des points qui lui échappaient dans le passé. Au dernier match, l’entraîneur de 43 ans a montré un côté plus conservateur auquel nous ne sommes pas habitués.

Il se peut que l’entrée de Donny Toia pour Dominic Oduro à la 68e minute avait comme simple mission de donner des minutes à un joueur à l’écart du jeu depuis des lunes. Il est aussi possible que les nombreuses avances gaspillées au cours des derniers mois ont laissé des cicatrices. Une période plus difficile a souvent tendance à diminuer le côté aventurier d’un entraîneur. Avec moins d’une saison complète derrière la cravate, il est compréhensible que Biello cherche toujours l’approche optimale à adopter avec ses changements.

Que verra-t-on prendre le dessus chez Biello sur la deuxième moitié de saison, son côté givré ou sérieux?