C’était jour de test au camp de l’Impact de Montréal en ce jeudi matin. Bien que l’épreuve d’endurance fasse parfois craindre le pire aux joueurs qui ne raffolent pas de la course quand on enlève la carotte que représente le ballon, le quatrième jour du camp d’entraînement n’a jamais réellement pris l’allure d’un supplice. Rassurez-vous, ils ont tous survécu.

Au-delà de la compétition pour voir qui va courir le plus longtemps, le but de l’exercice, comme l’a souligné le nouveau préparateur physique Yannick Girard, c’est de « trouver la vitesse maximale aérobie (VMA) de chaque joueur ». À défaut d’avoir tous les résultats compilés, votre observateur a tout de même noté que Jérémy Gagnon-Laparé était le dernier homme à s'arrêter au test Vameval, suivi de près par Kyle Fisher et Thomas Meilleur-Giguère. Un ultime sprint au 39e palier a d'ailleurs permis à l'athlète de Magog de s'imposer avant de s'effondrer sur l'herbe mouillée. Eh oui, il pleut encore. Et pour ceux qui s’interrogent à ce sujet, sachez que Michael Salazar et Lucas Ontivero furent les premiers à s’arrêter sans que personne ne semble s'en émouvoir chez le personnel d'entraîneurs.

 

Les 3 derniers au test VMA #IMFC #JGL #KyleFisher #ThomasMeilleurGuigere

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Rencontré à l’issue de la séance, Girard s’est dit généralement satisfait du déroulement de l'entraînement. « Les joueurs ont fait le test avec sérieux. Ce ne sont pas les meilleurs résultats mais ça s’explique par les conditions difficiles et le terrain lourd. C’est pareil pour tout le monde. » D’ailleurs, on pouvait remarquer à l’oeil nu la légère pente de la pelouse sur laquelle s’est effectué le test. « J’ai souvent fait ce test-là, et c’était le pire résultat de ma vie aujourd’hui », affirmait un Gagnon-Laparé pourtant pas désemparé. Sur gazon synthétique dans un centre intérieur, Girard estime que la moyenne aurait été supérieure de trois à quatre paliers.

Quant au choix du test, différent du test yo-yo qu’on employait à l’Impact dans les dernières années, Girard explique qu’il est à la recherche d’un résultat précis de VMA afin d’adapter le programme des prochaines semaines en fonction de chaque joueur. « [Ce test] est plus en cohérence avec le travail qui suivra. Les changements de direction [qui sont dans le test yo-yo], on les retrouve déjà dans le jeu. » Et du jeu, il semble bien qu'il y en aura chaque séance.

Se préparer à la préparation

Une saison morte d’au moins deux mois (c’est la norme en MLS) voilà qui n’est pas idéal pour maintenir la forme. Et pour les joueurs qui sont habitués à une trêve de moins longue durée, il devient impératif de se préparer suffisamment pour bien passer à travers le camp d’entraînement. Certains prennent part aux séances de l'académie, d'autres en profitent pour jouer au hockey comme le capitaine Patrice Bernier, mais il existe aussi des exemples plus inusités. 

À l’aube de sa deuxième saison en MLS, Marco Donadel s’est occupé en courant au Mont-Royal ainsi qu’en réalisant une série d’entraînements spécifiques dans un gymnase du Mile-End. « Il faut aussi jouer car c’est important de toucher le ballon. » De passage en Italie, Donadel a donc effectué quelques séances avec la primavera de la Fiorentina, l’équipe réserve du club florentin. « Normalement, lorsqu’on s’arrête pour l’été en Europe, un jour je fais du beach volley, l’autre, du tennis. C’est différent en hiver, même si c'était moins pire que je ne m'y attendais au départ. » 

Ambroise Oyongo, pour sa part, explique qu’il n’arrête jamais vraiment le travail durant les vacances qu’il passe au Cameroun. « Je fais mon entraînement très tôt le matin en raison de la pollution. Vers 5 h, avant le lever du soleil, il n’y a pas de voiture. Je peux faire un travail d’endurance, par exemple. » Oyongo, qui, ses abonnés Instagram le savent déjà, aime bien danser – « c’est un sport aussi, la danse » – dispute également des matchs en soirée avec ses amis du quartier Biyem-Assi de Yaoundé, la capitale du pays. 

« On fait des matchs à 11 contre 11. On appelle ça le 2-0. Il y a un temps limité. Les doyens effectuent les changements après le temps parce qu’il y a beaucoup de monde qui attendent pour jouer. Je bénéficie d’un traitement spécial parce que j’ai défendu le pays, » précise l’international camerounais. Et quand il joue dans un autre quartier, Oyongo mentionne que le 2-0 porte aussi parfois le nom de calcio. Décidément, se garder en forme grâce au calcio, certains diraient que c’est un bon moyen de faire plaisir à ses patrons avec le onze montréalais.