MONTRÉAL - Si jamais la MLS devait confirmer une relance prochaine de sa saison, les joueurs de l'Impact de Montréal pourraient quitter la province afin de s'entraîner en vue de cette reprise s'ils ne peuvent le faire sur les terrains extérieurs du Centre Nutrilait.

C'est un scénario qu'a évoqué Kevin Gilmore, le président de l'équipe, lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne mercredi.

Selon Gilmore, l'Impact est l'une des six formations de la MLS dont les joueurs ne s'entraînent toujours pas sur une base individuelle, dans le respect du strict protocole mis de l'avant par la ligue le 1er mai et qui est entré en vigueur cinq jours plus tard. Le Toronto FC et les Whitecaps de Vancouver, les deux autres équipes canadiennes de la MLS, ont commencé à le faire.

Ce protocole stipule, entre autres mesures, que les terrains doivent être répartis en quatre carrés de superficie égale, dans lesquels peut se trouver un seul joueur à la fois dans le respect de la distanciation sociale. Les joueurs devraient arriver sur le terrain à tour de rôle, porter un masque en entrant et quittant le site et se soumettre à une prise de leur température corporelle à leur arrivée.

L'Impact a toutefois essuyé un refus de la Direction régionale de la santé publique de Montréal le 7 mai et depuis, selon Gilmore, le dossier ne bouge pas.

Par ailleurs, des rumeurs ont commencé à circuler au cours des derniers jours selon lesquelles la MLS pourrait reprendre sa saison, cet été, en réunissant toutes ses équipes à Orlando, en Floride, lors de matchs joués en l'absence de spectateurs.

Sans rien confirmer quoi que ce soit au sujet d'une relance possible, car le dossier évolue constamment dit-il, Gilmore se préoccupe de la santé et de la sécurité de ses joueurs, mais aussi de la préparation de son équipe sur le plan compétitif.

« S'il y a un retour au jeu et qu'on arrive au site commun et qu'on ne s'est pas encore entraîné individuellement ou même en petits groupes, on est désavantagé », affirme Gilmore.

« Honnêtement, il va falloir qu'on commence à regarder, peut-être, à prendre l'équipe, sortir de la ville et aller s'entraîner ailleurs. Où on peut s'entraîner. On n'aura pas le choix. La priorité, c'est la santé et la sécurité des joueurs et après ça, ça devient une priorité d'être au moins compétitif s'il y a un retour au jeu. Ce n'est pas comme si des athlètes de ce niveau-là peuvent se préparer d'une journée à l'autre à retourner au jeu. »

Gilmore a ajouté que des démarches ont même été entreprises avec des clubs pour voir dans leur marché s'il serait possible d'accueillir l'Impact.

Pour ajouter à une frustration perceptible, Gilmore a révélé que le milieu de terrain Steeven Saba avait subi une blessure au pied gauche en courant dans les rues de Montréal récemment. Selon l'Impact, il sera absent pour une période de huit à 12 semaines.

« C'est garanti qu'il ne se fracture pas un pied en courant au Centre Nutrilait. Ça je vous le garantis », a lancé Gilmore.

Les commentaires de Gilmore surviennent le jour même de la reprise, au Québec, de diverses activités sportives à des fins récréatives, notamment le golf et le tennis.

De plus, en conférence de presse mercredi, le gouvernement du Québec a annoncé qu'il sera possible, à compter de vendredi, pour des groupes de dix personnes et moins de se rassembler dehors, le tout dans un respect de mesures de santé publique.

Or, Gilmore est d'avis que les mesures proposées par la MLS remplissent les cinq critères que la ministre déléguée à l'Éducation, Isabelle Charest, avait énumérés la semaine dernière pour autoriser la reprise de certaines activités sportives à des fins récréatives.

La MLS a décrété une pause de son calendrier le 12 mars au moment où chacune des équipes avait disputé deux matchs.