MONTRÉAL - On a eu droit à un scénario presque parfait pour le dernier match de Marco Di Vaio.

Ayant chaussé ses crampons pour une dernière fois, Di Vaio a touché la cible, mais l'Impact de Montréal n'a pas été en mesure de lui offrir la victoire souhaitée, se contentant d'un verdict nul de 1-1, samedi, face au D.C. United.

Di Vaio, 38 ans, a inscrit son neuvième but de la saison dès la 26e minute pour l'Impact (6-18-10). Il s'agissait pour l'ancien international italien d'une 34e réussite en 76 matchs depuis son arrivée en MLS à l'été 2012.

« C'est une belle finale, a déclaré Di Vaio. Ce que je préfère, c'est marquer des buts. J'ai partagé de belles émotions avec les partisans, ma famille et mes parents. Je suis très content d'avoir marqué. »

« J'avais le sentiment qu'il allait marquer, a déclaré l'entraîneur-chef de l'Impact Frank Klopas après la rencontre. C'était le scénario parfait. Je pensais que Marco allait marquer un but, peut-être deux, et que nous allions gagner le match.

« C'est une belle sensation. Pour Marco, ce n'est pas qu'il ait marqué, mais il est un joueur d'équipe et son but aurait été encore plus significatif si nous avions gagné. »

Il aura donc manqué deux éléments à ce scénario parfait: la victoire de l'Impact et le soleil. Les 15 242 spectateurs qui étaient venus saluer une dernière fois le meilleur marqueur de l'équipe en MLS se sont réfugiés sous le toit dans le haut des gradins afin de se protéger de la pluie.

Puis Fabian Espindola est venu gâcher la fête en créant l'égalité à la 86e minute pour le United (17-9-8).

Le résultat n'est toutefois demeuré qu'une arrière-pensée pour le principal intéressé, qui a reçu plusieurs hommages tout au long de l'après-midi.

« C'étaient beaucoup d'émotions, dès que je me suis levé ce matin », a raconté celui qui devrait occuper un poste au sein de la direction du club de Bologne, qui a récemment été acheté par un groupe qui inclut le président et propriétaire de l'Impact, Joey Saputo.

« Ç'a été une journée incroyable. Je veux remercier tout le monde, le club, les fans, qui sont venus voir mon dernier match, vivre ces émotions avec moi. Je suis content. »

L'Impact avait réservé une cérémonie simple, mais bien sentie à Di Vaio. L'attaquant italien a fait son entrée sur le terrain avec ses deux jeunes filles Sofia Maria, 8 ans, et Sara, 6 ans.

Il a ensuite reçu un maillot no 9 autographié par ses coéquipiers, les membres de la direction de l'Impact et différentes personnalités montréalaises, dont le maire Denis Coderre. On lui a aussi offert un portrait peint par son coéquipier Issey Nakajima-Farran sur lequel on le voit embrasser son alliance, comme il le faisait à chaque fois qu'il marquait un but.

« La peinture s'appelle 'Taking the Tape Off' (Retirer le ruban) parce qu'après le match, il enlevait le ruban sur sa bague (pour éviter de blesser les joueurs adverses) et maintenant, il n'aura plus jamais à le faire », a expliqué Nakajima-Farran, qui a ainsi partagé l'une de ses passions.

« J'espérais le faire pleurer, mais je n'ai pas réussi », a-t-il ajouté en riant.

Di Vaio a également écouté des hommages de la part d'anciens coéquipiers au retour de la mi-temps. L'ancien de l'Impact Alessandro Nesta, son ami d'enfance qui a pris sa retraite l'an dernier, était aussi présent dans la foule.

Di Vaio a été remplacé pendant les arrêts de jeu en deuxième demie et a reçu une longue ovation. Il a fait l'accolade à quelques coéquipiers et a serré la main de quelques adversaires avant d'être accueilli par Klopas sur la touche.

Après la partie, Di Vaio s'est adressé à la foule, remerciant les partisans pour leur appui au cours de son passage à Montréal. Il a également remis certains items à des spectateurs en plus de signer quelques autographes.

La foule a éclaté quand le héros du jour a fait bouger les cordages pour une dernière fois en première demie. Di Vaio a fait mouche à la suite d'un revirement en milieu de terrain, même s'il a semblé en position de hors-jeu. Di Vaio s'est présenté à la droite du gardien Bill Hamid et l'a déjoué du côté rapproché.

« Ça représente bien ce qu'il a apporté à l'équipe, a noté le capitaine Patrice Bernier. Même s'il est un joueur de haut niveau, il n'est pas arrivé ici en vacances. C'est un ultime professionnel. Il avait encore la passion pour continuer, même à 38 ans, parce qu'il a des bonnes habitudes de vie et des standards élevés. Sur le but, on a vu qu'il a toujours son accélération. On aurait bien voulu qu'il reste, mais nous allons plutôt saluer ses 20 ans de carrière et ses deux ans et demi ici. »

Avant son arrivée à Montréal, Di Vaio a touché la cible 142 fois en 342 matchs avec les clubs de Lazio de Rome, Bari, Salternitana, Parme, Juventus, Gênes et Bologne en série A.

Un chapitre prend donc fin non pas seulement dans la vie de Di Vaio, mais aussi dans l'histoire de l'Impact, qui perd les services de son premier joueur désigné en MLS.

« Le soccer va me manquer, a conclu Di Vaio. J'aime jouer, j'aime m'entraîner, faire des efforts physiques. C'est une bonne partie de ma vie qui prend fin. Je suis fier de dire que j'ai fait du bon travail. »