MONTRÉAL – Lorsque Didier Drogba est débarqué à Montréal à la fin de l’été dernier, le succès de l’attaque de l’Impact est presque aussitôt devenu l’affaire d’un seul homme.

Même s’il a raté les deux premiers tiers de la saison, le sauveur ivoirien a terminé en tête du classement des buteurs de son nouveau club. L’Impact a marqué 22 buts dans les 14 matchs où son attaquant vedette était en uniforme. Du lot, seulement dix ont été fournis par un coéquipier du célèbre numéro 11.

Alors que Drogba continue de se laisser désirer au camp d’entraînement – il devrait se rapporter au club la semaine prochaine en Floride - Mauro Biello et ses adjoints ont comme objectif avoué de diversifier l’attaque de l’équipe en 2016.

« Je veux des buts des milieux de terrain », a on ne peut plus clairement clarifié l’entraîneur-chef après l’entraînement de mardi.

L’une des sources desquelles Biello aimerait voir jaillir plus d’offensive porte le nom de Johan Venegas. Repéré par la direction de l’Impact alors qu’il portait les couleurs de la Liga Deportiva Alajuelense, l’international costaricain était arrivé à Montréal en douce au beau milieu de la cohue générée par l’acquisition de Drogba. Porteur de grands espoirs, il a peiné à s’imposer comme une menace près des filets adverses, incapable de se faire justice dans ses duels et coupable de plusieurs décisions douteuses en possession.

Cloué au banc après une première demie difficile lors du dernier match de la saison régulière contre le Toronto FC, Venegas a été écarté du XI partant de Biello pour les trois matchs de l’Impact en séries éliminatoires. Mais malgré son rôle limité, il a montré des signes prometteurs avant l’élimination de l’équipe. Il a inscrit le but de la victoire, son deuxième de la saison, lors du match aller de la demi-finale de l’Est contre le Crew de Columbus et a produit quelques étincelles lors de la prolongation du match retour en Ohio.

En décembre, environ un mois après la fin de la saison, Biello et Venegas ont eu une conversation. Dans son message, l’entraîneur a fait comprendre à son talentueux milieu qu’il compterait désormais sur lui pour faire sentir sa présence au tableau indicateur.

« Cette année, on veut une équipe capable de compter des buts, et pas juste avec notre attaquant. Alors s’il joue, est-ce qu’il est capable d’en marquer, d’en fournir quatre ou cinq? Que ce soit lui, que ce soit Patrice [Bernier], que ce soit [Kyle] Bekker, on cherche cette production au milieu de terrain », a annoncé Biello.

« Il m’a dit ce qu’il attendait de moi et je lui ai aussi exposé ma théorie sur quelques sujets, a partagé Venegas. Nous avons une bonne relation. J’essaie de mettre en pratique les choses qu’il peut m’enseigner et lui, il essaie de sortir le meilleur du joueur que je suis, de faire de moi un meilleur joueur. Je suis reconnaissant d’avoir pu parler avec lui. »

À quelle position?

Venegas a avoué sans broncher que son premier séjour à Montréal n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. Le natif de Puerto Limon, qui a eu 27 ans durant la saison morte, entrevoit les mois qui viennent comme le véritable point de départ de son aventure nord-américaine.

« Je crois qu’arriver au milieu d’une saison, c’est un peu difficile pour essayer de s’adapter, apprendre à connaître de nouveaux coéquipiers et la philosophie de jeu du club. Mais j’ai beaucoup appris et je suis un plus familier avec tout ça aujourd’hui. J’ai travaillé dur et fort pour connaître une grande saison. Nous avons de grandes ambitions, de grands rêves pour cette année. L’un d’eux est de se qualifier pour les séries. Nous voulons être champions, gagner la Ligue. »

Toujours discret sur ses intentions, Mauro Biello voit le camp d’entraînement comme un laboratoire propice aux expériences. Alors que l’Impact s’apprête à retourner en Floride pour prendre part à une compétition préparatoire de quatre matchs, le stratège promet d’essayer plusieurs combinaisons dans le but de soutirer le meilleur de Venegas.

« Il nous donne beaucoup d’options. Il a le volume pour jouer au milieu de terrain et il a la capacité, si on joue comme ça, d’aller en profondeur. On va essayer certaines choses avec lui et voir où il peut en donner le plus à l’équipe. »

Venegas, pour sa part, laisse son utilisation à la discrétion des décideurs.

« J’ai l’habitude de jouer à différentes positions. J’ai déjà joué sur les ailes, mais aussi comme numéro 10 ou numéro 8. Je crois que je m’en tire un peu mieux quand on m’utilise dans l’axe, derrière l’attaquant, et c’est la position que je préfère. Mais je vais jouer où on a besoin de moi. L’important, c’est que l’équipe en sorte gagnante. »