Pour le bien de la famille, celle de l’Impact de Montréal, le départ de Nick De Santis de ses fonctions de directeur sportif était devenu inévitable.

D’emblée, Joey Saputo l’a admis, ce fut une décision éprouvante de relever de ses fonctions son grand ami et partenaire de longue date.

« En affaires, les décisions les plus difficiles sont celles qui impliquent des émotions », a avoué le président de l’organisation en confirmant la nouvelle rapportée en primeur par notre collègue Patrick Friolet mardi soir.

Ce changement fait partie d’une réorganisation de l’organigramme de la direction de la formation montréalaise afin de simplifier la structure existante. D’ailleurs, De Santis, qui répondra aux questions des journalistes jeudi, assumera un nouveau rôle à déterminer dans ce schéma, mais il ne sera pas impliqué dans les décisions techniques.

Top-10 : Les erreurs de De Santis

Croulant au dernier rang du classement, avec un maigre total de 14 points en 20 parties, l’Impact devait tenter un virage pour relancer son parcours en MLS qui arrive déjà à la conclusion de sa troisième saison.

« Il a été un bon conseiller et un ami, mais nous oeuvrons dans un monde dans lequel les résultats sont essentiels et ils n’étaient pas à la hauteur depuis juillet 2013 », a indiqué Saputo qui espérait procéder à la refonte hiérarchique seulement au terme de la saison, mais les ennuis sur le terrain ont précipité son geste.

Malgré sa proximité avec Saputo, De Santis devait être tenu responsable du rendement de la troupe mise en place par ses décisions. Celui qui a agi en tant que joueur, entraîneur et dirigeant avait été le premier à mentionner à Saputo qu’il devait l’évaluer selon les résultats de son effectif.

« Nous sommes demeurés discrets pendant la saison morte et c’était une décision calculée de notre part, mais nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés et Nick en paie le prix », a noté celui qui a rencontré la presse mercredi.

Critiqué pour son instabilité depuis son ascension en MLS - dont le passage de trois entraîneurs en autant d’années - l’Impact a décidé de maintenir Frank Klopas dans son poste d’entraîneur et il assumera maintenant son titre de directeur du personnel des joueurs en entier.

Ainsi, il sera mandaté d’évaluer l’équipe et d’essayer de la relancer ce qui pourrait inclure d’autres acquisitions. Autre certitude, Klopas reviendra avec les mêmes responsabilités en 2015 et l’organisation espère que ce sera concluant dans l’objectif d’exercer l’option sur son contrat pour poursuivre l’association en 2016.

Fait intéressant, la transition avait été entamée depuis quelques semaines et Klopas a procédé à l’échange effectué mardi en collaboration avec ses collègues.

« La décision n’a pas été prise hier (mardi), j’avais demandé à Nick depuis trois ou quatre semaines d’être moins impliqué dans les décisions techniques », a confié Saputo qui prétend ne pas avoir un candidat en vue pour s’ajouter à la direction dans un rôle modifié de celui de De Santis.

Éviter de répéter les mêmes erreurs

Depuis quelques semaines, le mécontentement était plus que palpable chez les amateurs qui sont demeurés fidèles au onze montréalais. Le président a assuré qu’il écoutait ceux-ci, mais qu’ils n’influençaient pas ses décisions. 

L'inaction a couté cher

« J’aime que nos partisans aient une voix forte puisque ça veut dire qu’ils se soucient de leur équipe, mais je ne passe pas à l’action en raison de leurs banderoles ou de leurs cris dans les gradins. Je ressens la frustration chez eux et je veux que la ville soit fière de son club », a commenté Saputo qui demande aux gens de maintenir leur appui envers l’Impact.

Dans ce sens, l’organisation assure qu’elle n’a pas jeté l’éponge sur l’année 2014 et que le parcours en Ligue des champions de la CONCACAF pourrait représenter une grande fierté comme celui de 2009 qui avait aidé Montréal à accéder à la MLS.

En vue de cette étape devenue cruciale ainsi que pour l’avenir de l’équipe, l’Impact se dit à la recherche de nouveaux joueurs pour aider la cause. Cependant, Saputo a bien pris soin de mentionner que ça ne concernait pas des joueurs désignés surtout que l’arrivée attendue d’Ignacio Piatti est imminente.

En effet, le milieu de terrain argentin devrait joindre sa nouvelle organisation avant le 7 août à moins qu’il n’obtienne une exemption de la FIFA pour compléter la finale de la Copa Libertadores (les matchs seront disputés les 6 et 13 août).

Ne manquant jamais une occasion de passer un message à ses joueurs, même s’il a affirmé qu’il se tient loin de la gestion technique de l’équipe, Saputo leur a lancé le défi de conclure l’année avec fierté et passion.

Ce dernier droit de 2014 viendra mettre un terme au premier cycle de trois ans de l’organisation et il coïncide avec un autre changement important ce qui ne réjouit guère le président.

« C’est certain que ça reflète mal sur l’image de l’équipe et c’est difficile parce que nous avons connu tant de succès par le passé », a-t-il raconté.

« On ne doit pas recommencer, mais on doit bâtir sur les bases solides que nous avons sans répéter les mêmes erreurs commises. Nous allons regarder les points positifs et négatifs afin de restructurer notre travail pour mieux réussir la prochaine étape », a conclu Saputo.

Il espère que les changements organisationnels à venir simplifieront la relation avec les joueurs car certains avaient été acquis par De Santis et d’autres provenaient des désirs de Klopas qui aura maintenant plus de latitude pour modeler le groupe à son image.

En terminant, mentionnons que Saputo n’a pas évalué la possibilité de modifier le rôle de Mauro Biello.  

« L'équipe a mal été construite »
« Ça devait arriver »
« Nick paie le prix pour les insuccès »
« Frank sera le patron »