MONTRÉAL – Dans le monde du sport, lorsqu’une contre-performance survient, l’occasion de disputer un autre match sans tarder constitue toujours un élément positif. Ainsi, l’Impact de Montréal se réjouit de son duel de mercredi au domicile du New York City FC.

En contrepartie, la troupe de Mauro Biello n’aura pas le temps de souhaiter la guérison de quelques ingrédients importants. L’entraîneur du onze montréalais a confirmé qu’il devra élaborer une formation sans Hassoun Camara, Donny Toia, Lucas Ontivero et Anthony Jackson-Hamel.

Au sujet de Camara, qui s’est blessé hâtivement samedi dans le revers face au Toronto FC, il subira des tests médicaux lundi pour déterminer la gravité de son état. Le Français d’origine sénégalaise doit se croiser les doigts pour que la malchance cesse de s’acharner sur lui.

La profondeur sera donc mince à la position de défenseurs latéraux sans Camara et Toia ce qui laisse croire qu’Ambroise Oyongo et Maxim Tissot patrouilleront ces postes. Cette situation impose donc à Biello une rotation déjà envisagée pour cette séquence de trois matchs en huit jours qui se terminera samedi avec la visite des Rapids du Colorado au Stade Saputo qui sera bondé une fois de plus.

En ce qui concerne Tissot plus précisément, Biello a discuté quelques minutes avec lui avant la séance de récupération de lundi parce qu’il sait que le défenseur québécois peut contribuer davantage.

« Il a fait son travail, ce n’est pas facile pour lui de rentrer dans un match sans avoir joué avant. Il a bien fait, mais est-ce qu’il peut donner plus? Je pense que oui dont avec la qualité de ses centres », a noté Biello.

Quant à la défense centrale, Biello jongle avec l’idée de confier un premier départ cette saison à Wandrille Lefèvre surtout que Victor Cabrera n’a pas offert son meilleur rendement récemment. Ceci dit, son quatuor défensif présenterait beaucoup de modifications.

« On a discuté de cette option. Je voulais procéder à quelques changements dans l’effectif pour tourner un peu. Je vais baser ma décision sur les trois facteurs importants à mes yeux : le repos, les performances et les enjeux tactiques », a répondu le meneur d’hommes qui avait convié les siens à une journée de soccer-tennis pour délier les muscles et détendre l’atmosphère.

« C’est bon se détendre, tout le monde voulait qu’on gagne ce match, mais on doit oublier ce qui est arrivé. On compte sur une très bonne équipe et on le sait. Une mauvaise performance ne peut pas décrire notre saison. On sait que ce n’était pas suffisant, mais je crois qu’on pourra rebondir », a exprimé le souriant Dominic Oduro.

L’affrontement contre le NYCFC (1-3-3) tombe à point puisque la formation qui évolue au Yankee Stadium ne figure pas parmi les puissances de la MLS. En effet, cet effectif n’a savouré qu’une seule victoire en sept sorties.

La saison dernière, l’Impact (4-3) s’était arrêté sur l’exigu terrain à deux reprises, subissant une défaite de 3-1 en juin et récoltant un triomphe de 3-2 en août.

« Il faudra s’ajuster rapidement, mais on sait ce qu’on n’a pas bien fait dans le dernier match et on peut le rectifier tout de suite. Il y aura probablement des joueurs plus frais qui seront insérés et qui peuvent donner des choses de nouveau », a relevé le capitaine Patrice Bernier.

Pour que ça se transforme en du positif, les athlètes qui seront délégués par Biello devront s’adapter aux particularités de la surface aménagée sur celle des Yankees.

« Le terrain est un peu différent. Le losange du baseball donne une vision étrange aux joueurs. C’est difficile à expliquer, mais ça se comprend quand tu es sur le terrain. C’est un peu plus serré vu qu’il n’est pas aussi large que les autres surfaces. Par contre, on a été capable d’avoir un peu de succès là-bas et il faut rebondir après cette défaite », a jugé Biello.

L’étincelle recherchée pour la première demie?

Ce premier rendez-vous propice pour modifier l’effectif pourrait permettre de régler un problème récurrent chez l’Impact en 2016. En effet, le club montréalais peine à toucher la cible avant la mi-temps et l’insertion de joueurs déterminés à prouver leur valeur renferme le potentiel de freiner cette tendance.

« C’est certain que ça nous prend un peu plus de temps en première demie, mais je pense que ça va se replacer tout seul. On ne veut pas trop se casser la tête avec ça. Tout de même, c’est important de bien démarrer des matchs, et surtout à domicile », a répondu Biello.

Un son de cloche similaire a été entendu de la part d’Oyongo.

« C’est encore le début de la saison, il faut simplement mieux travailler cet aspect, ça fait partie des choses à améliorer et on en parle beaucoup. Par exemple, on a été un peu timide au début contre Chicago et on s’est replacé. Si on est un peu timide, il faut éviter de prendre des buts. Il faut entamer les matchs avec la même détermination que durant les dernières minutes », a souhaité celui qui a succédé à Camara du côté droit de la défense montréalaise samedi.

Oyongo n’est pas du style à manquer de cran autant dans ses actions sur le terrain que dans ses perspectives sur l'équipe. Le Camerounais désire que sa troupe retrouve son aplomb immédiatement.

« On se classe parmi les premiers (à égalité avec Philadelphie dans l’Est). Il faut garder cette attitude et aller chercher les trois points. C’est important de rebondir parce que si on perd là-bas, ce sera encore difficile et on ne veut pas faire couler le groupe. Il faut commencer le match comme des guerriers », a-t-il proposé.

Si Oyongo regarde vers l’avant avec conviction, on peut en dire autant d’Oduro, l’un de ses partenaires africains. La gazelle de l’Impact a toutefois démontré une once de prudence contre un adversaire blessé comme le New York City FC tout en se glissant dans la peau d'Al Pacino dans le film Any Given Sunday pendant une seconde. 

« Quand une équipe traverse une séquence difficile, c’est toujours délicat. Les joueurs pourraient sortir avec beaucoup d’agressivité ou jouer de manière très tactique. Ce que j’ai appris au fil de ma carrière, On any given Saturday or Wednesday, si tu le veux, tu vas le chercher. Le classement ne change rien, on doit aborder ce match ainsi », a commenté Oduro qui manque plus de finition que de motivation.