Des renards de surface
Impact jeudi, 9 mai 2013. 18:34 vendredi, 13 déc. 2024. 16:27Marquer fait partie de l’ADN de Thierry Henry.
On en a encore eu la preuve mercredi soir, à l’occasion de notre visite au Red Bull Arena de New York.
En bon renard de surface, l’attaquant étoile des Red Bulls a flairé les rares occasions que nous lui avons offertes pour inscrire les deux buts des siens dans une victoire de 2-1.
Mon coéquipier Marco Di Vaio n’a peut-être pas le même standing qu’Henry, qui a notamment une Coupe du monde à son palmarès, il appartient tout de même à la même catégorie que la légende française.
Ils n’ont peut-être plus autant de vivacité que dans leur jeune âge, mais ils ont encore besoin de bien peu pour compter. Alors que certains joueurs ont besoin de trois, quatre ou cinq chances pour finalement marquer, Henry et Di Vaio capitalisent une fois sur deux.
Envoyé sur le terrain à la 66e minute de jeu en remplacement d’Andrew Wenger, Marco n’a pas tardé à s’illustrer. Il a d’abord réduit l’écart de moitié dans les arrêts de jeu, avant de frapper deux poteaux sur une même frappe. Il était toutefois hors jeu sur la séquence.
Bref, Marco et Thierry savent faire la différence pour leur équipe, et ce sans nécessairement jouer de grands matchs. Mercredi, c’est Titi qui a eu le dernier mot.
L’instinct du tueur
Malgré la défaite, c’est la tête haute que nous sommes rentrés à Montréal. Si seulement on avait été un peu plus adroit en première mi-temps, nous aurions facilement pu nous donner une avance de 2-0 après les 45 premières minutes de jeu. L'instinct du tueur a fait défaut.
Or, le but que nous avons encaissé à la toute fin de la première demie, gracieuseté d’Henry, nous a quelque peu déstabilisés. À leur retour du vestiaire, les Red Bulls ont semblé encore plus affamés, générant quelques occasions de marquer. Jusqu’à la 88e minute de jeu, nous avons tenu bon. Henry a cependant démontré une fois de plus toute l’étendue de son talent en inscrivant le but victorieux au moyen d’une bicyclette.
Cette défaite a de quoi être frustrante pour nous étant donné les efforts que nous avons déployés. On avait l’opportunité de se hisser en tête du classement dans l’Est et c’est pourquoi on a tenté d’entrée de jeu de dicter l’allure du match.
On a sans doute offert notre meilleure prestation de la saison à l’étranger. Plus tôt cette année, nous avons connu de bons matchs sur les terrains adverses, sans toutefois nous imposer sur le plan de la possession du ballon. À New York mercredi, ce n’était pas le cas. Pendant la majeure partie de la rencontre, les Red Bulls ne semblaient pas avoir trouvé la solution pour stopper notre jeu et malgré d’incisives contre-attaques, on a résisté.
Ça, c‘était avant qu’Henry ne trouve la faille dans notre défensive.
Pas le temps d’niaiser
Mercredi, il s’agissait de notre cinquième match en 14 jours et nous n’aurons pas le temps de ruminer bien longtemps ce revers face aux Red Bulls. Le Real Salt Lake nous attend en effet samedi au Stade Saputo.
Si ce calendrier paraît épuisant, et bien rassurez-vous, nous ne tirons pas de la langue. C’est surtout le voyagement qui n’est pas évident par les temps qui courent. N’empêche, nous n’avons disputé que neuf rencontres de la MLS jusqu'à maintenant cette saison.
Il est aussi important de souligner que nos entraîneurs ont tout fait récemment pour s’assurer que l’effectif reste le plus frais possible.
En jouant un match à chaque trois ou quatre jours à l’heure actuelle en raison du Championnat canadien, il est évident que nous ne pouvons profiter de la préparation habituelle. Il y a par contre un bon côté à cela et c’est qu’on joue régulièrement. Ça, les joueurs de ne s’en plaindront jamais.
L’autre point positif de cet emploi du temps chargé c’est que lorsqu’on connaît la défaite comme mercredi, on l’évacue rapidement, car on doit s’activer pour le match suivant.
Et face au Real Salt Lake samedi, nous avons intérêt à être prêts.
Cette équipe a peut-être perdu quelques-uns de ces joueurs réguliers des dernières saisons, notamment Fabian Espindola, Jamison Olave et Will Johnson, elle gravite tout de même toujours au sommet du classement dans l’Ouest.
Kyle Beckerman est le vrai meneur de jeu de cette formation. Évoluant au poste de milieu défensif, il occupe sensiblement le même rôle que moi avec l’Impact. C’est lui qui dicte le jeu.
Si nous avons eu tout un défi à relever contre les Red Bulls mercredi, le test de samedi sera tout aussi difficile.
*Propos recueillis par Mikaël Filion