L’Impact de Montréal a raison d’être fier de la résilience qu’il a démontré cette saison. En MLS, ce refus d’abandonner a permis aux troupes de Mauro Biello de revenir d’un déficit de quatre buts à Columbus pour faire match nul et d’accrocher les trois points sur la dernière frappe du match au Stade Saputo face au Galaxy.

Malheureusement, pour démontrer de la résilience il faut d’abord être en difficulté.

Inacceptable

Pour connaître du succès en coupe, un important sentiment d’urgence doit animer une équipe. Mercredi dernier à Toronto, ce dernier était inexistant et l’Impact s’est retrouvé avec un retard inacceptable de quatre buts contre l’équipe B de Toronto. Le manque d’engagement physique et l’incapacité à gagner ses duels sont sur le point de devenir chroniques chez le onze montréalais.

Si l’Impact n’arrive pas à redresser la situation à la maison lors d’un match sans lendemain contre son plus grand rival, de sérieuses questions seront soulevées quant au caractère de l’équipe. En revanche, une performance percutante et une qualification pour la finale insuffleraient une grosse dose de confiance à un groupe qui connaît son passage le plus difficile depuis le début de l’ère Biello.

Remontada

À cinq minutes de la fin du match à Toronto, plusieurs partisans montréalais se demandaient quoi faire avec leurs billets pour le match retour. Les buts de Michael Salazar et Didier Drogba ont toutefois redonné leur pleine valeur aux entrées pour le match de mercredi. Le Bleu-blanc-noir se retrouve dans un scénario semblable à celui de 2013.

À l’époque, la position des troupes de Marco Schällibaum était encore plus précaire. Un revers de 2-0 dans la Ville Reine ne laissait aucune marge d’erreur. Sous la grogne des amateurs, insatisfaits de l’importance que le club semblait accorder au Championnat canadien, l’Impact s’était montré impitoyable au retour avec une victoire écrasante de 6-0.

Deux entraîneurs et bien des joueurs sont passés depuis, mais ce souvenir servira sans doute de motivation pour entamer une remontada contre laquelle je n’aurais pas le courage de parier.

Deux attaquants

Chose certaine, l’Impact doit marquer au moins deux fois. Avec l’absence de Nacho Piatti, à l’écart du jeu pour une période deux à trois semaines en raison d’une opération à la main, Mauro Biello pourrait être tenté de jouer avec deux attaquants dès le départ. Michael Salazar et Didier Drogba ont démontré une belle chimie à Toronto et leur présence d’entrée de jeu pourrait mettre les visiteurs sous une forte pression.

La présence d’un autre attaquant aux côtés de Drogba présenterait des avantages offensifs importants, mais dégarnirait aussi le milieu de terrain. Un risque qui vaut le coût à mon sens puisque l’Impact perd la bataille du milieu de toute façon depuis deux mois.

Tout en émotions

Peu importe le système de jeu utilisé, une approche cérébrale ne suffira pas à l’Impact. C’est en mettant ses tripes sur la table que le onze montréalais prouvera à ses partisans qu’ils avaient raison d’y croire et de se déplacer au stade.

Toujours fidèles au poste, les Ultras auront certainement quelques banderoles bien choisies pour passer leurs messages. Comme toujours, leur engagement sera total et ils espéreront pouvoir en dire autant de ce qu’ils verront sur le terrain. En plus d’une place en finale, l’honneur du club et la fierté de la ville sont en jeu.

Après la misérable performance de mercredi dernier face à un ennemi juré, l’Impact de Montréal a une dette envers ses partisans.

Saura-t-il régler la note?