Retours de joueurs clés, match à la maison, visite d’un ex-ballon d’or, tout y était pour offrir un bon spectacle aux 17 820 supporters qui se sont déplacés vers le Stade Saputo samedi soir. L’énergie et la cohésion démontrées par le Onze montréalais ont rapidement fait oublier la débâcle à New York une semaine plus tôt.

Les locaux ont pris les devants sur corner en première demie sur une superbe reprise de la tête de Donny Toia. C’est près d’une heure plus tard, dans les arrêts de jeu, que Dominic Oduro a finalement mis le match à l’abri en doublant l’avance des siens. Trois précieux points pour Frank Klopas et ses troupes qui accrochent du même coup le 5e rang dans l’Est.

Tout désigné

Bien qu’il n’ait pas le sceau d’approbation des dirigeants de la MLS ou les détails salariaux nécessaires pour lui donner un droit officiel au statut de joueur désigné, Laurent Ciman continue d’avoir une influence plus importante sur son équipe que bien des joueurs qui portent ce titre bien nord-américain à travers la ligue.

Samedi soir, le défenseur belge a été l’homme du match au Stade Saputo. Un nouveau chez-soi qu’il a rapidement apprivoisé. À l’image des grandes stars qui foulent la scène du Centre Bell, il se donne corps et âme pour que le prix d’entrée en vaille la peine. Glissades parfois périlleuses, mais souvent justes, relances impeccables, chevauchées fantastiques vers l’avant, tout pour divertir des partisans qui n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent en terme de spectacle la saison dernière.

Opération charme

Il y a toujours quelques personnes qui se pointent le nez au stade en début d’été dans l’espoir d’être séduits. Sa performance sportive aura convaincu les connaisseurs, mais Ciman s’est aussi chargé des romantiques en recevant le trophée décerné au joueur du match.

« Ma femme est là ce soir et je veux lui dire que je l’aime très fort ». À en juger par la réaction des gens dans la section où j’ai regardé le match, en particulier celle des dames, le département marketing peut lui dire merci.

6 + 8 = 17

Mis à part quelques moments en première demie où l’on a vu l’Impact disloqué alors que Piatti et compagnie partaient à l’abordage sans que le reste de l’équipe arrive à suivre, le bleu-blanc-noir a démontré une cohérence dans le jeu qui se fait rare. Cette fluidité surprenante en possession est principalement attribuable à l’apport de Marco Donadel et Nigel Reo-Coker qui ont offert plus de solutions et de qualité au milieu.

Plus intelligent dans sa dépense d’énergie, l’Italien s’est contenté de protéger la défense et s’est concentré sur sa relance qui s’est avérée efficace. Un aperçu de ses performances d’antan qui ont poussé la direction de l’Impact à le mettre sous contrat.

À ses côtés, la révélation de la soirée fut pour moi la prestation de Reo-Coker. L’Anglais de 31 ans s’est imposé physiquement en gagnant de nombreux duels et a su transposer à son poste naturel, les élans offensifs qu’il démontrait comme défenseur latéral droit.

Dans son plan pour consolider la colonne vertébrale de l’équipe, Frank Klopas cherchait un milieu relayeur légèrement plus défensif (no 6) et un milieu « box to box » pouvant couvrir d’avantage de terrain (no 8). Voilà exactement ce qu’ont été Donadel et Reo-Coker, qui ont aidé l’Impact à porter son total à 17 points pour la saison.

La suite

Le Onze montréalais se dirige maintenant vers Toronto où il pourrait fêter la St-Jean avec une victoire contre le TFC mercredi soir. Une victoire qui pourrait propulser les troupes de Klopas au 3e rang d’une Association de l’Est où la bataille pour une place en séries s’annonce féroce.

Croyez-vous que l’Impact arrivera à s’y tailler une place?