Cette fois, il a fallu se retenir pour ne pas crier. C’est connu, il a le sens du drame, ce club de soccer montréalais. Et ça ne date pas seulement du fameux but de Porter...

Ne pas crier, ou dire d’insanités... C’est que, entouré d’un public acquis à la cause des Manudos, il aurait été facile de se faire remarquer lorsque l’Impact a marqué l’un ou l’autre de ses deux buts à l’étranger. Malgré l’atmosphère endiablée qui régnait dans le stade Alejandro Morera Soto, on aurait pu entendre un des nombreux moustiques locaux voler lorsque le onze montréalais est parvenu à secouer les cordages du but de Dexter Lewis Bonilla.

Mais le sentiment de soulagement fut chaque fois de courte durée vu l’obstination d’Alajuelense et le manque de cohésion entre les milieux récupérateurs et la défensive montréalaise. Or, contrairement à un effondrement qui fait encore mal à rappeler - c’était quelque part au Mexique en 2009 - l’Impact nouveau, plus expérimenté, a trouvé le moyen de s’accrocher jusqu’à ce qu’on estampille son billet pour la finale de la Ligue des Champions de la Concacaf. Wow! Même en l’écrivant, ça reste dur à croire.

Cela étant, il importe de saluer la performance courageuse du club tico dans l’antre du stade Morera Soto. Tel que le clamait un tifo présenté avant le match, on les sentait prêts à donner leur vie pour réussir la remontée. Côté public, on déplore toutefois les projectiles lancés sur le terrain et les invectives racistes adressées à l’endroit de Dominic Oduro. Sans diminuer la portée de ces gestes qui pourront être sanctionnés, il s’agit cependant d’obstacles à surmonter pour atteindre l’étape ultime dans le tournoi continental.

Non mais, c’est pas en restant dans des petits tournois chez nous qu’on s’acclimate à jouer des matchs d’une telle intensité! Bref, le message est lancé à l’Académie, la Fédé et tous les autres acteurs du développement de jeunes joueurs québécois concernés...

Par ailleurs, on chuchote dans les couloirs que l’état-major montréalais a déjà établi les ponts pour s’approprier le percutant Johan Venegas (le numéro 27 des Lions). Des collègues costaricains rapportent également qu’un joueur d’Herediano serait aussi dans la mire de l’Impact, un certain Yendrick Ruiz. Ruiz - le frère de Bryan - sera d’ailleurs en action contre America mercredi soir dans l’autre demi-finale de Ligue des Champions.

Voilà deux dossiers qui seront à suivre au-delà des matchs à venir, les matchs de LA FINALE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS! Incroyable. No me lo puedo creer...


Voici le bulletin des joueurs pour le match :

LD Alajuelense vs Impact de Montréal
7 avril 2015

Evan Bush: 6,5/10 Accorder 4 buts, c’est rarement synonyme de bonne performance. Constamment sous pression, il a néanmoins été solide sur l’ensemble de la rencontre et ses arrêts ont fait une différence.

Victor Cabrera: 5,5/10 Souvent isolé sur son flanc. Tout de même généreux dans l’effort, mais les crampes lui jouent encore des tours en fin de match. Il faudra revoir la dose de maté...

Bakary Soumare: 5/10 Manque de vigilance en début de match. Impliqué dans une altercation inutile. Il se ressaisit en 2ème MT, mais ne se montre pas aussi dominant qu’en d’autres occasions.

Laurent Ciman: 6,5/10 Le plus autoritaire derrière, ce qui n’empêche pas quelques moments de flottement en 2ème MT. On se demande s’il ne pourrait pas prendre une autre position sur les corners. 

Donny Toia: 7/10 Se signale à nouveau avec ses multiples interventions sur le flanc gauche. Sauve un but en 1ère MT. Démontre également plus de sérénité avec le ballon.

Nigel Reo-Coker: 4,5/10 Quelques chevauchées avec le ballon n’enlèvent pas l’impression que son champ d’action demeure insuffisant. Outre ce volume de jeu trop limité, il semble souvent pris hors position

Calum Mallace: 4,5/10 Hésitant. On le sent beaucoup plus crispé qu’à la normale. Pour compenser, il essaie souvent d’en faire trop, ce qui a pour effet de laisser un trou béant devant sa défense.

Dilly Duka: 6/10 Donne ce qu’il peut à son retour de blessure. Réussit quelques bonnes percées et se replie avec efficacité. 

Ignacio Piatti: 6/10 Pas particulièrement tranchant mais permet de temporiser à maintes reprises. Romero est un des rares avec lequel il établit une complicité.

Dominic Oduro: 6/10 Sa note est une moyenne de son rendement offensif (8) et défensif (4). Il oublie ses tâches de repli toute la 1ère demie, mais prépare le 1er but grâce à un débordement et initie l’action qui mène au second. 

Jack McInerney: 7,5/10 Retrouve l’instinct du tueur en marquant sur l’unique occasion de la 1ère MT. Gagne plusieurs batailles aériennes en tant que pivot. S’il peut faire pareil en MLS...

REMPLAÇANTS:

Andrés Romero: 8/10 Quel sang froid sur le but qui coupe l’élan des Lions. Il remplit bien sa mission en étant déstabilisant et en marquant le but qui s’avère décisif.

Patrice Bernier: 7/10 Montre son leadership. Amène plus de calme en milieu de terrain et met en vitrine sa vision du jeu avec une passe décisive sur le but de Romero.

Maxim Tissot: 6/10 Ajoute un peu de vivacité, ce qui lui permet de remporter certains duels défensifs.