MONTRÉAL – La USL, la NASL, les études à temps plein...? L’instant de quelques jours, la libération de Karl W. Ouimette par l’Impact l’hiver dernier a plongé le défenseur québécois dans le doute.

C’était avant que les Red Bulls de New York ne lui offrent une chance de les chasser de son esprit.

« Ça m’a bouleversé », confiait Ouimette mardi soir à la veille de son retour au Stade Saputo, où il affrontera son ancienne équipe dès 20 h ce soir.

« J’essayais de trouver un sens à mon avenir sur le plan soccer et scolaire, poursuit-il au sujet de ce divorce inattendu. Mon agent a contacté pas mal toutes les équipes de la MLS. C’était un peu plus compliqué parce que je suis Canadien, mais lorsque les Red Bulls m’ont invité à leur camp d’entraînement, je n’avais rien de garanti, mais j’avais au moins quelque chose pour travailler. »

Ouimette avait surtout un allié gagné à sa cause en Jesse Marsch.

Premier entraîneur de l’histoire de l’Impact en MLS, Marsch n’a pas tardé à revoir la jeune recrue qu’il a dirigée pendant son unique saison à la barre du onze montréalais en 2012.

« Karl est un joueur très stable avec beaucoup de confiance. J’ai toujours su lors des jours de match que je peux compter sur lui. C’est un gamer, un pur défenseur. Il aime défendre et il en fait une mission personnelle. »

« C’est lui (Marsch) qui m’a fait signer mes deux contrats! Il sait à quoi s’attendre de moi en tant que joueur, ajoute Ouimette. Comme coach, il est solide et bien préparé. Ce que j’aime beaucoup, c’est son positivisme. Dans les moments plus difficiles, il reste fidèle à sa mentalité et garde confiance en son système de jeu. C’est bien d’avoir de la constance sur ce plan. »

Une réalité que Ouimette n’a que partiellement connue à sa dernière campagne dans le maillot Bleu-blanc-noir, estime-t-il.

 « L’année passée, c’était parfois un peu plus négatif. L’accent était mis sur les erreurs plutôt que sur le bon travail. Ça fait du bien d’être dans cet environnement. J’ai juste envie de me donner à fond chaque fois que je joue. »

Visiblement, il le fait au goût de son entraîneur-chef. Malgré quelques appels de la sélection nationale depuis le début de l’année, l’International canadien a pris part à huit des 20 rencontres des Red Bulls, obtenant notamment cinq départs et 518 minutes de jeu. À ce rythme, Ouimette risque de surpasser ses totaux de l’an dernier, alors qu’il avait pris part à 11 rencontres (9 départs et 834 min.).

« Mes objectifs sont toujours de jouer plus que la saison précédente et de bien le faire. Avec cinq ou six autres matchs, je serai très content », observe le joueur de 23 ans.

Il risque de cheminer un peu plus dans ce sens ce soir, alors que la suspension d’un match de son coéquipier Damien Perrinelle pour accumulation de cartons jaunes lui vaudra sans doute quelques minutes de jeu, voire même un départ.

« On évalue la possibilité (de lui donner un départ), mais Karl jouera un facteur dans le match, ça c’est sûr », promet Marsch.

Felipe et les vrais fans

Ouimette ne sera pas le seul Red Bull à être confronté à son ancienne équipe. Échangé aux Red Bulls dans la transaction qui a permis à l’Impact de mettre le grappin sur le défenseur Ambroise Oyongo, le milieu de terrain Felipe Martins promet d’être au rendez-vous et de renouer avec les fans de l’Impact, les vrais...

« Peu importe ce qu’ils jugent que je mérite (comme accueil), c’est à eux de l’exprimer et j’accepterai mon sort. Je respecte vraiment tous les fans qui aiment l’Impact, qui aiment le soccer, mais pas ceux qui ne se présentent que dans les bons moments », lance le petit Brésilien, faisant notamment référence à l’enthousiasme généré par la récente embauche de l’attaquant Didier Drogba.

« Les vrais fans, ce sont ceux qui supportent l’équipe, peu importe ce qu’elle traverse, précise Felipe. Comme on l’a vu dans le passé, il y a beaucoup de monde dans le stade quand ça va bien, mais pas lorsque ça se déroule moins bien. »

Si on se fie à la logique de Felipe, ils seront donc nombreux à lui souhaiter bon retour.