Au cours des dernières heures, notre entraîneur Frank Klopas a obtenu un vote de confiance de la haute direction de l’équipe. Je suis convaincu qu’une telle annonce sur la place publique contribuera à faciliter son travail. De savoir qu’on a une certaine sécurité d’emploi permet de consacrer ses énergies aux bons endroits.

Cependant, c’est bien beau de parler d’un vote de confiance, ça demeure la responsabilité du groupe de joueurs de performer à la hauteur de son potentiel, un statut que l’on n’a pas encore atteint.

L’Impact est de retour en sol montréalais en préparation pour le match de samedi après-midi, quelques jours après avoir encaissé un dur revers contre le Sporting, à Kansas City, la fin de semaine dernière. Après une première mi-temps somme tout correcte, nous en avons arraché contre une formation qui aime maintenir possession du ballon et effectuer un pressing agressif. Compte tenu de leur style, nous savions que nous aurions à défendre et à bien choisir nos moments pour contre-attaquer.

Les occasions de s’inscrire à la marque se sont présentées dans les premiers instants de l’affrontement, mais nous n’avons pas connu l’efficacité souhaitée pour concrétiser ces chances, de sorte que nous n’avons pu aller chercher le confort que procure une avance sur un terrain adverse.

À la suite de ce manque d’opportunisme de notre part, nous avons concédé un but plutôt malchanceux. Et malheureusement, compte tenu de l’absence de victoire et de la fragilité des troupes jusqu’à présent, ce fut suffisant pour nous mettre à terre en quelque sorte. Ce ne sont pas des excuses mais simplement un reflet de la réalité à laquelle nous sommes confrontés pour l’instant. Il faut assurément développer une plus grande force mentale afin de répondre adéquatement à ce genre d’adversité.

Nous n’étions pas forcément partis sur de mauvaises bases pour la seconde mi-temps, mais leur deuxième filet nous a réellement atterrés psychologiquement, et de là s’est poursuivie la glissade. L’énergie, qu’elle soit mentale ou physique, a carrément manqué pour forcer un revirement de situation.

On peut toujours revenir en arrière et se dire que le match aurait pris une tournure différente si nous avions marqué les premiers, dans les 12 ou 15 premières minutes, mais je n’aime pas faire ce genre de retour en arrière. Ce fut une occasion bousillée et il faut en retirer des leçons.

Conserver une mentalité empreinte d'optimisme

Le propriétaire de l’équipe Joey Saputo a mentionné cette semaine que le début d’année que nous connaissons est frustrant, mais qu’il s’agit plus que jamais du moment pour nos partisans de manifester leur appui à notre endroit.

En tant qu’athlètes professionnels, nous savons pertinemment qu’une saison est parsemée de moments où nous sommes placés sur un piédestal, mais aussi de moments plus sombres. Ceux que nous vivons dans le moment sont du second registre, et nous comprenons nos partisans d’être déçus des résultats insatisfaisants.

J’ai pour mon dire qu’en conservant une mentalité empreinte d’optimisme, en essayant d’offrir du jeu de qualité au meilleur de nos capacités à nos partisans, les choses s’arrangeront d’elles-mêmes. Le classement dans l’Est est demeuré relativement serré durant cette première portion du calendrier. Il n’existe pas un réel écart qui s’est creusé entre les meneurs et les équipes de fond de peloton. Nous savons que conséquemment, le moment est tout désigné pour sortir de notre fâcheuse séquence, et ça commence dans deux jours contre Philadelphie, dans notre vrai domicile pour la toute première fois de la saison. Une victoire, c’est tout ce que ça prend pour nous apporter un souffle, et qui sait, peut-être nous transporter vers le haut par la suite.

Lors de notre précédente confrontation avec l’Union, nous sommes revenus de l’arrière à 10 joueurs pour lui soutirer un match nul de 1-1. Il s’agit d’une autre formation de l’Est à qui on peut arracher des points importants, et il n’y a pas meilleur environnement pour le faire qu’au Stade Saputo. Le plan de match, mis à part la nécessité d’amener l’intensité dont nous sommes capables, n’est pas bien compliqué. Nous devrons appliquer une pression soutenue afin de les faire cafouiller et de provoquer des revirements. Avant tout, nous devons renouer avec cette attitude de gagnants qui nous a caractérisés l’an dernier.

Ce sera l’occasion pour Jack McInerney et Andrew Wenger de disputer un premier match contre leur ancien club respectif. Ils tenteront probablement de ranger les souvenirs, mais il n’en demeure pas moins que chacun avait développé un sentiment d’appartenance envers l’équipe qui l’a repêché, et envers ses coéquipiers. Comme tout cela ne s’évapore pas si facilement, chacun vivra, j’en suis convaincu, des émotions partagées samedi après-midi.

La frénésie des séries

En tant que Québécois, il est quasi impossible d’être insensible à la poussée irrésistible du Canadien depuis le début des éliminatoires au hockey. J’étais présent au match de mardi au Centre Bell, et l’atmosphère était électrique.

Le Tricolore, c’est l’équipe de mon enfance, donc je lui souhaite tout le succès possible pour le reste de son parcours. Dans le reste du vestiaire, il ne faut pas se faire d’accroires, les fanatiques de hockey ne sont pas nombreux, mais chacun garde néanmoins un œil attentif sur ce qui passe avec la Sainte-Flanelle.

* Propos recueillis par Maxime Desroches