MONTRÉAL – Certes, si on ne fait que regarder les statistiques de la première demie, on peut s’imaginer que l’Impact de Montréal s’est moqué du CD Olimpia outre deux bévues monumentales.

 

Toutefois, cette domination imposante au niveau de la possession du ballon n’a pratiquement mené à rien de concret. Ce sont plutôt les visiteurs qui ont transformé trois occasions intéressantes en deux buts.

 

Avant de revenir sur les pépins offensifs de l’Impact en première demie, l’entraîneur Thierry Henry n’a pas mâché ses mots au sujet des gaffes de ses joueurs qui ont ouvert la porte au club hondurien. Il a qualifié le tout « d’erreurs d’enfants d’école » et ses protégés ont dû reconnaître qu’il avait raison.

 

Impact 1 - C.D. Olimpia 2

« Ce fut des erreurs très bêtes de notre part, ce sont des trucs que tu apprends quand tu es jeune. Ce sont des choses facilement évitables. Je pense qu’on leur a donné les deux buts, c’est totalement de notre faute », a admis Samuel Piette.

 

« Je me sens un peu frustré, je viens de revoir les statistiques de l’équipe et on a dominé partout avec autour de 80 % de possession en première demie. Ils ont mis deux occasions au fond par un manque d’attention de notre part. C’est vrai qu’on a un goût amer après ce match, mais il y a un match retour et on ira là-bas pour gagner », a réagi Saphir Taïder.

 

Le milieu de terrain refusait cependant de comparer cette première demie à celle sur le terrain du FC Dallas.

 

« Aussi lent, je ne pense pas que ce soit le cas. Ils ne touchaient pas la balle en première demie. Ensuite, on leur a donné deux buts sur des manques d’attention », a-t-il argumenté.

 

Sans dire que cette première demie était aussi pénible que celle au Texas, Henry était en mesure de les regrouper dans le même lot.  

 

« Mais je le répète, comme j’ai dit après Dallas, Saprissa et la Nouvelle-Angleterre, il faut bien jouer pendant 90 minutes. On est en train d’apprendre et de progresser. [...] Ça ne fait que cinq matchs qu’on joue ensemble, ce n’est pas évident. Je crois que vous avez vu des actions dans ce match tout comme la Nouvelle-Angleterre, comme vous dites. Il faut continuer d’avancer comme ça et jouer de cette manière », a mentionné l’entraîneur qui ne pouvait s’empêcher de repenser aux deux buts du clan adverse.  

 

« On savait qu’ils allaient jouer de manière directe et ils l’ont fait. Quand vous regardez les buts, ce n’est juste pas possible. Ces deux actions nous ont coûté à la fin du match, c’est sûr. En deuxième demie, on s’est créés des occases, largement plus qu’eux. Des occases vraiment claires, mais on n’a pas pu les mettre au fond », a-t-il raconté.

 

Piette se souvient d'un sac d'urine lancé au Honduras

 

Henry se sentait mieux par rapport à son influence sur la deuxième demie. À la pause, il a insisté auprès de sa troupe pour qu’elle décoche davantage de tirs et il a particulièrement passé le message à Taïder.

 

Malgré son imposant bagage en soccer, Henry n’avait tout de même pas prévu une réponse aussi fracassante de Taïder qui a compté un but magnifique en l’écoutant.

 

« Plein de fois, (en première demie) on s’est retrouvés en position de frappe sans le faire. Pour la deuxième demie, j’ai dit à Saphir de frapper et c’est pour ça qu’il s’est tourné pour me regarder quand il a marqué. Je ne comprenais pas pourquoi les mecs ne frappaient pas. Leur équipe reculait et à un certain moment, si tu veux les faire sortir un peu, tu dois frapper. Ça devient beaucoup plus difficile pour l’équipe adverse. Quel but, il a mis! », a commenté Henry.

 

« Il m’a dit à la mi-temps que je pouvais tirer, mais je ne fais pas que ça. Quand j’ai eu le ballon, j’ai pensé à ces mots et c’est un peu invraisemblable parce que presque personne n’aurait tiré de là et ça rentre. Je le regarde et je lui fais un signe, on s’est compris », a répondu Taïder avec le sourire.  

 

« Oui, ça fait partie de mes plus beaux buts. J’en ai comptés de jolis en Italie et aussi en sélection avec l’Algérie. C’est un beau but, mais c’est un seul but. On va essayer d’en mettre deux là-bas », a proposé Taïder.

 

En deuxième demie, Henry a modifié son schéma puisque que le CD Olimpia ne faisait que se camper vers l’arrière. Le tout a permis bien des attaques de l’Impact et le remplaçant Orji Okwonkwo s’est particulièrement démarqué.  

 

« Il est dans une situation dans laquelle il n’a pas beaucoup travaillé durant la présaison en raison d’ennuis physiques. C’est donc difficile pour lui d’entamer un match. Voilà pourquoi on l’a intégré. Quand il est sur le terrain, on sait tous ce qu’il peut faire et vous le savez encore mieux que moi », a expliqué Henry qui doit souhaiter pouvoir compter sur lui pour 90 minutes au Honduras.

 

Dans ce pays peu accueillant pour les équipes adverses, Henry souhaite ceci.

 

« Être plus entreprenant, frapper la balle. Quand tu le fais, même si tu ne marques pas, tu fais sortir un peu l’adversaire, tu peux trouver des brèches. Centrer tôt, mettre des ballons dans la surface, ça les dérange, on a pu le voir, des ballons traînaient. On va essayer de le faire encore plus, mais ce sera quand même différent quand on sera là-bas. Mais à nous de montrer, on va essayer de le faire », a prononcé l’entraîneur.

 

En retard dans la controverse

Piette a déjà vécu l’expérience d’un match au Honduras avec l’équipe canadienne et disons que ça promet.

 

« C’était très chaud, l’ambiance était folle, ils nous ont même lancé un sac d’urine ! Le gazon était très long. Mais j’espère qu’on va se nourrir de cette ambiance, c’est un beau défi pour nous », a raconté Piette qui veut voir une équipe hargneuse comme celle du CD Olimpia.

 

« Normalement, l’étiquette de l’équipe canadienne, on est un peu trop gentils. Mais on a des gars qui sont comme ça, je pense à Romell (Quioto) qui vient de là-bas ou Maxi (Urruti) un Argentin. On est en mesure d’avoir ça. Ils l’ont très bien fait, à chaque contact, ils restaient plus d’une minute au sol. C’est dans leur ADN, ce sera à nous de faire la même chose si on s’empare de l’avance. Je crois qu’on va sortir avec le couteau entre les dents, il faut que ce soit le cas », a conclu Piette.