MONTRÉAL – Le cœur gros, Laurent Ciman a été en mesure de commenter les attentats tragiques survenus dans son pays, mais il en a perdu sa répartie habituelle tellement le choc demeure difficile à encaisser.

Trop affligé, le défenseur belge de l’Impact de Montréal avait préféré ne pas s’adresser aux médias mardi. Une journée plus tard, Ciman était encore très émotif en évoquant le drame qui s’est passé à Bruxelles.

« Il n’y a pas de mots pour définir ce que je ressens et ce qui s’est passé là-bas. J’ai du mal à m’exprimer sur le sujet, c’est vous dire comment ça me touche », a-t-il indiqué avec empathie pour les nombreuses victimes.

Le seul aspect positif de cette catastrophe demeure que les proches de Ciman ont été épargnés, mais il s’en est fallu de peu pour que le défenseur soit lui-même plongé dans ces incidents déplorables.

« La marraine de ma sœur travaille à Bruxelles. Heureusement pour nous, elle travaille plus loin du lieu des frappes. Si j’avais été sélectionné, j’aurais pu me retrouver là-bas. On va dire que j’ai eu de la chance sur ce coup », a confié Ciman à la suite de l’entraînement du onze montréalais.

En effet, Ciman aurait pu être invité à participer au match amical entre la Belgique et le Portugal qui devait avoir lieu à Bruxelles le 29 mars. La première réaction a été d’annuler cette rencontre avant de finalement la déplacer au Portugal la même date.

« Tant mieux s’il a été inversé comme ça les joueurs ne seront pas allés en sélection pour rien », a jugé Ciman.

Le défenseur central s’est toutefois empressé de diriger sa réponse vers un autre angle.

« Mais on n’a pas envie de parler de football et des Diables Rouges. Ce n’est pas le sport qui compte, on est tous triste et je n’ai même pas envie de parler de football », a insisté l’athlète très authentique.

« Avant tout, je suis triste. Tout le monde a été touché par ce qui s’est passé à Paris et je pense que c’est pareil pour les incidents en Belgique. Il n’y a pas de mots pour définir ce désastre », a également mentionné Ciman qui espère que les autorités belges pourront résoudre l’affaire sous peu.

Ciman très touché par le désastre

Réaliste, il admet que les conséquences de tels actes terroristes sont déjà désolantes.

« C’est certain que ça devient catastrophique parce qu’on a peur d’aller un peu partout dans le monde. J’ai eu mes parents au téléphone et ils n’osent pas bouger de la maison, c’est pareil pour les amis. C’est vraiment chaotique », a convenu l’ancien pilier du Standard de Liège.

Ciman a admis que ça le touche encore plus directement quand le terrorisme frappe sa nation, mais il a été fortement touché aussi par les gestes commis à Paris. Malgré l’ampleur du désastre, le grand compétiteur n’a jamais songé à s’absenter de l’entraînement de l’Impact.

« Non, ça ne sert à rien que je prenne congé, je suis professionnel et je dois venir m’entraîner comme les autres. De toute façon, ça ne change rien que je reste chez moi et que je me morfonde. Au moins, je viens me changer les idées et je peux changer d’air », a expliqué Ciman qui a profité de cet exutoire.

Le sport a donc rempli un rôle salutaire, mais le climat de l’Euro 2016 (du 10 juin au 10 juillet) s’annonce cependant très sombre. Sa présentation a même été remise en cause.

« J’espère que non, mais c’est clair que ça se fera dans la peur. Il y aura beaucoup de policiers et de dispositifs mis en place », a imaginé Ciman qui aurait aimé que ce rendez-vous d’envergure puisse se dérouler sous un ciel plus ensoleillé.