MONTRÉAL – Ce n’est pas le scénario idéal, mais il s’agit de la réalité de la MLS. L’Impact sera privé de quatre joueurs clés, samedi soir, pour son importante confrontation face au Fire de Chicago, mais la formation montréalaise pourra compter sur la présence de Ballou Jean-Yves Tabla.

Cette fois, c’est Laurent Ciman, Blerim Dzemaili, Samuel Piette et Anthony Jackson-Hamel qui seront occupés à représenter leur pays respectif. David Choinière et Shaun Francis s’ajoutent à cette liste, mais leur influence ne se compare pas.

Ballou ne pourra pas compenser pour l’absence de tous ces joueurs surtout qu’il n’a pas joué depuis le 29 juillet. Son ajout dans le groupe de 18 joueurs constitue quand même une bonne nouvelle ou une petite consolation selon votre préférence.

« Je parle souvent avec lui. Maintenant, c’est de se concentrer sur la saison et d’être prêt à aider cette équipe », a exprimé Biello en parlant de la jeune sensation qui lorgne du côté de l’Europe.

Considérant sa longue halte, Ballou n’apparaît pas comme un candidat logique pour une titularisation à droite. Ce privilège risque plutôt de revenir à Andrés Romero. Le mot privilège n’est pas assez fort pour cette possibilité puisque Romero attend ce moment depuis le 10 octobre 2015 quand il s’est détruit un ligament du genou droit.

« Il a joué les deux derniers matchs (des sorties de 16 et 24 minutes). Il se sent bien et il continue de travailler fort. Dans son cas, c’est une question de conditionnement physique. C’est différent d’entamer un match ou d’entrer en relève. Il a bien fait quand il a été inséré dans une rencontre et il devient une option pour démarrer », a déclaré Biello.

Marco Donadel devrait, lui aussi, renouer avec l’action au poste de milieu défensif qui était patrouillé par Samuel Piette dernièrement. Donadel est sur la touche depuis le 5 août et l’Italien sera à son poste si les entraînements de mardi et mercredi n’ont pas fait ressortir de pépins physiques.

Derrière Donadel, les partisans pourraient assister à l’entrée en scène du Roumain Deian Boldor. Celui qui est un véritable boute-en-train attend sa chance depuis son acquisition (via un prêt du FC Bologne) qui remonte au 20 juillet.

« Il s’est bien entraîné, il sera disponible », a confirmé Biello sans vouloir en dire davantage. Boldor, Victor Cabrera et Kyle Fisher constituent les trois options de Biello pour ériger sa défense centrale sans Ciman.

Biello a déjà eu à composer avec de telles contraintes. Il se réjouit d’ailleurs d’avoir pu tester ses ressources de profondeur plus tôt cette saison. Louis Béland-Goyette est le premier nom qui a sorti de la bouche de l'entraîneur. Ce n’est pas étranger à la possibilité de le voir sur le terrain pour le lancement de cet affrontement contre le Fire.

« Oui, on a vu des joueurs qui ont bien fait comme Louis. On a cette profondeur. Quand on peut bien faire dans les matchs pour lesquels beaucoup de joueurs sont absents, ça unit encore plus le groupe. Ça confirme aussi certaines choses et ça hausse la concurrence entre les joueurs », a constaté l’entraîneur.

Mauro Biello fait le point avant la visite du Fire

Ce discours ressemblait à celui du défenseur Daniel Lovitz. L’Américain de 26 ans est bien placé pour parler. Acquis comme élément de profondeur, il tient bien le fort pendant la blessure à Ambroise Oyongo. Lovitz considère que ces rencontres sans plusieurs joueurs étoiles peuvent provoquer un effet bénéfique sur leurs coéquipiers.

« Bien sûr, on retire une fierté de notre profondeur. C’est l’élément qui nous a permis de demeurer dans la lutte. Sur papier, c’est vrai qu’on doit se débrouiller sans plusieurs éléments d’importance, mais on a des joueurs qui peuvent les remplacer. C’est certain que ces joueurs voudront le prouver, ils seront prêts à jouer », a convenu l’ancien du Toronto FC.

Mais pour revenir à Béland-Goyette, le milieu de terrain de 21 ans devra démontrer que son match complet contre le Real Salt Lake était un étalon fiable de son répertoire. LBG avait prouvé qu’il peut s’illustrer autant comme numéro 8 que numéro 6, son rôle habituel.

« Il doit avoir cette rotation dans les deux phases du jeu. Il doit être à côté du numéro 6 quand ils sont en possession du ballon et il doit monter plus haut quand le ballon nous revient. Il a très bien fait ça au dernier match et il a beaucoup d’énergie », a raconté Biello.

Le capitaine Patrice Bernier, qui avait obtenu un repos pour ce match, lui avait offert quelques conseils.

« Il a bien fait. Au départ, il était un peu incertain parce qu’il avait toujours eu le jeu devant lui. En tant que numéro 8, ce n’est pas évident, tu dois jouer entre les lignes, mais il s’est très bien débrouillé. On a parlé un peu et je lui disais que le numéro 8, c’est comme le numéro 6 sauf que tu as un peu la permission d’aller vers l’avant. Avec Samuel (Piette) qui fait un très bon travail défensif, tu n’as pas de soucis, il est là pour te couvrir », a confié Bernier.

Le vétéran de 37 ans était emballé de constater que Béland-Goyette est parvenu à exposer l’ampleur de son talent malgré le stress et la pression.

« Il n’était pas tendu dans ses actions, il ne s’est pas posé de questions et il a joué comme à l’entraînement. Parfois, pour les jeunes, on ne voit pas toujours le vrai joueur en situation de match. Il a donné une passe exceptionnelle à Jackson et il a bien combiné avec Piette. Il a de bonnes chances pour commencer », a vanté le capitaine.

Aux yeux de Bernier, les obligations internationales n’arrivent pas à un si mauvais moment.  

« Il ne faut pas oublier qu’on va jouer plusieurs matchs (sept) dans ce mois-ci donc plusieurs joueurs devront surgir. On continue vers l’avant pour que les joueurs reviennent au sein d’un groupe qui vient de l’emporter », a-t-il précisé avec justesse.

La frustration ne s’empare pas de Lovitz non plus quand il songe aux sélections des Ciman, Dzemaili, Piette et Jackson-Hamel.  

« Non et c’est la même chose pour l’équipe. C’est quand même un autre match important et tout le monde sera bien excité de le jouer. Les entraîneurs ressentent peut-être un peu plus cette sensation étant donné qu’ils sont privés de certains atouts », a réagi Lovitz.

Ces joueurs de profondeur ont également à cœur de contribuer à la course aux éliminatoires. La marge d’erreur est minime pour l’Impact qui occupe le septième rang.  

« Ce n’est pas évident, mais il y a beaucoup de positif là-dedans parce que l’incertitude n’existe pas. Après nos matchs, on se retrouve tous sur notre téléphone à regarder les résultats des autres parties. Je trouve qu’on a bien répondu à la pression cette saison et cette organisation l’a également fait dans les dernières années. Je pense que ça aide à faire ressortir le meilleur de chaque athlète », a conclu Lovitz.

Mauro Biello fait le point avant la visite du Fire