MONTRÉAL – Quand une équipe se retrouve au premier rang de sa division, qu’elle peut compter sur le retour attendu de Didier Drogba à l’entraînement collectif et que la météo plus clémente leur permet de fouler le gazon naturel, le plaisir ne peut qu’être au rendez-vous.

Les joueurs de l’Impact de Montréal avaient donc plusieurs raisons de sourire et ils ont poussé cette ambiance légère à applaudir Drogba quand il est venu les joindre pour la séance quotidienne.

Mais avant que cette bonne humeur enflamme trop les plus optimistes, il importe de dire qu’il serait très étonnant – voire impossible - que la légende ivoirienne soit inséré dans la formation partante du prochain match samedi à Chicago contre le Fire.

Par contre, Drogba sera bel et bien en uniforme et une présence en cours de partie demeure possible malgré son volume restreint d’entraînement.

« Il a réintégré le groupe et j’ai trouvé qu’il avait une bonne explosion dans les jambes. On verra comment il se sentira dans les prochains jours alors qu’il s’entraînera dans un contexte de 10 contre 10. Ensuite, on décidera comment il pourra nous aider », a statué l’entraîneur Mauro Biello.

En attendant d’encaisser les dividendes de la présence de Drogba sur le terrain, une union gagnante s’est développée en milieu de terrain entre Eric Alexander et Kyle Bekker.

Alexander savoure un énorme revirement de situation cette saison alors qu’il a disputé toutes les minutes des cinq parties du club montréalais. Quant à Bekker, il a été titularisé pour les deux rencontres les plus récentes.

Biello a d’ailleurs vanté, sans se faire prier, la contribution de ces deux athlètes qui s’entendent aussi bien à l’extérieur du terrain.

« Ils ont tous les deux un profil avec une certaine qualité avec le ballon. Ils ont compris comment bouger ensemble et se déplacer quand l’autre contrôle le ballon. Ils apprennent aussi leur rôle sans le ballon. S’ils peuvent jouer de cette manière, on pourra contrôler le milieu de terrain. On est très content de leur contribution depuis deux matchs », a jugé l’entraîneur mardi sur la complicité entre l’Américain et le Canadien.

Véritable homme de peu de mots devant les médias, Alexander a ressenti l’inspiration pour développer davantage en parlant de sa relation avec Bekker.

« Je joue avec lui depuis près d’un an et on passe également beaucoup de temps ensemble. On joue un style similaire donc il comprend bien ce que je veux faire et où je vais me placer sur le terrain », a reconnu Alexander.

Plus démonstratif, Bekker a utilisé un discours similaire tout en remerciant Alexander de lui permettre de se glisser vers l’attaque à l’occasion.

« J’essaie de bien lire le jeu et me porter vers l’avant quand la situation est propice. Je trouve que j’ai développé une belle collaboration avec Eric. C’est facile de jouer avec lui et je trouve que je cadre bien avec le reste du club », a proposé Bekker qui est plus familier avec une position moins reculée.

La démonstration parfaite de cet exposé est survenu samedi contre le Crew quand Bekker a touché la cible de la tête à la 86e minute. Le blondinet a tellement apprécié son deuxième but avec le Bleu-blanc-noir qu’il en a fracassé le piquet des coups de pied de coin pendant sa célébration.

« Vous avez aimé n’est-ce pas ? Je dirais que c’était toutes les émotions qui ont émergé sur ce but », a répondu Bekker avec un sourire cachant une partie de son malaise de son surplus d’enthousiasme.

Eric Alexander surveille Kei KamaraLa réussite de cette recette repose sur la compréhension de la philosophie élaborée par Biello et ses adjoints. Dotés d’une intelligence sportive manifeste, Alexander (photo) et Bekker ont bien assimilé les visions de l’entraîneur.

« On a installé des principes de comment on veut se comporter. Ça passe par beaucoup de vidéos, de travail d’animation et de boulot aux entraînements. Si on est capable d’amener cette clarté pour chaque poste, les joueurs qui vont entrer connaîtront leurs responsabilités. Jusqu’à présent, Bekker a fait cela, il savait exactement ce qu’on attendait de lui et il a été capable d’exécuter le plan de match », a exposé le meneur du onze montréalais qui désire que ce modèle se reproduise aux autres positions.

La stabilité d’Alexander et l’éclosion de Bekker ont relégué Calum Mallace dans un rôle de soutien et ce, même en l’absence de Marco Donadel (blessé).

Avec franchise, Biello a admis qu’Alexander et Bekker peuvent plus facilement cadrer dans ses idéologies tandis que Mallace présente un autre type d’arsenal.

« Ils sont différents, ça c’est certain. En ce qui concerne Mallace, il procure beaucoup de volume, c’est probablement celui qui peut le plus courir parmi tous mes milieux. Selon l’adversaire ou la situation – comme fermer un match – il offre une présence différente au niveau physique, il a des qualités que je peux utiliser selon les circonstances », a témoigné l’entraîneur.

Mallace est mieux de s’accoutumer à la situation puisque Donadel devrait être en mesure de lacer ses souliers pour un match très bientôt. En effet, l’Italien pourrait représenter une option pour Biello dès samedi sinon ça surviendra la semaine suivante au Stade Saputo.

« On va continuer le travail mercredi avec lui et il pourrait être disponible pour le match contre Chicago », a commenté Biello.

La suite de la semaine sera également intrigante pour Lucas Ontivero qui a quitté l’entraînement après avoir ressenti une douleur. L’Argentin de 21 ans a été limité à 67 minutes d’action samedi dernier contre Columbus et il n’a pas encore complété un match cette saison en cinq départs. Biello a maintenu qu’il n’était pas inquiet de sa condition physique.

« Il a démontré de bonnes choses, il amène cette vivacité et cette capacité à déséquilibrer. S’il avait été un peu plus chanceux dans sa finition, il aurait déjà marqué deux ou trois buts. On est content de son rendement actuel, il est encore jeune et il possède un grand potentiel », a déclaré le pilote montréalais.

Question de régler les dossiers médicaux, Andres Romero (genou droit) a pu s’entraîner sur les lignes de côté incluant quelques exercices avec un ballon au pied. Il se retrouve dans une phase de renforcement de sa jambe droite.