MONTRÉAL – La transition chez les professionnels se passe rondement pour Nick DePuy.

Entre deux séjours en Floride, où se déroule la majorité de son premier camp d’entraînement, la nouvelle recrue de l’Impact découvre sa nouvelle ville d’adoption. De la chambre qu’il occupe dans un hôtel du centre-ville de Montréal, il prévoyait déménager dès cette semaine dans un condo du quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Sur le terrain, DePuy ne semble pas avoir besoin de beaucoup plus de temps pour s’installer. L’attaquant de 22 ans, que l’Impact a sélectionné avec son choix de première ronde, le 19e du plus récent repêchage de la MLS, sent qu’il s’adapte bien aux subtilités de son nouvel environnement.

« Je savais que le défi serait de taille, mais j’ai l’impression de progresser à chaque entraînement, a confié le jeune Californien lors de sa première rencontre avec les médias montréalais, lundi. Le jeu ici est beaucoup plus rapide qu’au niveau universitaire, les joueurs sont bien meilleurs, mais je crois que tout ira bien. Déjà, en quelques semaines, je crois m’être beaucoup amélioré. »

« Ce n’est jamais évident quand tu arrives du collège, où tu t’entraînes pendant trois mois dans l’année, et que tu dois soudainement t’entraîner à un autre niveau avec une autre intensité, relativise le capitaine Patrice Bernier. Mais jour après jour, il a avancé. »

Mauro Biello admet que son nouveau protégé a eu besoin de quelques jours pour passer à la même vitesse que le reste du groupe à Orlando.

« Mais plus la semaine avançait, plus je le trouvais confortable, a précisé l’entraîneur-chef. C’est un gars qui travaille fort, il a très bien fait dans tous les tests. Et c’est un profil différent. »

Au simple regard, DePuy sort effectivement du lot parmi ses nouveaux coéquipiers. À 6 pieds 5 pouces, seul le gardien réserviste Eric Kronberg peut le regarder droit dans les yeux sans plier la nuque. Dans une équipe dont on a souvent dit qu’elle n’était pas équipée pour imposer le respect lorsque ça joue dur dans la surface de réparation, c’est le genre d’acquisition qui ne passe pas inaperçue.

Mais être grand, ça peut simplement vouloir dire qu’on tombe de plus haut. Dans une ligue reconnue pour son jeu robuste, DePuy aura besoin de plus qu’une bonne génétique pour faire sa place. À cet égard, Biello est rassuré.

« Il faut qu’il continue à améliorer certains aspects en cours de jeu, mais déjà, au niveau physique, il est très difficile à gérer pour un défenseur parce qu’il est très grand, mais aussi fort et puissant », a remarqué le pilote.  

« Je suis convaincu que je suis déjà assez fort, répond DePuy, qui est officiellement répertorié à un poids de 205 livres sur le site de l’Impact. Je dois par contre m’habituer à encaisser les contacts, parce que la façon dont on provoque le jeu physique pour vous soutirer le ballon est différente chez les pros. Je dois m’ajuster, par exemple, à l’approche des défenseurs lorsque je tourne le dos au but adverse et apprendre à me créer de l’espace à un contre un. Je dois savoir tirer profit de tous les petits avantages que peut me procurer mon gabarit. »  

DePuy, qui a inscrit 31 buts en 62 matchs à ses trois dernières saisons à l’Université UC-Santa Barbara, a déjà offert un aperçu de son talent la semaine dernière lorsqu’il a marqué les deux buts de l’Impact dans un match préparatoire contre une équipe universitaire.

Un jeune au grand talent avec l'Impact

« Je fais tout de ce que je peux pour emmagasiner le plus d’information possible dans les entraînements. Je dois assimiler plusieurs choses, de mon rôle dans la pression défensive à mon positionnement lorsqu’on est en possession du ballon. J’écoute religieusement tout ce qu'on me dit et j’essaie ensuite de mettre ça en pratique dans les matchs. Les deux buts à Orlando, c’est bien, mais il y a plusieurs autres matchs qui s’en viennent à Tampa et je devrai continuer à faire le travail. »

« Il travaille très fort, il est très mobile pour un gars de sa grandeur et au dernier match, il en a profité, a remarqué Bernier. Il était présent. Même aujourd’hui à l’entraînement, il était présent, donc c’est positif. C’est bien de voir qu’il s’ajuste rapidement à l’équipe, mais surtout au niveau de jeu. »

Il y a un an, Michael Salazar avait forcé la main des dirigeants de l’Impact avec un impressionnant camp d’entraînement. La situation de DePuy, qui est déjà sous contrat, est quelque peu différente, mais le choix de première ronde sait qu’on ne lui fera pas de cadeau dans sa quête pour grappiller du temps de jeu à Salazar et Anthony Jackson-Hamel à sa position.

« Quand j’ai rencontré les dirigeants de l’équipe avant le repêchage, j’ai insisté sur le fait que j’allais travailler avec acharnement. Maintenant que je suis ici, j’ai bien l’intention de tenir ma parole. »