MONTRÉAL – Depuis qu’il a été repêché en deuxième ronde par l’Impact en janvier, l’espoir Michael Salazar intrigue les partisans du club montréalais.

S’il a d’abord piqué la curiosité par sa spectaculaire chevelure, l’attaquant du Belize a entretenu son pouvoir d’attraction avec ses performances sur le terrain en prévision de la saison 2016.

Toujours en attente de ses premières minutes régulières dans la MLS, l’athlète de 23 ans devrait savourer son baptême du circuit américain sous peu. En fait, Salazar aurait dû savourer ce soulagement, samedi passé, contre les Rapids du Colorado.

« Je voulais lui donner des minutes au dernier match, mais ils ont fait 2-2. Si on avait pu tenir le 2-1 plus longtemps, j’aurais pensé de l’envoyer dans la mêlée contre Didier, mais le match s’est développé d’une autre façon », a confié Mauro Biello après la séance d’entraînement de ses protégés jeudi.

Pour ainsi dire, ce n’est que partie remise pour le numéro 19.

« Il doit simplement continuer de travailler fort et s’assurer d’être prêt. Il va avoir sa chance », a assuré Biello qui était décidé à employer ses services.

En attendant, le charismatique footballeur essaie de gagner des points à l’entraînement et sa conviction a été remarquée par ses nouveaux coéquipiers.  

« C’est un  bon jeune, il se bat férocement pour pouvoir jouer. Bien sûr, la compétition est relevée, mais ça viendra éventuellement », a répondu Dominic Oduro qui s’amuse souvent avec Salazar.

Ignacio Piatti a également dressé un bilan encourageant.

« C’est un très bon joueur, le dernier mot reviendra à Mauro, mais il est prêt pour jouer. Il est fort et il possède le physique pour bien recevoir le ballon. Il lui manque seulement des minutes pour apprendre d’autres choses », a témoigné l’Argentin.

De l’extérieur, on peut déceler que Salazar propose un éventail différent d’atouts que ceux de Didier Drogba, Dominic Oduro ou Anthony Jackson-Hamel.

« Il a cette capacité d’être physique tout en ajoutant de la technique. L’expérience viendra avec le temps de jeu et les entraînements. Il doit simplement demeurer patient », a décrit Biello.

Doué pour une carrière éventuelle d’analyste, Harry Shipp a offert une évaluation plus détaillée.

« Il est dynamique, il va s’incruster dans la surface, il trouve des manières pour se démarquer et produire. Il ajoute un élément que nous n’avons pas vraiment », a-t-il reconnu.  

« Il travaille fort et il garde la bonne attitude pour une recrue. Il pose des questions à plusieurs joueurs pour en apprendre davantage. Cette approche va lui rapporter des dividendes que ce soit dans ce match ou plus tard dans sa carrière. Je n’ai aucun doute qu’il pourra avoir du succès dans la MLS », a enchaîné le milieu de terrain américain.

Lorsque le moment sera venu de détacher sa laisse, Biello ne voudra pas surcharger l’esprit de ce joueur instinctif et rusé.

« Le message ne sera pas compliqué, ça demeure de travailler fort et jouer simple. Tu ne veux pas donner trop de conseils pour éviter de le rendre nerveux », a proposé Biello avec confiance envers Salazar.

La lune de miel était terminée pour Shipp

Par rapport à leur profil d’athlète, Salazar et Harry Shipp ne partagent pas beaucoup de similitudes. Cela dit, Shipp a aussi eu à apprivoiser l’environnement de l’Impact après y avoir été échangé par le Fire de Chicago.

Shipp a rapidement fait bonne impression en étalant son répertoire, mais son rendement a décliné par la suite. Très réfléchi dans son rôle d’athlète professionnel, Shipp ne s’est pas défilé durant ce creux et il croit avoir connu un regain contre le Colorado.

« Mes derniers matchs avaient été plus laborieux, je n’étais pas content de ma manière de jouer et ça n’aidait certainement pas l’équipe. J’ai essayé de regagner ma confiance sauf que ça ne survient pas automatiquement. Par contre, le dernier match a été un pas dans la bonne direction », a raconté Shipp avec lucidité.  

Celui qui a étudié en finances à l’Université Notre Dame trouvait une seule explication pour comprendre sa baisse de régime.

« C’était probablement que tout était tout nouveau, tout beau au début, je traversais la phase lune de miel si on peut dire. Ça s’est estompé par la suite », a soulevé Shipp.

Cela dit, l’union de l’Impact avec Shipp est pour le meilleur et pour le pire puisque l’organisation croit au potentiel du joueur de 24 ans.  

« Il a connu des matchs moins faciles avant, mais contre le Colorado, si tu regardes ses statistiques, il a été l’un des meilleurs. Il a eu des chances et il était placé dans des bons endroits. S’il avait été un peu plus lucide devant le but et à la limite de la surface, il aurait pu compter. Tout le monde aurait alors dit qu’il a eu un excellent match », a analysé Biello sur celui qui a débuté en trombe son mariage avec l’Impact.